Au cours du XIXe siècle, la carte politique de l'Europe est bouleversée, résultat de nombreuses luttes contre le système féodal. En effet, le mouvement des Lumières a fait émerger une modernité politique ancrée dans le libéralisme et le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Cette réflexion philosophique a fixé le concept de nation et la volonté d'en former : revisitant leur histoire, leur culture, leur territoire ancestral, des peuples souhaitent mettent en valeur leurs intérêts communs tandis que d'autres conçoivent la nation comme l'adhésion commune à des valeurs qui lui sont propres. Il apparaît donc en Europe dans la première moitié du XIXe siècle un mouvement fort des nationalités qui vise à rapprocher les individus d'une même nation. Cependant, les revendications nationalitaires se heurtent aux rivalités des grandes puissances ; il en résulte une contestation par la force d'où les nombreuses insurrections qui culminent en 1848 avec les révolutions du printemps des peuples, début de la construction des identités nationales.
Au cours du second XIXe siècle, on passe d'une quête identitaire originelle à l'exacerbation du principe national qui donne lieu au nationalisme, résultat d'une dérive de la conception de l'identité nationale, moteur de la guerre. En d'autres termes, durant cette période, on construit, c'est-à-dire on élabore un concept en lui donnant une structure, ce qui unit et rassemble les individus dans les nations, ce qui fait que l'ensemble de ces derniers se conçoit en un bloc uni volontairement, l'identité.
C'est pourquoi, au vu de cette évolution, on peut se demander comment les revendications nationalitaires deviennent-elles facteur de divisions après avoir été vecteur d'union. Si la formation d'un état nation semble incarner fortement l'identité d'une nation, en union avec les états européens (1), il n'en reste pas moins que la construction de cette identité nationale s'effectue par la transmission de valeurs politiques, culturelles, religieuses qui affermissent la nation quel que soit son cadre (2). Cependant, l'issue de ce renforcement est la division et le rejet de l'autre incarnées par un nationalisme généralisé, divisant les nations européennes (3).
[...] Au contraire, il semble avoir été un moment fondateur, et le principe de la construction d'Etats englobant les différentes nations européennes se répand au-delà du moment révolutionnaire. Partout, on semble avoir tiré les leçons de cet échec. En Italie, l'idée de l' Italia fara da se est abandonnée : l'Italie devra recourir aux soutiens extérieurs pour se former. En Allemagne, on ne croit plus à la mythologie romantique de l'insurrection, du peuple en arme, de la levée en masse selon René Rémond. [...]
[...] La construction des identités nationales en Europe dans la seconde moitié du XIXe siècle Introduction L'état nation comme moule de l'identité nationale 1. L'ancrage la volonté nationale dans la formation d'un état à l'issue du printemps de Des unités nationales achevées : l'Italie et l'Allemagne Des peuples en lutte pour l'émancipation nationale. II/ La diffusion du sentiment national et ses acteurs 1. Les élites en quête de soutien populaire 2. L'Etat démocratise la nation 3. La religion : opium des nationalités niées ? [...]
[...] Occupées, voire divisées comme la Pologne par des empires autoritaires, elles affirment leurs revendications nationalitaires et tentent de se faire entendre par les puissances occupantes, mais ne peuvent lever d'armées suffisamment importantes pour s'émanciper. Les révoltes populaires contre l'oppresseur, comme en Pologne en 1863, sont durement réprimées, et l'identité nationale se construit déjà en réaction face à cette occupation, et au manque de reconnaissance politique des minorités au sein des grands empires en Prusse, en Russie, et en Autriche- Hongrie. Les aristocraties des différents peuples reprennent le mouvement nationalitaire à leur compte et l'affirment au plus haut niveau. [...]
[...] Il apparaît donc en Europe dans la première moitié du XIXe siècle un mouvement fort des nationalités qui vise à rapprocher les individus d'une même nation. Cependant, les revendications nationalitaires se heurtent aux rivalités des grandes puissances ; il en résulte une contestation par la force d'où les nombreuses insurrections qui culminent en 1848 avec les révolutions du printemps des peuples, début de la construction des identités nationales. Au cours du second XIXe siècle, on passe d'une quête identitaire originelle à l'exacerbation du principe national qui donne lieu au nationalisme, résultat d'une dérive de la conception de l'identité nationale, moteur de la guerre. [...]
[...] ré-envisageant ainsi le principe national comme tisseur de liens en Europe avec une volonté plus poussée d'union des nations. Bibliographie Ouvrages généraux o Madeleine Ambrière, Dictionnaire du XIXe siècle européen, Paris, PUF o Gilles Candar, Histoire politique de la III° République, La Découverte édition Repères o Eric Hobsbawm, L'ère du capital, Bruxelles, Complexe o Eric Hobsbawm, L'ère des empires, Bruxelles, Complexe o Jean-Marie Mayeur, Charles Pietri, Lucette Pietri, André Vauchez, Marc Venard, Histoire du christianisme, tome 11 : Libéralisme, industrialisation et expansion européenne (1830- 1914), Paris, Desclée o René Rémond, Introduction à l'histoire de notre temps, tome 2 : Le XIXe siècle 1815-1914, Paris, Le Seuil Ouvrages spécialisés o Benedict Anderson, L'imaginaire national, La Découverte o Serge Cordellier, Nations et nationalismes, Paris, La découverte o Ernest Gellner, nations et nationalismes, Paris, Payot o René Girault, Peuples et nations d'Europe au XIXème, Paris, Hachette o Guy Hermet, Histoire des nations et du nationalisme en Europe, Recamier o Eric Hobsbawm, nations et nationalismes depuis 1780, Paris, Gallimard o Jean-Claude Lescure, Stéphane Michonneau, L'Europe des nationalismes aux nations, Paris, Sedes-CNED o Anne-Marie Thiesse, La création des identités nationales. [...]
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