Fiche de révision pour le CAPES.
Source: Robert Frank, in Vingtième Siècle, 1998, n°60
[...] BENDA en appelle à tous ceux qui en ont la capacité et la volonté, pour qu'ils deviennent les éducateurs de la cause européenne. Mais la grande crise économique, les réflexes de repli national, l'échec, dans ce contexte du Mémorandum BRIAND changent le décor. C'est une certaine mystique européenne qui se brise à la vue de la montée des nationalismes et de la victoire du nazisme en Allemagne. En 1935 Henri HAUSER procède à un véritable enterrement : Avec quelle mélancolie nous contemplons les débris d'un concept qui eut, à son heure, il y a 4 ou 5 ans, toutes les faveurs de l'opinion, à savoir l'Union européenne. [...]
[...] A la fin de sa vie, il est à la fois partisan de la construction européenne et très critique à l'égard du traité de Maastricht, dont l'esprit est à ses yeux trop bureaucratique pour lequel il vote non Ainsi, il peut y avoir contradiction entre construction européenne et engagement européen. Daniel COHN-BENDIT, ancien héros de la contestation en 1968, parlementaire européen, s'est transformé en champion de l'engagement pour l'Europe ; il a choisi l'espace européen comme espace politique d'opposition et de critique pour l'Europe telle qu'il voudrait qu'elle soit. L'histoire de l'engagement européen ne se confond donc pas avec l'histoire de la construction européenne. Elle permet à l'historien de dépasser l'étude froide, des institutions. [...]
[...] Peut-être est-ce du au déficit d'image de l'Union européenne, qui manque de vecteurs sociaux de communication, qui a du mal à donner du rêve aux opinions publiques et à susciter de la ferveur. Assurément, l'âge d'or de l'engagement européen appartient au passé. Néanmoins, dans la crise actuelle des valeurs que vivent nos sociétés, à l'heure du déclin des grandes idéologies, l'engagement européen est en position de mieux de conformer que les autres engagements à ce qui devrait être leur essence : la pensée et la passion du futur. Voilà pourquoi il a sans doute de l'avenir. [...]
[...] Ce congrès constitue l'apogée absolue de l'effervescence européenne. Mais les déceptions sont grandes dès les mois qui suivent le Congrès. La division de l'Europe suit son cours avec la crise de Berlin (1948-49) et les résolutions rédigées à La Haye ne sont que partiellement appliquées. Si le Centre européen de la culture est créé et confié à Denis DE ROUGEMONT, la création du Conseil de l'Europe en mai 1949 provoque la désillusion chez les européistes, désormais réunis, au lendemain du Congrès, dans le Mouvement européen. [...]
[...] Il y a de divorce entre les deux types d'engagement, le militantisme européiste et la construction européenne. Le mouvement européen, découragé, se dévitalise et ne peut plus jouer le rôle de médiateur entre les décideurs européens et les opinions publiques. L'engagement européen au temps de l'engagement sartrien : histoire d'un divorce ? L'engagement européen après la seconde guerre mondiale semble être un engagement sans intellectuels. Ainsi Jean-Paul SARTRE, modèle de l'écrivain engagé, est-il d'abord concerné par la cause européenne, avant de se consacrer à d'autres combats (guerre froide et décolonisation). [...]
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