La période précédant le déclenchement de la crise est marquée par une forte croissance d'abord pour les Etats-Unis à la faveur de la Première Guerre mondiale puis de la majorité des états européens surtout dans les années 1925-1930. Cette période fastueuse des « années folles » aurait porté en elle, avec une certaine insouciance, à une époque où les indicateurs économiques en étaient encore à leurs balbutiements, les germes de la crise à venir : c'est du moins l'avis partagé par différents économistes.
La Grande Guerre a ruiné les principaux pays européens – la dette publique française passe ainsi de 33,5 à 219 milliards de Francs or en 4 ans - tandis que, dans le même temps, les USA – qui possèdent désormais la moitié du stock d'or mondial - sortent renforcés par l'explosion de la demande européenne dans tous les domaines : produits de l'agriculture, matières premières ou biens manufacturés.
[...] La situation reste instable les jours suivants et le jeudi 29 s'avère encore plus malheureux que le jeudi noir La surévaluation des titres s'est révélée, la bulle spéculative a explosé. Le recul se confirme, en un peu plus d'un mois l'indice de référence de la bourse new-yorkaise, le Dow Jones, a perdu 39% de sa valeur : on peut estimer la perte à 30 milliards de Dollars (10 fois le budget fédéral de l'Etat US) Conséquences américaines de l'effondrement financier Pour les spécialistes l'épisode devrait permettre d'assainir le marché, mais, par le jeu des interdépendances, la crise amorcée auparavant s'accélère et contamine tous les secteurs. [...]
[...] En conséquence, le crédit se retrouve en fort recul alors même que la consommation assez largement appuyée jusque-là sur le crédit à la consommation. Les entreprises également sont largement dépendantes des prêts. Le montant total des investissements se retrouve divisé par 15 (1929-1933). Demande et investissements trouvent encore un obstacle sur leur chemin alors que ces mesures ne suffisent pas à empêcher les faillites de très nombreux établissements bancaires (environ 4300 entre 29 et 32). S'ensuivent également les faillites d'entreprises : quelques sur la période. [...]
[...] Un effet d'entraînement se fait ressentir dans les domaines en particulier de la sidérurgie, de la production de caoutchouc ou de l'extraction pétrolière. La France est également concernée avec notamment une augmentation de sa production agricole avec pour conséquence une progression à l'export, mais aussi surtout avec une progression de l'industrie la plus élevée du continent : elle est doublée sur la période 1922-1929. La croissance européenne ne se solde cependant pas, sur le vieux continent, contrairement aux Etats-Unis, par une progression des salaires équivalente à celle des profits : elle ne profite donc pas autant qu'elle le pourrait à l'expansion des marchés intérieurs, à la progression du niveau de vie général d'autant que le chômage reste omniprésent même au plus fort de la période de croissance : de l'ordre de 10% au Royaume-Uni. [...]
[...] Avec une hausse de 71% depuis 1922 c'est d'ailleurs la meilleure progression. Cet état de fait contribue à maintenir un chômage estimé à 10%. Comme l'Angleterre la France va revenir à la préférence impériale ».Si les manifestations de la crise en France avec ses petites entreprises moins dépendantes des circuits financiers - ne sont pas spectaculaires, elles ne sont pas moins réelles et durables. Les scandales politico-financiers de la période en sont des symptômes. D. Bref aperçu des réactions face à la crise Comme on l'a entrevu dans le cas des Etats-Unis les gouvernements -fidèles aux théories libérales - tardent à réagir face à une crise vue comme normale et temporaire pour ne pas dire vertueuse en ce qu'elle élimine les éléments les plus faibles moribonds - de l'économie. [...]
[...] Pour l'économiste Rostow, le marché n'était pas encore adapté à la diffusion des nouveaux produits propres à la consommation de masse notamment, car les dépenses dans des produits non indispensables nécessitent une forte confiance dans l'avenir. Trop dur pour une industrie liée aux impératifs de rémunérer ses actionnaires. Aux Etats-Unis, notamment, la crise économique a donc débuté avant le spectaculaire épisode boursier d'octobre Le Krach boursier La bourse américaine a déjà connu un précédent en 1926 avec le Krach de l'immobilier en Floride. Dès septembre 1929 Roger Babson, économiste, annonce la catastrophe. En 1928 déjà le cabinet Charmes Merril conseille de ne plus s'endetter dans l'acquisition de titres. [...]
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