La construction révolutionnaire affronte des résistances nombreuses dont les auteurs sont facilement amalgamés par le discours de propagande sous le vocable de « contre-révolutionnaires ». Le vocable englobe une kyrielle d'oppositions conjoncturelles et diffuses à l'événement : souvent fondées sur des déceptions quant à la politique religieuse, à l'impôt, à la vente des biens nationaux, à la conscription, elles se traduisent par le refus de verser à l'Etat, de partir aux frontières, la désertion, l'aide aux réfractaires, etc. Le combat contre-révolutionnaire est toutefois revendiqué par les émigrés, les monarchistes de l'intérieur, les combattants chouans et vendéens, ceux qui à l'étranger les prennent pour modèle, sans qu'il doive faire illusion sur l'unité des luttes menées et des idéologies défendues. C'est bien en fait une mosaïque de pensées et d'actions que proposent les contre-révolutions, à laquelle ne peuvent être réduites toutes les résistances, et surtout pas celles qui relèvent du nationalisme tel qu'il se développe dans les pays occupés. Toutefois, ces définitions génériques occultent la diversité des mouvements. Afin de clarifier les positions, les historiens ont opéré récemment une distinction entre Anti-révolution et Contre-révolution (cf. infra).
La contre-révolution est réactionnaire, au sens (étymologique) où elle veut revenir sur la Révolution dont elle veut effacer les réalisations. Sur ce dernier point, une fois encore, on ne peut trouver d'unité : certains voient la Révolution comme un simple accident conjoncturel, quand d'autres essaient d'en comprendre les causes pour en assumer une partie du legs.
[...] La Contre-révolution dans le Midi Toulousain : Les mécontents de la Révolution : Premiers affrontements : Les sociétés secrètes : L'insurrection de l'an VII : 22 Conclusion : 24 Robespierre lui-même participe de cette rhétorique du complot qui vise à faire craindre l'omniprésence intérieure du danger contre- révolutionnaire : apprenez donc qu'au jugement de tous les français éclairés, la véritable Coblence est en France déclare-t-il en janvier 1792. Cf. Didier MASSEAU, Les ennemis des philosophes, Paris, Albin Michel Le développement qui suit est la thèse de Darrin M. MAC MAHON, Enemies of the Enlightenment. The French Counter-Enlightenment and the Making of Modernity, Oxford, Oxford University Press Le frère de Gabriel Honoré Victor Riqueti, marquis de Mirabeau. Ainsi nommé d'une part pour le distinguer de son frère, et d'autre part parce qu'il était gros, et puis enfin pour son penchant pour le vin. [...]
[...] Ce soulèvement a reçu plusieurs interprétations. Le sentiment religieux fort a joué un rôle dans cette mobilisation pour la cause royale, mais n'explique pas tout. L'hostilité au gouvernement central, dans un pays qui refuse l'impôt et surtout les levées d'hommes (cf. la levée de hommes décrétées par la Convention) a peut-être été un facteur plus directement mobilisateur. Il faut aussi insister sur l'enracinement du mouvement dans un contexte socio-économique où le réflexe antiurbain et antibourgeois, donc antirévolutionnaire, a été assez fort pour l'emporter sur l'hostilité à l'égard de l'Ancien Régime. [...]
[...] Les émigrés français[38] Vagues et chiffres : Les émigrés jouent un rôle particulier. L'émigration a concerné environ personnes, soit à peine de la population française, même si la quantification est très délicate[39]. Les trois ordres sont concernés, et non pas uniquement le clergé ( des émigrés) ou la noblesse (17 comme on le croit. Les émigrés sont partis en deux vagues, avec avril 1792 (déclaration de guerre) et 10 août comme césure entre les deux. Godechot distingue 3 vagues dans le premier mouvement : 1789 : les précoces (Artois le frère de Louis XVI, Provence le futur Louis XVIII, Condé, Conti Il faut ici distinguer le départ des frères du roi et des grandes familles, et une émigration de la peur consécutive aux violences rurales. [...]
[...] Les adversaires de la Révolution furent, pour un temps, réduits au silence. Les sociétés secrètes : Après la chute de Robespierre, les suspects emprisonnés furent libérés. La presse redevenue libre se déchaîna contre les buveurs de sang A Toulouse, l'Antiterroriste fut un des journaux contre- révolutionnaires les plus violents de France. Cependant, les fluctuations de la politique, l'expérience de la Terreur, incitèrent les contre- révolutionnaires à la prudence, et leur activité s'exerça désormais au sein de sociétés secrètes. La plus ancienne était l'Aa (Associatio amicorum), fondée en 1630, qui regroupait des dévots, des séminaristes, des prêtres ; elle fut une structure efficace pour regrouper tous les réfractaires et faire pression pour le refus de la Constitution civile du clergé. [...]
[...] Recherches sur les causes qui ont empêché les Français de devenir libres et sur les moyens qui leur restent pour acquérir la liberté. Joseph de Maistre. Ecrits sur la Révolution, textes choisis et présentés par Jean-Louis DORCEL, Paris, Quadrige PUF Malgré la suppression de l'ordre en 1733, on considère que la Savoie est demeurée la forteresse des jésuites Cf. Jean NICOLAS, La Savoie au XVIIIème siècle, Paris Il se voudra le pendant catholique et continental de Burke. C'est lui qui, en Suisse, édite l'œuvre de Burke. [...]
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