C'est au début du XXe siècle que l'ingénieur Fréderick Winslow Taylor né en 1856 (photo de Taylor) met au point l'organisation scientifique du travail. Il est alors considéré comme le fondateur du management scientifique du travail, qui fit passer le savoir-faire d'un petit nombre d'ouvriers au « savoir-refaire » du plus grand nombre, en formalisant et standardisant les méthodes, les outils et les connaissances. Il utilisa essentiellement le chronomètre, il segmenta les tâches et sépara les fonctions d'exécution et d'organisation en prônant la spécialisation.
Le taylorisme fut lancé de manière publique, autour d'une affaire de chemin de fer (Eastern Rail Roads). La compagnie de train avait augmenté les salaires de ces employés et voulait donc augmenter ses tarifs. L'affaire fut portée devant la justice, la solution proposée par les avocats fut la mise en place du système de Taylor « la meilleure méthode peut sauver des millions de dollars par jours ». Cette formule fut reprise par les grands journaux américains, le taylorisme devint alors célèbre.
Dès lors, nous tenterons de voir quelles sont les conséquences de l'organisation scientifique du travail sur la société du XXe siècle.
[...] Il faut ensuite rédiger tous les documents de chaque opération pour chaque fabrication, ce qui est très long. Au coût de la mise en place, s'ajoute le coût du bureau des méthodes de l'entreprise, notamment celui des systèmes d'informations permettant d'enregistrer les productions individuelles et de calculer les salaires. Du point de vue patronal, le taylorisme crée donc des frais beaucoup trop élevés. Ces critiques patronales limitent par ailleurs, l'emploi du système taylorien aux grandes entreprises industrielles ayant un processus stable, demandant peu d'innovations et des volumes de production importants comme c'est le cas de la majorité des entreprises automobiles. [...]
[...] En plus des critiques patronales, on observe des critiques syndicales. Effectivement, les syndicats ouvriers contestent la manière dont sont établies les normes de travail. Ils ont notamment remarqué que les références étaient établies sur des salariés dits exceptionnels et non sur des ouvriers dits moyens Ces derniers ne peuvent donc pas suivre les cadences imposées par cette norme. Le taylorisme serait donc vu comme un moyen de réduire les salaires et d'exiger plus d'efforts de la part des ouvriers. Les cadences étant trop élevées, les ouvriers trop stressés ont des accidents, l'ambiance de travail devient détestable. [...]
[...] Les limites de la parcellisation du travail Effectivement, malgré l'important développement qu'a engendré l'organisation scientifique du travail lors de ses débuts, quelques protestations, notamment de la part des ouvriers, commencent à faire surface. En effet, la vision trop mécaniste de l'OST semble exclure le facteur humain. Les ouvriers sont de plus en plus atteints moralement. La motivation des salariés reposant sur la simple augmentation de leur salaire est remise en cause, du fait de la parcellisation des tâches qui rend le travail peu gratifiant et dépourvu de motivation. [...]
[...] En effet, il semble que l'organisation du travail demeure aujourd'hui taylorienne. Si le travail à la chaîne ne concerne plus qu'une faible proportion de salariés. Il existe toujours, une part d'ouvriers, qui travaillent de cette manière, notamment dans le secteur de l'agroalimentaire où le travail à la chaîne n'existait pas auparavant. On enregistrait, par exemple, une augmentation de en 1991, des salariés déclarant exercer un travail répétitif. Dans les services marchands, on pense à la rationalisation mise en œuvre dans les fast foods, les parcs d'attractions ; et dans les services non marchands, aux effets du développement de la bureautique. [...]
[...] La seule motivation d'un tel travail ne peut donc être que l'argent. Depuis le début de l'artisanat, les ouvriers sont payés à la tâche, aux pièces par rapport à un temps chronométré. Leur rémunération est proportionnelle aux quantités fabriquées selon un tarif conventionnel. Les ouvriers sont ainsi incités à tenir une cadence qui leur permet d'atteindre un salaire que les patrons considèrent comme normal. Si certains ouvriers vont plus vite, les patrons peuvent revoir leurs tarifs, craignant cela, les ouvriers se gardent d'accélérer leur cadence. [...]
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