Depuis son arrivée au pouvoir à la chancellerie le 30 janvier 1933, Hitler met en place une politique décrite dans Mein Kampf sur la base "du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes" et sur la base de l'espace vital. Jusqu'en 1936, le führer s'était contenté de détruire les clauses du traité de Versailles qui limitaient la puissance militaire et la liberté d'action de l'Allemagne. A partir de 1937, il commence la seconde phase de son programme, à savoir l'acquisition d'un espace vital qui devait donner à l'Allemagne les moyens de dominer l'Europe. Dès le 4 novembre 1937 (...)
[...] Cette crise internationale ouverte par Hitler se dénoue brutalement en moins de deux jours (les 29 et 30 septembre 1938). Conviés à Munich par le chancelier du Reich en même temps que Mussolini, Neville Chamberlain, 1er ministre britannique, et Edouard Daladier, président du conseil français, cèdent aux exigences nazies. Munich reste alors le symbole de la capitulation des démocraties occidentales. Alors, en quoi Hitler a-t-il manipulé les différents protagonistes de Munich pour en sortir vainqueur et imposer sa volonté ? [...]
[...] C'est le projet de compromis que Mussolini avait lancé qui fut ainsi accepté. C'est à 1h30 du matin, le 30 septembre, que les accords de Munich furent signés. Le président du conseil français était bien conscient qu'il avait dû céder beaucoup de terrain ; il n'avait pas réussi à prendre l'initiative : du côté occidental, c'était bien le point de vue britannique qui l'avait remporté. Au moment de la signature, Daladier déclarera : puis, ce fut le moment de la signature. Cette signature qui m'engageait, qui engageait la France. [...]
[...] Ainsi, Ciano se rend en Allemagne en novembre 1936 pour signer un traité d'amitié appelé axe Rome-Berlin par Mussolini. Ce dernier servira d'intermédiaire entre Hitler et les démocraties occidentales. L'URSS Affaiblie par les purges de Staline, et malgré son traité de défense avec la Tchécoslovaquie, l'URSS ne souhaite pas faire barrage seule à l'expansion allemande. Du côté français, il n'était pas prévu de faire la guerre aux côtés de l'URSS. En effet, on ne pensait pas que celle-ci fut en état d'apporter une aide militaire sérieuse, tout au plus, pourrait elle ravitailler la Pologne. [...]
[...] En effet, avant même le début de la conférence il existe des divisions entre le gouvernement anglais et le gouvernement français. Daladier déclarera à la suite de la conférence qu'il a fait tout son possible pour aider les tchèques, mais en précisant Mais je le répète, j'étais seul, Chamberlain ne m'a nullement aidé dans cette affaire. Il s'est obstiné à défendre des points de vue financiers. Quand à lui, Neville Chamberlain écrit qu'à Munich, Daladier s'était rallié assez rapidement au projet italien ; la délégation française avait eu une attitude très passive, les français paraissaient totalement démoralisés. [...]
[...] Au bout du compte, il considérera avoir autant berné par Chamberlain que par Hitler et Mussolini. Pour ce qui concerne le premier ministre britannique, les historiens pensent qu'il a privilégié la sauvegarde de la paix, jugeant le compromis négocié à Munich honorable puisque Hitler s'était engagé à faire respecter les accords qui maintenaient la souveraineté de la Tchécoslovaquie. La reculade des démocraties occidentales porte le coup de grâce au système français en Europe centrale, l'effacement de la France y ouvrant toutes les grandes les portes de l'Allemagne. [...]
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