La question berbère au Maroc, comme en Algérie, doit être abordée avec délicatesse et de façon dépassionnée. Au royaume chérifien, cette question trouve ses sources dans l'histoire coloniale avec ce que l'on a appelé la “politique berbère” et son apogée au lendemain de l'indépendance où une politique d'encadrement du monde rural, essentiellement berbère, fut organisée et menée par le Makhzen, l'autorité centrale dirigée par le roi. Cet encadrement, pour une meilleure division de la société et des acteurs politiques (diviser pour mieux régner) fut fait sur le champ politique par la création de partis politiques qui visèrent à renforcer et maintenir le rapport de forces entre mouvements opposants. En d'autres termes, en opposant entre eux le plus de partis politiques, le roi s'assurait la pérennité de son statut et de son prestige. Ce fut le cas du Mouvement Populaire, crée au lendemain de l'indépendance par Mahjoubi Aherdane, toujours président officiel du mouvement actuellement. Nous avons pu, pour l'élaboration d'une recherche beaucoup plus pointue que celle-ci, obtenir un entretien avec cet homme politique lors de notre séjour à Rabat en janvier 2008.
[...] La création du mouvement populaire ou l'encadrement de la féodalité rurale au Maroc La question berbère au Maroc, comme en Algérie, doit être abordée avec délicatesse et de façon dépassionnée. Au royaume chérifien, cette question trouve ses sources dans l'histoire coloniale avec ce que l'on a appelé la “politique berbère” et son apogée au lendemain de l'indépendance où une politique d'encadrement du monde rural, essentiellement berbère, fut organisée et menée par le Makhzen, l'autorité centrale dirigée par le roi. Cet encadrement, pour une meilleure division de la société et des acteurs politiques (diviser pour mieux régner) fut fait sur le champ politique par la création de partis politiques qui visèrent à renforcer et maintenir le rapport de forces entre mouvements opposants. [...]
[...] Il est nommé caïd, de la même région, quelques neuf années plus tard, mais a été révoqué de cette fonction, par le résident général, à cause de sa position contre le Pacha Glaoui en 1953. Son adhésion au Conseil National de la Résistance lui a valu d'être nommé gouverneur de la province de Rabat en 1956 avant de fonder le Mouvement Populaire conjointement avec le Caïd Lahsen Lyoussi et Dr. Abdelkrim Khattib, anciens camardes à la résistance. Ainsi, il est de ces Berbères qui ont fréquenté le Collège berbère et eu le privilège de continuer leur cursus à Dar el-Beida à Meknès. Il bascule d'une carrière militaire à une carrière politique. [...]
[...] Son Mouvement, après une période d'ostracisme, fut-il autorisé pour catalyser les forces politiques rurales ? Ses revendications berbères étaient-elles réellement formulées ? Pour éclairer ces questions, nous étudierons les sources officielles, des archives, notamment les statuts du mouvement, des discours des membres fondateurs, Khatib et Aherdane, des interviews retrouvés au Centre des Archives diplomatiques de Nantes et un certain nombre de rapports rédigés par des Français officiant au ministère des Affaires étrangères. Nous avons aussi eu l'occasion et l'honneur d'être reçu par Aherdane en personne, dans sa villa de Rabat. [...]
[...] ibidem. “Monsieur Pierre de Leusse, ambassadeur de France au Maroc, à son excellence Monsieur le Ministre des Affaires étrangères, Afrique du Nord” janvier 1964, CADN, carton 16 : Mouvement Populaire, 25 AP. [...]
[...] Nous avons lancé le Mouvement Populaire qui a été interdit. Il a fallu la révolte de Taza et d'Oulmès causée par l'enterrement d'Abbès d'Ajdir, pour pouvoir imposer le Mouvement Populaire. Il y eut alors le dahir sur les libertés publiques. Nous n'avons quitté la prison Khatib et moi-même que le jour où a été promulgué le dahir des libertés publiques. Un peu rapidement peut-être, Aherdane résume le processus qui fut celui de l'élaboration du mouvement et le contexte dans lequel il fut pensé. [...]
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