- La Révolution cubaine est la première grande révolution socialiste en Amérique latine qui se déroule sous les yeux du monde entier (cf. les reportages d'Herbert Matthews dans la Sierra Maestra). Elle commence par un mouvement de guérilla et d'insurrection urbaine non communiste, et se transforme en une révolution « socialiste » qui clame haut et fort son rattachement au bloc de l'Est et son anti-impérialisme.
- L'intérêt de l'épisode vient de son impact mais aussi de sa durée, due à la longévité exceptionnelle de son leader (Fidel Castro se maintient au pouvoir malgré la perte de son principal soutien économique et militaire depuis 1990, malgré le blocus qui asphyxie l'île et le discrédit général dont il est frappé).
- A fait l'objet de deux grands types d'interprétations :
* interprétation traditionnelle : l'évolution politique de la révolution cubaine serait déterminée par le contexte international : infiltration communiste (version américaine) ; attitude hostile des Etats-Unis expliquant le rapprochement avec l'URSS (version marxiste) ;
[...] B) Le Mouvement du 26 juillet
- En réaction au coup d'Etat de Batista en 1952, une poignée d'étudiants et de jeunes militants donne l'assaut à la caserne de la Moncada, à Santiago, le 26 juillet 1953. Ils sont menés par Fidel Castro, qui est un avocat, ancien leader étudiant et qui milite pour le populiste Chibás.
Coup de force qui se situe tout à fait dans la tradition des années 30, mais donne de la publicité à Castro (discours « L'histoire m'absoudra ») dont le projet politique est déjà clair.
= face à la « trahison » des partis, lutter pour conquérir le pouvoir avec l'appui d'un parti populaire de masse, discipliné et dirigé par un leader charismatique (se situe dans la continuité de Martí et Chibás). (...)
[...] - Grande originalité de la révolution cubaine : la réforme agraire est l'instrument de la révolution. Permet au groupe de la Sierra de contrôler la base sociale du M26/7 et de prendre le contrôle de l'économie cubaine : en un an de l'industrie et 44% des terres cultivées sont étatisées. En 1963, une deuxième réforme agraire exproprie toute les propriétés de > 65 ha ; les fermes étatiques deviennent la propriété dominante ; seuls les petits producteurs de légumes et de café sont épargnés. [...]
[...] HISTOIRE CONTEMPORAINE La révolution cubaine (1956-1961) Introduction - La Révolution cubaine est la première grande révolution socialiste en Amérique latine qui se déroule sous les yeux du monde entier (cf. les reportages d'Herbert Matthews dans la Sierra Maestra). Elle commence par un mouvement de guérilla et d'insurrection urbaine non communiste, et se transforme en une révolution socialiste qui clame haut et fort son rattachement au bloc de l'Est et son anti-impérialisme. - L'intérêt de l'épisode vient de son impact mais aussi de sa durée, due à la longévité exceptionnelle de son leader (Fidel Castro se maintient au pouvoir malgré la perte de son principal soutien économique et militaire depuis 1990, malgré le blocus qui asphyxie l'île et le discrédit général dont il est frappé). [...]
[...] Ces groupes défendent néanmoins diverses conceptions de la guerre révolutionnaire : - celle fondée sur le foco - la guérilla rurale prolongée (sans foco) qui a pour objectif de harceler les forces armées et d'encercler les villes à partir des campagnes - la guérilla urbaine fondée sur la réalisation d'actions audacieuses (pillages de banques, assauts de bâtiments publics, enlèvements, voire assassinats de personnalités) qui se développe surtout à partir de 1968. L'échec des mouvements armés Echec de la stratégie des focos : le Che lui-même trouve la mort alors qu'il tente de créer un foco dans la sierra bolivienne en 1967. [...]
[...] Plusieurs raisons : le contexte international : la politique dominante est celle de la coexistence pacifique = l'URSS ne soutient pas du tout les mouvements de lutte armée ; seuls Cuba et dans une moindre mesure la Chine le font : causes surtout internes : o les groupes armés n'ont pas de stratégie d'implantation dans leur propre pays = même quand ils réussissent à s'implanter, les focos connaissent de sérieuses difficultés pour s'étendre et former des cadres politiques ; o le caractère continental de la révolution prônée par Cuba a du succès auprès des étudiants et des intellectuels, mais il est relativement dénué de sens pour les ouvriers et les paysans que ces mouvements essaient de recruter et d'impliquer dans l'action ; o bien formées par les conseillers militaires nord-américains, les armées régulières s'adaptent à la guerre de guérilla et développement des stratégies de contre-insurrection. Rôle des anciens officiers de l'armée française qui exportent en Amérique latine les techniques de contre-guérilla mises au point pendant la guerre d'Algérie. Conclusion. La révolution castriste ne naît pas toute armée ; elle hérite d'une longue tradition révolutionnaire qui remonte à l'indépendance de Cuba. Fruit de circonstances hasardeuses, elle s'impose selon un mode original né du talent politique de Castro, à la fois par un mouvement de guérilla rural et par un mouvement urbain. [...]
[...] - Par ailleurs existe à Cuba un fort mythe révolutionnaire, construit autour de la personne de José Martí, combattant pour l'indépendance, anti- impérialiste, avec un idéal de justice sociale. révolution en 1933 : le dictateur Machado est renversé après une grève générale = le nouveau gouvernement prend d'importantes réformes sociales et abroge l'amendement Platt = soulève beaucoup d'espoirs, mais Batista, commandant en chef de l'armée, s'impose dès 1934 ; l'opposition, représentée par le PRCA (Parti Révolutionnaire Cubain Authentique) se montre très combative et incarne l'espoir de la révolution. [...]
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