Dissertation entièrement rédigée traitant du sujet proposé au concours d'entrée à l'ENS Lyon LSH 2007 : La consommation de masse aux États-Unis de 1917 à 1988.
[...] Ainsi, loin d'appauvrir la culture, sa consommation de masse permet son enrichissement grâce à la dynamique capitaliste. Pour finir, on peut voir que la consommation de masse crée une nouvelle conception de la culture dans un pays sans héritage. La culture se fait culture de masse et devient un nouveau marché. Le livre de poche se développe durant les années de Grande Dépression, le secteur de la publication écrite est un des rares secteurs à ne pas souffrir de la crise. [...]
[...] Mais, en ce qui concerne la consommation de masse, on ne peut nier qu'elle soit la résultante d'une civilisation dédiée aux loisirs, où une vision égalitaire domine. La culture de masse réalise tout particulièrement cet idéal. Loin d'aliéner l'individu, elle facilite l'accès à des biens réservés auparavant à l'élite. Bien plus, loin d'appauvrir la culture, le marché peut en être un véritable moteur. Peut-on d'ailleurs porter un regard accusateur sur un système de consommation qui tend aujourd'hui à se généraliser à l'échelle mondiale, y compris sur le continent européen si fier de son intégrité, de son originalité et de sa haute culture ? [...]
[...] Les populations se retrouvent dans les stars de la chanson ou du cinéma hollywoodien. On a pu comparer Elvis Presley à un gourou, une sorte de Dieu créant autour de lui une nouvelle communauté d'êtres humains unis par les mêmes valeurs. Il est donc possible de dire que le modèle culturel américain, très reconnaissable de l'extérieur, tire son origine de la consommation de masse. Ceci a souvent servi d'argument pour refuser la culture aux Américains. Il faut ici opposer la conception européenne de la culture à la conception américaine. [...]
[...] Il reste dès lors à explorer plus profondément cette contradiction fondamentale entre uniformisation et standardisation qui apparaît au niveau de la consommation de masse. Qui dit consommation de masse dit-il culture de masse uniformisante ? Il s'agit dès lors d'explorer ce qui met le plus en évidence la contradiction qui apparaît avec la consommation de masse. La culture qui est enrichissement personnel, liberté de pensée, peut-elle devenir un marché de masse ? La civilisation américaine, fière de ses libertés n'observe-t-elle pas ici une contradiction fondamentale avec ses idéaux. [...]
[...] Mais quels rapports entretient vraiment cette "société de consommation" avec les idéaux proprement américains qui la font tenir ? Peut-on dire que cette "société de consommation" est vraiment celle de "l'American Dream" ? Des leurs ne se cachent-ils pas sous la face reluisante ? La consommation de masse est-elle la base moderne de "l'American Dream" ? Qu'est-ce qui explique, au delà de la vitalité économique capitaliste du pays, que la consommation de masse soit née aux Etats-Unis ? Tout d'abord, le système américain attire par cet aspect nouveau et reluisant qui offre des possibilités d'accès au bien-être. [...]
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