[...] Les mouvements de résistance belge évoquent peu l'Europe (au contraire de ce qui se passe dans d'autres pays occupés). L'Europe semble d'ailleurs avoir plutôt mauvaise presse dans la résistance belge. Elle fait partie de l'attirail idéologique de l'occupant. Qui dit Europe dit Europe nouvelle, et c'est un concept constamment brandi par l'ordre nazi. Il ne faut pas oublier aussi que la résistance belge est par nature patriotique : elle se bat d'abord, c'est une évidence que l'on peut rappeler, pour la Belgique. L'idée d'un rapprochement entre la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg est cependant déjà évoquée, ainsi que la nécessité d'intégrer l'URSS dans la reconstitution de l'Europe de l'après-guerre. L'Europe inspire donc quelques idées à la résistance intérieure belge, mais elles ne sont ni très profondes ni très élaborées.
[...] La CECA peut poser des problèmes à la Belgique. Des pays européens ayant subi la seconde guerre mondiale, la Belgique est vraisemblablement celui qui a subi le moins de pertes industrielles. Pendant les années d'après-guerre, elle fait figure d'oasis de relative prospérité en Europe. Mais, conséquence malheureuse de cette situation, aucune réforme sérieuse de l'outil industriel n'a alors été entreprise. L'industrie charbonnière belge est en effet en crise pendant les années 1950.
[...] Paul-Henri Spaak définit pour longtemps la politique européenne de la Belgique.
Le rôle de Paul-Henri Spaak, qui domine les affaires étrangères en Belgique de la fin des années 1930 au milieu des années 1960, est naturellement important pour la définition de la politique européenne de la Belgique. Spaak, dont l'itinéraire politique est complexe, et qui avait été avant la guerre un fervent promoteur de la politique de neutralité, est après la guerre le grand artisan de la politique européenne belge. C'est lui qui tente de réaliser une organisation européenne occidentale sous la conduite du Royaume-Uni. Comme premier ministre et comme ministre des Affaires étrangères, il dynamise l'établissement des premières organisations européennes issues du pan Marshall et du congrès de La Haye. (...)
[...] Les pouvoirs du Parlement européen sont renforcés. La coopération politique doit être accrue.], en 1986, les Belges regrettent avant tout la timidité des progrès accomplis vers une Union européenne. Si l'européanisme des acteurs politiques belges est donc à peu près unanime, la Belgique est en revanche nettement moins rigoureuse quand il s'agit de transposer les directives européennes dans la législation belge. La ratification du traité de Maastricht en 1992 suscite un peu plus d'opposition. Les écologistes, comme les nationalistes flamands sont cette fois critiques, au nom d'une autre Europe : les nationalistes flamands réclament ainsi une Europe des peuples. [...]
[...] Un historien britannique, Alan Milward, va jusqu'à écrire que l'orientation européenne de la Belgique après la seconde guerre mondiale est un mythe et que la Belgique montre alors moins d'enthousiasme à l'égard de la politique européenne que la plupart des autres nations d'Europe occidentale. C'est peut-être un jugement excessif, mais il a l'avantage de montrer que les choses ne sont peut-être pas aussi simples qu'on a pu quelquefois l'écrire. ( Bibliographie : Michel Dumoulin, La Belgique et les débuts de la construction européenne de la guerre aux traités de Rome, Louvain-La-Neuve pages. Michel Dumoulin, La Belgique, les petits États et la construction européenne, Bruxelles Peter Lang pages. [...]
[...] La Belgique, comme tous les petits Etats, a peur de perdre toute influence au sein de la CEE. La présence du Royaume-Uni contribuerait à les prémunir contre de tels dangers grâce à un jeu de bascule entre l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni. La Belgique est donc favorable à l'adhésion du Royaume-Uni pour des motifs essentiellement politiques. Harmel est par ailleurs persuadé que l'unité européenne est particulièrement utile pour la Belgique parce que c'est un moyen de permettre aux Belges de résoudre leurs problèmes communautaires (entre Flamands et Wallons). [...]
[...] Elle fait partie de l'attirail idéologique de l'occupant. Qui dit Europe dit Europe nouvelle, et c'est un concept constamment brandi par l'ordre nazi. Il ne faut pas oublier aussi que la résistance belge est par nature patriotique : elle se bat d'abord, c'est une évidence que l'on peut rappeler, pour la Belgique. L'idée d'un rapprochement entre la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg est cependant déjà évoquée, ainsi que la nécessité d'intégrer l'URSS dans la reconstitution de l'Europe de l'après-guerre. [...]
[...] La construction politique est seconde. Un proche collaborateur de Spaak, Jef Rens, imagine une union fédérative de l'Europe occidentale qui reposerait sur le maintien de l'alliance anglo-russe, la coopération de l'URSS étant indispensable au maintien de la paix future du monde. A l'extérieur du mouvement socialiste, le projet d'union fédérative européenne émis en 1942 sous le nom d'Ajax peut être cité. Ajax est en fait le baron Hervé de Gruben, le numéro deux de l'ambassade de Belgique à Washington. Pour le baron de Gruben, les petites nations pourraient être regroupées et intégrées dans un système à plusieurs étages. [...]
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