- Si l'Europe n'a pas de géographie (au sens où les frontières de l'Europe sont floues), en revanche elle a une histoire, longue, complexe, riche et tourmentée, qu'il faut commencer par rappeler pour essayer de comprendre comment elle s'est construite.
- « Vieille Europe » ?
* Ancienneté des hommes : moins qu'en Afrique mais travail des préhistoriens.
* Précocité de l'agriculture sédentaire, de l'apparition des Etats, de la transition démographique (« vieille » au sens propre), de la révolution industrielle et post-industrielle, de la barbarie...
* Australie et Amérique doivent leur histoire aux européens.
* Mais attention à l'Asie et à l'Afrique : des populations jeunes qui font qu'on oublie leur histoire.
- L'objectif est de tenter de comprendre pourquoi l'Europe est devenue l'Europe, autrement dit, comment une somme de peuples, puis de nations antagonistes ont fini par s'associer pour construire l'Union européenne. Il s'agit donc de rendre compte de l'émergence d'un espace historique et culturel commun.
- Entreprise difficile, car ce n'est pas de faits qu'il est question, ni de dates précises qui seraient autant d'étapes sur le chemin de l'unité du continent européen.
* Il s'agit plutôt d'une réflexion sur les éléments qui, au cours de l'Histoire, ont fait que des peuples ont tantôt convergé les uns vers les autres, tantôt divergé jusqu'à s'opposer violemment dans des guerres, mais ont quand même fini par se trouver et s'allier.
- Avant de se plonger dans l'histoire de l'Europe, une mise en garde : de même qu'il n'existe de déterminisme géographique qui consisterait à prétendre que l'Europe est devenue ce qu'elle est parce que c'est un continent aux limites nettes, au climat tempéré et aux peuples indo-européens, de même il faut se garder de tout déterminisme historique visant à démontrer que « inévitablement », au cours de l'histoire, les Etats-nations ont fini par converger et s'allier. (...)
[...] L'histoire nous montre que les artistes ont toujours été les plus fervents Européens, et souvent les pionniers de l'Europe, avant les marchands et surtout bien avant les politiques, qui ont d'abord pensé à se faire la guerre qu'à s'unir. C'est ce que Fernand Braudel résume d'une belle formule dans Grammaire des civilisations : A l'unité, la culture dit toujours oui ; l'économie à peu près oui ; la politique reste réticente - Hypothèse de Jacques Lévy : Europe comme fruit d'une longue construction géo-historique. [...]
[...] Une langue : le français (langue de la diplomatie, parlée dans toutes les cours européennes). Une capitale culturelle, Paris (le XVIIIème siècle étant le siècle français, avec le rayonnement de Louis XIV et de Paris, la France s'impose comme modèle). Un idéal politique, le parlementarisme anglais (seul pays disposant d'une monarchie parlementaire, alors que tous les autres pays sont des monarchies absolues. Perçu par les intellectuels comme facteur de progrès et de modernité). - Apogée de L'Europe des lettres et des arts, qui existe bel et bien depuis le XVIIème siècle, où la Lumière vient de partout : d'Italie où Galilée vérifie les théories de Copernic (Polonais) ; de Hollande où Descartes s'est réfugié et publie son Discours de la méthode ; de France où Pascal élabore le calcul des probabilités et va influencer les mathématiciens de toute l'Europe. [...]
[...] Cette répartition des pouvoirs, temporel et spirituel, n'existe qu'en Europe (c'est donc bien une spécificité). c. La naissance de l'Europe religieuse - Comme le dit l'historien Elie Barnavi, L'Europe naît donc au Moyen-âge et son accoucheuse est l'Eglise catholique En effet, à partir du moment où les empereurs et les princes, malgré leur rivalité avec le pape, acceptent de servir l'Eglise catholique de Rome, la religion catholique contribue à unifier le continent européen. Un culte unique et uniforme, codifié par l'église romaine. Une autorité suprême, reconnue par tous, la Papauté. [...]
[...] Mais l'unité de l'Europe chrétienne n'est pas faite. Elle sera réalisée par Charlemagne. b. Charlemagne, grand-père de l'Europe - Après avoir vaincu ses ennemis, le royaume franc, qui incarne l'Occident chrétien, renforce son pouvoir en s'appuyant sur l'église. En 751, Pépin le Bref est élu roi des Francs, et pour la première fois, il se fait sacrer par le pape. Le roi devient l'élu de Dieu. - En 800, après de nombreuses conquêtes territoriales sur la Germanie, l'Italie, le Nord de l'Espagne, Charlemagne est sacré empereur et règne désormais sur un vaste territoire. [...]
[...] L'idée de l'Etat-nation se généralise. À un État doit correspondre une nation ; à une nation doit correspondre un territoire national. Evidemment, chaque Etat a sa propre vision de son territoire national. Les conflits sont donc inévitables. La guerre de Trente ans (1618-1648) est le premier conflit impliquant, à part l'Angleterre, l'Europe entière. A l'issue de cette guerre, le traité de Westphalie retire les Pays-Bas à la couronne d'Espagne et officialise la division religieuse de l'Europe (à l'Ouest, des Catholiques, à l'Est des Protestants). [...]
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