Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la situation financière de la planète est bouleversée : l'Europe abandonne définitivement la suprématie mondiale au profit des Etats-Unis, vainqueurs et créanciers. Le modèle américain, qui mêle démocratie en matière politique, et libéralisme en matière économique, semble alors à son apogée. Mais dix ans plus tard, en octobre 1929, le Jeudi Noir à Wall Street précipite les Etats-Unis dans la crise économique ; en l'espace de quelques mois, ou de quelques années, tous les pays développés sont touchés, excepté l'URSS, qui s'est retirée dix ans plus tôt du capitalisme international.
La crise économique traduit-elle le déclin irrémédiable du capitalisme sans freins ? Comment va-t-elle remettre en question un modèle politique : la démocratie libérale ? Quelles seront les réactions des Etats phares de l'Occident ?
Pour le savoir, il faut analyser sous cet éclairage les aspects de la crise, puis les politiques mises en œuvre pour y remédier, dans trois grandes démocraties représentatives du monde occidental : les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France.
[...] l'aggravation de la crise agricole Depuis la fin de la guerre, l'agriculture connaissait une crise de surproduction. La situation s'aggrava encore: la production ne cessait d'augmenter alors que la diminution générale des niveaux de vie restreignait les débouchés. Les prix de gros des denrées agricoles s'effondrèrent : aux Etats-Unis, l'indice des prix agricoles baissa des deux tiers. La crise fut très spectaculaire; la mévente affecta toutes les formes d'agriculture, aussi bien dans les grandes régions productrices que dans les pays aux techniques retardées. [...]
[...] Tous les pays économiquement liés au Etats- Unis furent touchés : il s'agissait de pays capitalistes, qui souvent avaient adopté un régime démocratique. L'URSS, sortie des circuits du capitalisme international, fut le seul Etat développé qui échappa à la crise : l'Union soviétique s'imposait comme une alternative crédible au modèle libéral, dont l'Occident découvrait les limites. Le 'cycle infernal' de la crise Ainsi, partie de Wall Street symbole du libéralisme et du capitalisme triomphants la crise financière avait gagné le monde entier, à l'exception de l'URSS. En fait, il s'agissait d'une crise économique générale. [...]
[...] La réglementation du cours des produits, la fixation du taux de la production et des salaires, de la durée du travail, nécessitaient la conciliation d'intérêts contradictoires. L'État devenait arbitre et organisateur de l'économie. On tendait donc vers une économie mixte dont le point extrême était le dirigisme et la planification - aux antipodes du libéralisme triomphant des années 20. le capitalisme libéral remis en question Le recours à l'économie dirigée posa plusieurs questions : l'intervention de l'État serait-elle passagère ? Représentait-elle, au contraire, un mouvement irréversible condamnant le capitalisme libéral? Des polémiques s'élevèrent. [...]
[...] Mais, en face du danger, l'union se refit et la Grande-Bretagne aborda la guerre avec une solide cohésion nationale La persistance du malaise français le malaise économique La France ne fut atteinte que tardivement par la crise. Lorsque les premiers symptômes de récession se manifestèrent par une baisse du cours des valeurs en Bourse, l'État put soutenir aisément les établissements en difficulté. Cependant, depuis 1930, les prix agricoles diminuaient et leur chute fut brusquement accélérée par les bonnes récoltes de blé et de vin de 1932, qui gonflèrent les excédents invendables. [...]
[...] Cependant, leur apolitisme de façade ne pouvait cacher leur orientation antirépublicaine. Aussi présentaient-elles pour le régime un danger réel, au moment où les institutions étaient vivement critiquées et où la République allemande laissait la place au IIIe Reich : la journée du 6 février 1934 a bien failli voir la prise du palais Bourbon et la chute de la République. le malaise politique : le Front populaire La persistance de la crise financière, du malaise social et politique, les inquiétudes soulevées par les premières ambitions hitlériennes dominèrent les élections de 1936 et favorisèrent un regroupement des partis de gauche partis communiste, socialiste et radical dans une coalition électorale, le Front populaire. [...]
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