construction européenne, guerre froide, rapports de force géopolitiques, expansion communiste, superpuissances, « construction européenne », politique américaine d' « endiguement », plan Marshall, alliance des banquiers
En 1945, après quelques décennies et deux conflits mondiaux dont elle a été le cœur, l'Europe est passée de centre du monde à un continent en ruine. Pertes humaines et matérielles gigantesques, chute de la production, inflation, endettement et même crise morale suite aux horreurs de la guerre sont le lot commun des pays d'Europe qu'ils aient été les vainqueurs ou les vaincus. Comme autre conséquence de ce deuxième conflit mondial, les rapports de force géopolitiques se trouvent totalement bouleversés. Dans ce nouveau schéma, bipolaire, l'Europe de l'Est tombe sous l'influence et l'occupation de l'URSS, première armée du monde, alors que l'Europe de l'Ouest se rapproche des États-Unis, première économie mondiale et puissance nucléaire vue comme le seul rempart à l'expansion communiste sur le continent. Selon l'expression désormais célèbre de Winston Churchill tirée de son discours du 5 mars 1946 à Fulton, « De Stettin sur la Baltique à Trieste sur l'Adriatique, un rideau de fer s'est abattu sur le continent ». Un climat de tension s'installe, notamment en Europe où les deux superpuissances et leurs alliés face à face se retrouvent. Cette période qui s'étend jusqu'au début des années 90 est souvent qualifiée de guerre froide, selon l'expression rendue populaire par le journaliste américain Walter Lippmann, car il s'agit d'une lutte politique, idéologique et économique de deux superpuissances cherchant à éviter le conflit armé direct. Mais, cette période de guerre coïncide avec un autre phénomène inédit sur le continent européen et dans le monde, qui sera qualifié a posteriori par l'historiographie comme « construction européenne ».
[...] La construction européenne et la guerre, de 1945 au début des années 1990 Problématique : Le contexte de la guerre froide a-t-il favorisé la coopération et l'union des États européens ? Plan : La guerre froide, accélérateur de la construction européenne La construction européenne, volet de la politique américaine d'« endiguement Une défense européenne érigée contre la menace soviétique La construction européenne comme moyen d'exister face aux deux superpuissances II) Une construction européenne toutefois limitée par les divisions nées de la guerre froide Une Europe divisée entre Est et Ouest Dissensions entre pro et anti-atlantistes en Europe occidentale Fin de la guerre froide et relance la construction européenne Bibliographie : - HOUTEER Christine, La construction européenne : étapes, objectifs, réalisations, Paris, Nathan - ZORGBIBE Charles, Histoire de la construction européenne, Paris, PUF - BITSCH Marie-Thérèse, Histoire de la construction européenne de 1945 à nos jours, Paris, Éd. [...]
[...] La construction européenne connaît donc une relance de grande ampleur au début des années 90, toutes les structures européennes étant concernées par le processus d'élargissement à l'image du Conseil de l'Europe et de l'Union de l'Europe occidentale qui s'ouvrent progressivement vers l'Est. Certains pays de l'Est, à l'image de la Biélorussie, de la Géorgie ou de l'Ukraine sont néanmoins exclus de ce ralliement à l'ouest de par l'attraction qu'y exerce encore la Russie, qui préserve ses liens avec les anciennes régions de l'URSS au sein de la Communauté des États indépendants crée le 8 décembre 1991. [...]
[...] De la même manière, l'idée d'une défense européenne et d'une politique étrangère concertée est relancée au moment de la Guerre de Corée qui débute en juin 1950. Dès lors, les six de la CECA signent un projet de Communauté européenne de Défense dès 1952 prévoyant la mise en place d'une armée européenne sous l'autorité de l'OTAN et donc là encore des États- Unis. Même si le projet ne sera pas ratifié par le Parlement français en partie suite à l'apaisement des tensions en Corée et à la mort de Staline, la guerre froide et la crainte de l'expansion communiste ont failli aboutir à la création d'une armée européenne sur le modèle supranational de la CECA. [...]
[...] L'Allemagne et Berlin sont une illustration de cette coupure entre est et ouest. Après la guerre, le pays et sa capital sont séparés en quatre zones d'occupations, et deviennent un lieu d'affrontement entre les deux blocs, strictement séparés par des murs et des barbelés, comme à l'occasion du blocus de Berlin entre juin 1948 et mai 1949. Le pays est finalement divisé entre RFA à l'ouest et RDA à l'est en 1949, l'un étant progressivement intégré aux alliances atlantiques alors que l'autre est rattaché aux organismes soviétiques. [...]
[...] En découle la volonté d'inciter les gouvernements européens à se rassembler économiquement et politiquement afin qu'ils puissent représenter un réel contrepoids à l'expansionnisme russe. Des archives déclassifiées de la CIA ont récemment montré que les services secrets américains ont versé près de 50 millions de dollars à des mouvements pro-européens, certaines associations telles que le Mouvement européen étaient ainsi financées à plus de 50 Plus concrètement, les premières formes de coopération européenne d'après-guerre sont directement impulsées par les États-Unis, grâce à un des outils de cette doctrine Truman : le plan Marshall. [...]
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