La Révolution de 1789 est un phénomène fragile. Acculée en 1793 par la monarchie européenne, la France de la Convention, en opposition avec les principes mêmes sur lesquels elle est fondée, prend des mesures extraordinaires à travers le Comité de salut public. Ce régime n'aurait jamais été accepté en temps de paix par la Convention, mais il paraît indispensable dans les circonstances tragiques auxquelles la France doit faire face. La Révolution lui survit et se poursuit à travers le Directoire à partir de 1795.
Au sujet du Consulat, puis de l'Empire, qui succèdent au Directoire, la vision de l'histoire est plurielle : une lecture « romantique » de l'Histoire tend à faire de cette période qui s'étend de 1799 à 1815 le socle de la France moderne, marquant le point de départ d'une nouvelle ère et mettant fin à la Révolution française.
[...] Il tance les ministres, n'admet plus aucune opposition, traite avec désinvolture le conseil d'État : Bona fait remplacer l'opposition libérale des chambres par des hommes plus dociles 1802 : La légion d'honneur créée un corps intermédiaire entre l'Etat et les citoyens, ce à quoi la révolution cherchait à mettre fin . Projet abandonné car opposition forte C'est une façon de récréer une noblesse. l'autoritarisme s'accroît + esquisse d'une conception monarchique. - Le Consulat à vie. La constitution de l'an X Après la Paix d'Amien de 1802, Bonaparte dispose d'un nouveau statut. Le sénat, en signe de reconnaissance, le réélut pour 10 années premier consul. [...]
[...] La vie intellectuelle est sous contrôle. Police et arbitraire : Police politique élargie Plus aucune garantie de liberté pour les suspects Une décision administrative les fait arrêter par mesure de sureté Ex : le maire d'Anvers arrêté qui mourra en prison Fort encadrement des libertés sous le Consulat, tendance qui s'accentue sous l'Empire. Ce sont précisément les libertés politiques ou menaçantes pour le régime qui sont limitées. En cela, le principe révolutionnaire est rompu. l'égalité est mieux respectée : Code Civil et Pénal Révolution affirmation des principes d'égalité et de liberté, ignorés des lois anciennes. [...]
[...] Burdeau met également en avant que si l'ordre succède au mouvement comme aboutissement, il n'est pas figé; il est la condition d'un nouveau mouvement qu'il porte en son sein. En ce sens, on peut affirmer que le Consulat est une dictature de Salut Public, parce qu'il canalise l'élan révolutionnaire de 1789 pour le prolonger. Cet élan perdure au moins jusqu'en 1815, bien que la conception monarchique de l'Empire brise plus directement le lien avec la Révolution. [...]
[...] Si les Français reprochaient à Napoléon son despotisme, les Hommes d'Ancien Régime à l'étranger le voyaient comme un Robespierre à cheval un Révolutionnaire. Cette tentative est un échec, car partout des résistances au changement se dressent contre les projets de Napoléon ( Clergé, Aristocratie, etc.) Par exemple en Bavière : suppression des ordres privilégiés, du servage, la vénalité des offices. L'égalité civile est établie, les biens des couvents sécularisés, la tolérance aux protestants accordée. Et dans le Wurtemberg : droits féodaux, dime, corvée subsistent. En Saxe, l'égalité devant la loi n'est même pas proclamée. [...]
[...] Cependant, c'est justement cet ordre et cet autoritarisme croissants qui permettent un mouvement en avant sans précédent de la société française, à travers l'effort de codification et d'organisation qui est fourni par le Consulat puis par l'Empire, effort dont la période Révolutionnaire stricto sensu n'a pas réussi à accoucher. Dans sa Dialectique de l'ordre et du mouvement, Burdeau montre que l'ordre est "du mouvement fossilisé". Le Consulat et l'Empire sont une stabilisation de la situation révolutionnaire, plus que sa fin. [...]
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