Le couple Reagan Thatcher dans l'histoire des relations internationales

Résumé du document

Le 11 juin 2004, Margaret Thatcher déclare dans son discours lors des funérailles de Ronald Reagan « Nous avons perdu un grand président, un grand Américain et un grand homme. Et j'ai perdu un ami qui m'était cher ». La relation exceptionnelle qui unit Margaret Thatcher et Ronald Reagan de leur rencontre en 1975 à la mort de Reagan le 5 juin 2004 a contribué à renforcer la solidarité implicite unissant le Royaume-Uni aux Etats-Unis depuis la Seconde guerre mondiale à laquelle Churchill a donné le nom de « relation spéciale ».
Cependant peut on considérer le « couple » Reagan- Thatcher comme une alliance à toute épreuve ?
L'alliance Reagan- Thatcher repose tout d'abord sur une profonde communauté d'idée des deux chefs d'Etat qui mène à un renforcement de la relation spéciale passant par une entente personnelle rare. Cette alliance entre Ronald Reagan et Margaret Thatcher se traduit par une coopération et un soutien mutuel exceptionnels entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis.
Elle n'empêche cependant pas l'existence de différends ponctuels entre les deux pays.

Extraits

[...] Elle n'empêche cependant pas l'existence de différends ponctuels entre les deux pays. Le couple Reagan- Thatcher est resté dans les mémoires collectives comme l'une des incarnations les plus abouties de l'entente étroite voire de la connivence qui peut unir les Etats-Unis et la Grande Bretagne quand les conditions et les personnes s'y prêtent. Ronald Reagan et Margaret Thatcher ont aussi marqué les esprits par la profondeur des liens qui les unissaient, reposant sur une admiration réciproque et un accord profond sur l'essentiel. [...]

[...] Le fait que le Président Reagan passe outre l'avis de Margaret Thatcher ce qui blesse profondément celle-ci. J'étais consternée et me sentais trahie. Au mieux, le gouvernement britannique avait été amené à paraître impuissant ; au pire, nous avions l'air fourbe En effet, la veille encore son ministre des Affaires étrangères déclarait n'être pas au courant d'une quelconque décision américaine d'intervenir à Grenade. Reagan, quant à lui, était persuadé que l'anticommunisme farouche de Margaret Thatcher et le souvenir de l'aide américaine lors du conflit des Malouines l'amènerait à soutenir l'intervention américaine à Grenade. [...]

[...] Mais surtout ce qui caractérise le plus le couple Reagan- Thatcher, c'est l'entente personnelle qui unit les deux dirigeants. Leur première rencontre date de 1975 ; Reagan vient de quitter son poste de gouverneur de Californie et Margaret Thatcher est depuis peu à la tête du parti conservateur. Leur entente est immédiate et permet l'installation entre eux d'une amitié et d'une complicité fondées sur une admiration commune et une loyauté l'un envers l'autre qui durera jusqu'à la mort de Reagan. [...]

[...] La relation privilégiée entre l'Administration Reagan et le gouvernement Thatcher n'est cependant pas exempte de différends qui mettent en évidence les limites de l'alliance Thatcher- Reagan. La loyauté fondamentale de Margaret Thatcher envers les Etats-Unis de Reagan ne l'empêche pas de privilégier les intérêts de son pays à ceux de la coopération anglo-américaine, comme le prouve sa gestion de la question du gazoduc soviétique en 1981-1982. En décembre 1981, elle se range aux côtés de ses partenaires européens contre la proposition américaine d'annuler le contrat du gazoduc sibérien en réaction à l'instauration de la loi martiale et à l'interdiction du syndicat solidarité en Pologne. [...]

[...] Dans un premier temps, les Etats-Unis restent neutres et proposent leur médiation dans le conflit. Il faut attendre l'échec de la mission Haig de règlement du conflit pour que les Etats-Unis se départissent de leur neutralité et se rangent du côté du Royaume-Uni en s'engageant à lui fournir renseignements et aide militaire. Le 14 juin 1982, les Britanniques reprennent Port Stanley. La position décisive que Reagan choisit dans le conflit lui vaut le ressentiment de l'Argentine et de nombreux états latino-américains, ce qui permet aux Soviétiques de marquer des points dans la région. [...]