Cours d'histoire sur le Japon en 1930. Pour bien comprendre la situation politique intérieure comme extérieure du Japon des années 1930, il est important de s'intéresser aux mois qui ont précédé cette décennie. En effet, il est pertinent de constater un tournant en 1927. Cette année-là, le Japon connut une grave crise bancaire. Cette dernière entraîna la chute du gouvernement de Wakatsuki.
[...] Le problème est que cela se vérifiait plus difficilement dans la conduite du pouvoir. Le Cabinet et l'Empereur entraient en effet souvent en conflit, rendant la gouvernance difficile et parfois inefficace. Aussi, il n'existait pas d'organe de coordination. Ce rôle avait été auparavant joué par le groupe de Genrô mais depuis 1924, Saionji en était le seul survivant. Ce dernier s'abstenait dans la plupart des cas d'intervenir en politique. Sa principale préoccupation était plutôt de veiller à ce que l'Empereur s'immisce le moins possible dans les décisions politiques afin que sa position ne puisse prêter à controverse. [...]
[...] Et le chantage était monnaie courante. Certains supérieurs fermaient les yeux sur certains actes litigieux en échange de l'ordre au sein des troupes. Le manque de discipline était renforcé par le fait que beaucoup d'officiers ne provenaient pas de familles de souche samouraï. Ainsi, cette politique réservée, conjuguée à une fuite devant les responsabilités, furent un des éléments fondateurs de l'impasse dans laquelle se trouva le Japon en 1941. B. Une responsabilité partagée Quoi qu'il en soit, même si l'armée était souvent indisciplinée, le rôle de l'Empereur aura été déterminant dans l'escalade de la violence dans l'Est asiatique, puis dans le déclenchement de la guerre du Pacifique. [...]
[...] Les Japonais stationnés dans la région, qui formaient l'armée du Kwantoung, furent pointés du doigt. Tanaka voulut juger et punir les coupables mais le chef d'Etat-Major et d'autres militaires de haut-rang s'opposèrent à de telles mesures, prétextant que l'armée en pâtirait. L'on apprendra après la guerre du Pacifique que les nippons étaient bien responsables de cette attaque. L'on peut avancer que l'assassinat de Tchang Tso-lin constitua les prémices du coup d'Etat de 1931, sur lequel je reviendrai. Après la démission du Cabinet Tanaka en juillet 1929, le gouvernement Hamaguchi fut formé. [...]
[...] Fin novembre, la situation n'ayant pas évoluée, les porte-avions et navires japonais firent route vers le Pacifique Nord. Une semaine plus tard, le Japon attaqua Hawaï, Hong Kong, la Malaisie, Singapour et les Philippines. La guerre du Pacifique avait commencé. III. Les raisons de l'avènement du militarisme A. Un système institutionnel faible Si l'on prend un tant soit peu de recul sur l'histoire nippone de la première moitié du XXe siècle, force est de constater que le nationalisme s'est rapidement imposé. [...]
[...] Ainsi, je détaillerai d'abord la période allant de la crise bancaire de 1927 au coup d'Etat du 26 février 1936 puis, dans un second temps, j'analyserai les années qui précédèrent le déclenchement de la guerre du Pacifique. Enfin, dans une troisième partie, j'expliquerai les raisons de la montée du militarisme dans les années 1930. I. La montée du militarisme : 1927-1936 A. D'une crise à l'autre Pour bien saisir la situation politique intérieure comme extérieure du Japon des années 1930, il est important de s'intéresser aux mois qui ont précédé cette décennie. En effet, il est pertinent de constater un tournant en 1927. Cette année-là, le Japon connut une crise bancaire. [...]
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