« Il en est des années comme des poètes, des hommes politiques, et des belles femmes ; la célébrité les distingue bien au-delà du lot commun, et visiblement 1929 est de celles-là ». Le constat de John Kenneth Galbraith dans son ouvrage La Crise Economique de 1929 illustre parfaitement la période équidistante de 1919 et de 1939 divisant un entre-deux-guerres en période de tensions économiques et sociales, où tout le ressentir de la Grande Guerre nourri les extrêmes et morcelle déjà le monde. Ainsi la prospérité de la Belle Époque porte en son sein son lot de contradictions et de déséquilibres qui atteignent en 1929 leur paroxysme avec l'effondrement des cours boursiers à Wall Street, réduisant chaque pays à envisager des politiques de reprise, tous isolés sur la scène internationale qui vole en éclat après le krach. En 1939 le monde sort tant bien que mal de la crise, certains ayant abandonnés le modèle obsolète du XIXème siècle qui dirigeait jusqu'alors les fondements économiques - d'autres ayant au contraire choisi la voie du totalitarisme et de l'expansion au péril l'humanité.
La crise de 1929 apparaît donc bien comme un point de rupture dans l'histoire économique et sociale. Elle démontre les limites des modèles économiques du siècle précédent et du rôle de l'État, elle divise le monde en blocs où le vecteur démocratique s'oppose à celui du totalitarisme brun ou de la dictature rouge, et surtout elle est à la charnière de deux décennies qui, empreintes du poids de la Grande Guerre, font basculer le monde vers un conflit total.
Afin d'illustrer ce constat nous verrons dans un premier temps de quelle manière la prospérité américaine s'est effondrée, emportant dans son sillage le reste de la communauté internationale, et dans un deuxième temps nous étudierons les plans de reprise des pays touchés par la crise appartenant soit au bloc démocratique soit au bloc totalitaire, en mettant l'accent sur les politiques menées et en quoi elles
scellent l'avenir de l'humanité.
[...] C'est donc à l'État de relancer la machine en réamorçant la pompe la relance est budgétaire, et Roosevelt réinjecte des capitaux dans l'économie, pour la première fois les principes de Keynes sont appliqués par ces mesures qu'illustrent une politique plus dirigiste Cependant le bilan du New Deal doit être appréhendé du point de vue de la stabilité et non par le retour de la croissance, même si ce constat n'enlève rien aux nombreux progrès apportés par ces mesures, en effet la politique de grands travaux lancée en 1933 résorbe une partie du chômage et favorise l'infrastructure du pays et le rôle des grandes entreprises regroupées dans de puissants groupes financiers n'est pas des moindres (Morgan en tête) et contribuent à un regain d'activité et d'efficacité. La société américaine semble donc se réconcilier avec elle-même bien que des tensions subsistent, syndicales par exemple (scission de l'American Federation of Labor à laquelle s'oppose le Comittee for Industrial Organization évincé de J. [...]
[...] Scott Fitzgerald Un Diamant Gros comme le Ritz, F. Scott Fitzgerald (nouvelles) Babbitt, S. Lewis Les Raisins de la Colère, J. Steinbeck Des Souris et des Hommes, J. [...]
[...] Ainsi cadres supérieurs et patrons semblent détenir tous les pouvoirs dans la société civile, des partis politiques au plus haut sommet de l'État, pouvoirs fortement dénoncés par certains écrivains comme F. Scott Fitzgerald, Ernest Hemingway, Gertrude Stein, ou Sinclair Lewis (Babbitt, ou la caricature des milieux d'affaires des petites villes du Middle West et de l'Ouest) qui dénoncent une Amérique barbare matérialiste, égoïste, dangereuse (importance des hommes d'affaires et obscurantisme des traditionalistes) et excessive, car derrière la façade brillante de la prospérité américaine se cachent de graves déséquilibres et de nombreuses contradictions occultées Inégalités, déséquilibres, et extrémisme Dans un climat de consensus politique et d'isolement des opposants la contestation de l'ordre établi s'avère d'abord intellectuelle, en effet depuis des centres réduits et isolés tels que les universités de Chicago ou de Columbia à New-York et via certaines revues littéraires comme The Atlantic Monthly ou The New Yorker, la génération d'après-guerre, baptisée la Lost Generation par F. [...]
[...] Les Temps Modernes de C. Chaplin). Forte de sa puissance économique l'Amérique rentre donc dans la société de consommation, c'est le temps de la publicité massive alliée aux salaires confortables des consommateurs millions d'américains se partagent 26 millions de véhicules (l'automobile est le moteur de la croissance, le modèle T de Ford est produit à la chaîne à plus de 15 millions d'exemplaires), pratiquement un par famille, et 20 millions de téléphones, c'est donc l'ensemble de la société qui s'organise autour de la production et de la consommation. [...]
[...] Dans le domaine social, ce dirigisme est marqué par l'instauration d'un régime corporatiste, les syndicats sont supprimés, et ouvriers et employeurs sont regroupés dans le «Front du Travail quant au service du travail il est obligatoire pour tous les jeunes depuis 1935. L'autarcie rejoint le dirigisme car l'Allemagne doit pouvoir se suffire à elle-même, de grands travaux de défrichement sont lancés afin de développer l'agriculture, l'État maintenant sur place les populations rurales (loi de 1934, interdit l'emploi d'ouvriers agricoles dans les industries urbaines) et luttant contre le morcellement des terres en instituant des domaines incessibles et indivisibles. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture