L'idée d'Europe unie est ancienne : au XIXe siècle, elle a été formulée notamment par Victor Hugo et l'Italien Mazzini ; mais il a fallu le désastre des deux guerres mondiales et la menace communiste pour que les Européens s'attellent réellement à la tâche de construire une Europe unie. Jusqu'en 1989, cette construction ne concerne que l'Europe occidentale, c'est-à-dire la petite partie du vieux continent qui connaît encore la démocratie.
Entre 1940 et 1950 les motivations des « pères de l'Europe » sont diverses. Il s'agit d'abord de mettre fin aux guerres entre Européens, et notamment à l'engrenage des conflits franco-allemands (trois en 75 ans) qui ont fait plusieurs millions de morts. La construction européenne doit ainsi permettre à l'Allemagne dénazifiée de reprendre sa place dans la communauté des États civilisés. D'un point de vue économique, il s'agit de reconstruire un continent ruiné par le conflit et de s'unir entre puissances moyennes pour continuer à peser à l'échelle mondiale. Enfin, un autre objectif essentiel est de résister à la menace soviétique : l'Armée rouge occupe, dans l'après-guerre toute l'Europe centrale et l'URSS stalinienne n'a pas renoncé à étendre le communisme plus à l'ouest, comme l'a montré la crise de Berlin en 1948-1949.
[...] Dans le domaine des échanges, le progrès essentiel date de 1986, date à laquelle tous les droits de douane internes à la CEE sont abolis. Pour favoriser encore plus le commerce intereuropéen, la CEE fait la chasse, dans les années 1980, aux obstacles non monétaires, par exemple aux différences de normes d'un pays à l'autre. Depuis 1975, la politique régionale de la CEE se donne pour objectif de réduire l'écart entre les régions les plus pauvres et les autres. Ainsi, le réseau routier de régions enclavées, comme le Massif Central, ou celui de pays entiers, comme le Portugal, se sont beaucoup améliorés. [...]
[...] La Grande-Bretagne est au départ hostile à la construction européenne : ancienne première puissance mondiale, elle accepte mal de devenir un pays européen comme les autres. En 1959, elle tente même de susciter une organisation concurrente à la CEE, l'AELE. Dans les années 1960, les dirigeants britanniques changent d'avis, mais la France bloque l'entrée dans la CEE d'un pays que de Gaulle tient pour le cheval de Troie des États-Unis en Europe. Ce n'est qu'après le départ du général de Gaulle que la Grande-Bretagne rejoint la construction européenne, en 1972, en même temps que le Danemark et l'Irlande Quel est le rôle du Parlement européen ? [...]
[...] En 1954, l'Assemblée nationale française rejette le projet de CED, de crainte qu'une armée européenne ne remette en cause l'indépendance de la France. Dans ces conditions, une seule voie demeure, celle de l'intégration économique : c'est elle qui est suivie entre 1957, année où le traité de Rome instaure un marché commun européen, et 1986, date de la signature de l'Acte unique qui met fin aux derniers obstacles au commerce entre pays Quelle est l'influence de la construction européenne sur le développement économique de l'Europe occidentale ? [...]
[...] La construction européenne doit ainsi permettre à l'Allemagne dénazifiée de reprendre sa place dans la communauté des États civilisés. D'un point de vue économique, il s'agit de reconstruire un continent ruiné par le conflit et de s'unir entre puissances moyennes pour continuer à peser à l'échelle mondiale. Un autre objectif essentiel est de résister à la menace soviétique : l'Armée rouge occupe, dans l'après-guerre toute l'Europe centrale et l'URSS stalinienne n'a pas renoncé à étendre le communisme plus à l'ouest, comme l'a montré la crise de Berlin en 1948-1949. [...]
[...] Enfin, dans tous les pays de la CEE, il existe des courants hostiles à la construction européenne : parmi eux, les partis communistes, qui reprochent à l'Europe de ne pas lutter contre le capitalisme, et les extrêmes droites nationalistes. Il faut aussi évoquer les courants eurosceptiques c'est- à-dire partisans d'une Europe réduite à sa dimension économique, sans aucun rôle politique : c'est le cas des gaullistes en France dans les années 1970 et 1980. Zoom La construction européenne est lancée, puis soutenue par de grandes figures : les pères fondateurs des années 1940 et 1950 : les Français Jean Monnet et Robert Schuman, l'Italien Alcide de Gasperi, l'Allemand Konrad Adenauer et le Belge Henri Spaak ; plus tard, des couples franco-allemands d'hommes politiques : d'abord, dans les années 1970, celui que forment le président français Valéry Giscard d'Estaing et le chancelier allemand Helmut Schmidt ; puis, dans les années 1980, le couple François Mitterrand-Helmut Kohl. [...]
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