Aspect important de l'histoire des entreprises : les relations qu'elles entretiennent entre elles ; celles-ci sont ambivalentes :
- d'un côté, compétition, dans la mesure où ces entreprises sont présentes sur les mêmes marchés où règne donc la concurrence => la lutte des entreprises pour leur survie (fonction essentielle) passe parfois par l'élimination des concurrentes ; il y a également des luttes d'influence politique entre entreprises, par exemple, les grandes contre les PME dont les intérêts divergent parfois ;
- mais les entreprises peuvent aussi coopérer, se regrouper, s'entraider, pour faire face par exemple à la concurrence des entreprises étrangères, ou bien aux acteurs concurrents, l'Etat, les syndicats de travailleurs :
o par exemple en formant des associations « syndicales » comme le MEDEF ;
o par exemple en promouvant de forme de collaboration organisationnelle, notamment les « relations interfirmes » qui se sont développées depuis la fin du XXe siècle.
Depuis deux siècles, l'histoire des relations entre les entreprises est marquée par une grande complexité des situations, avec néanmoins des évolutions importantes et apparemment contradictoires :
- le développement de la concurrence entre les entreprises (notamment depuis 1945) ;
- la croissance de la coopération entre elles.
-> Comment expliquer que les entreprises françaises aient accru leur collaboration depuis deux siècles alors que les progrès de la concurrence favorisaient toujours plus la compétition entre elles ?
I. LE TEMPS DE LA DISPERSION (JUSQU'À LA 1RE GM)
A. UN CONTEXTE AU DEPART PEU FAVORABLE AUX REGROUPEMENTS
Deux raisons :
- le cadre légal hérité de la Révolution, avec la loi Le Chapelier (juin 1791) : interdiction de toute association, y compris d'employeurs
- le contexte économique :
o peu « d'ennemis » contre lesquels s'unir :
. l'Etat intervient peu,
. les travailleurs sont encore peu structurés.
o peu de menaces sur l'activité en raison du protectionnisme qui domine en France pendant toute la première moitié du XIXe siècle, et qui protège les sociétés françaises de la concurrence étrangère (marché protégé) (...)
[...] le secteur de la banque : offensive en 1999 de la Société générale contre Paribas (OPE) risque pour la BNP qui contre-attaque et lance une double OPE sur la SG et sur Paribas bataille boursière de cinq mois qui se conclut par la victoire de la BNP : elle a acquis 65% de Paribas et 37% de la SG. - Mais ce contexte concurrentiel aboutit également à des résistances sous la forme d'ententes illicites, notamment dans le cadre de marchés publics (recherche d'un contrôle ou d'un partage du marché qui limite les effets de la concurrence) : o en 2006, la DGCCRF a dû traiter 24 affaires d'ententes illicites ; o cf. [...]
[...] Nouveauté cependant depuis les années 1970 : le développement des relations interfirmes. C. Un phénomène nouveau : les relations interfirmes Renouvellement au XXe siècle de la réflexion sur les relations interfirmes, à partir de considérations non plus seulement marchandes : depuis les années 1970, intérêt croissant des économistes pour l'étude des relations interfirmes, et, parallèlement, accroissement quantitatif des accords de coopération entre entreprises, concernant PME et GE, au niveau national comme international ; phénomène difficile à quantifier cependant en raison des insuffisances statistiques. [...]
[...] Depuis les annÉes 1950 : union, conflits, coopÉrations A. Un contexte toujours plus concurrentiel - Effets du triomphe du libre-échange à l'échelle internationale : o À l'échelle mondiale : négociations du GATT puis au sein de l'OMC et mondialisation accrue depuis les années 1970, avec la concurrence toujours plus rude des pays émergents ; o À l'échelle européenne : le libre-échange et la libre concurrence sont des principes de base de la construction européenne ; o À l'échelle nationale : nécessité de se soumettre à la réglementation européenne : évolution de la législation : loi de 1986 sur la concurrence, réformée par la loi NRE (Nouvelles Régulations Economiques) du 15 mai 2001 ; ouverture des marchés à la concurrence : marché des renseignements téléphoniques et du fret ferroviaire en 2006, de l'énergie en 2007. [...]
[...] 3ème étape : la création du CNPF à la Libération - Dès 1944, le ministre de la production industrielle, Robert Lacoste, prépare un projet de regroupement en décembre 1945, réunion d'une AG consultative et, en juin 1946, adoption des statuts du Conseil national du patronat français (CNPF), qui doit regrouper l'ensemble des entreprises, quels que soit leur taille, leur statut, leur activité ; - L'AG comporte 500 sièges : 275 pour les fédérations industrielles pour les organisations commerciales pour les interprofessionnelles pour les petites entreprises Les ententes de l'entre-deux-guerres - Pendant la Première Guerre mondiale : sentiment de solidarité, d'unité Cf. [...]
[...] Lien avec les évolutions générales : - exposition croissante à la concurrence étrangère qui pousse les entreprises à se concerter pour mieux y faire face (surtout dans les contextes de crise) ; - menaces croissantes contre leurs intérêts par la montée en puissance de l'Etat et des syndicats de travailleurs ; - moyens de plus en plus développés de coopération liés aux nouvelles technologies et à l'internationalisation. Dans le domaine des relations entre les entreprises comme dans celui de l'économie, nombreuses évolutions en cours. [...]
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