Le coup d'Etat de Napoléon Bonaparte du 2 décembre 1851, exposé d'histoire comtemporaine
C'est à la date symbolique du 2 décembre que Louis-Napoléon Bonaparte prends le pouvoir pour près de 20 ans de plus que ce que son mandat présidentiel lui offrait. Est-ce un second 18 brumaire que réalise le « neveu de l'oncle » ? Comment celui-ci a-t-il tenté de légitimer et de légaliser au maximum ce coup de force ? Dans quelle mesure a-t-il été contraint de sacrifier une partie de ses objectifs à la réussite de son plan ? En quoi le très populaire Président a laissé au peuple un amer souvenir de cette date ? Il s'agit de considérer le coup d' Etat comme l'aboutissement d'une politique depuis son élection , et de mettre en valeur le changement de stratégie que les événements ont provoqué et ses conséquences.
[...] Mais il n'est plus alors à la tête d'un pouvoir chargé d'appliquer les principes modernisateurs du bonapartisme en s'appuyant sur le suffrage populaire, et devient le chef, ou l'otage, des conservateurs dont il ne peut se passer, et qui ne sont que ses clients : ils achètent leur tranquillité contre son maintien à la tête de l' Etat, à condition qu'il applique leur programme clérical et pour certains réactionnaire La bourgeoisie , comme le peuple, ne se rallie cependant pas réellement à Louis-Napoléon car il a beau être despote, il n'est pas et ne deviendra pas conservateur (Guizot en 1852). L'échec de l'Empire apparaît selon certains dès les premiers jours de décembre 1851. [...]
[...] On assiste donc à une résurgence des troubles paysans, qui aspirent à une république sociale qui arracherait le terre aux notables traditionnels. Cette situation profite aux montagnards qui multiplient les clubs et sociétés secrètes surtout dans le Sud : elles sont animées et coordonnées par la nouvelle Montagne, regroupant 24 représentants encouragés par les exilés Ledru-Rollin et Louis Blanc. Le mythe du comité central des montagnards terrorise l'opinion bourgeoise. Le durcissement du parti de l'ordre reflète cette angoisse face aux progrès du socialisme rural, et c'est Tocqueville lui-même qui pronostique l'élection d'une chambre rouge en 1852. [...]
[...] Paris est couvert de troupes, et ce sont 25000 hommes qui occupent les rues d'une ville placée en état de siège. Le matin, il fait connaître plusieurs décisions illégales et anticonstitutionnelles mais dont il espère une fois de plus qu'elles seront populaires : le rétablissement du suffrage universel, la dissolution de l' Assemblée nationale et du Conseil d'Etat, la préparation d'une nouvelle constitution, la mise en place d'un état de siège, et convoque le peuple pour un plébiscite à venir. [...]
[...] Le coup d' Etat est donc l'aboutissement d'un processus de réaction politique et sociale, conduit depuis le 10 décembre par le Louis-Napoléon Bonaparte. La préparation du 2 décembre met en évidence l'utilisation judicieuse des ambiguïtés du bonapartisme : le Président se fait fort à la fois d'assurer le salut de la société menacée par les anarchistes et conduite à sa perte par des parlementaires incapables et divisés, et de restaurer dans sa plénitude le principe de la souveraineté populaire bafoué par les partis rétrogrades. [...]
[...] Contrairement aux journées de juin, la bourgeoisie et les classes moyennes ne leur sont pas hostiles. C'est sur les boulevards, où quelques bourgeois applaudissent même, que Morny frappe le premier coup vers 15h30. Au soir du la résistance parisienne est brisée, après 215 morts environ chez les insurgés. Enfin, c'est dans les campagnes rouges exaspérées par la politique du parti de l'ordre qui y étouffe toute vie politique, que le soulèvement antibonapartiste a lieu. Les républicains ont diffusé les articles 68 et 110 de la constitution qui fondent la résistance du peuple. [...]
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