La guerre franco-prussienne qui s'est déroulée du 19 juillet 1870 au 29 janvier 1871 fut un élément crucial pour ses deux belligérants, à l'issue parallèle : elle confirme d'une part une certaine chute française ainsi que celle du Second Empire de Napoléon III, alors que d'autre part, elle entérine l'unification allemande sous l'égide d'un nouvel empire : le Deuxième Reich. En effet, c'est après la candidature d'un prince allemand au trône d'Espagne et la dépêche d'Ems qui en fut le casus belli, que la guerre éclate entre les deux nations. La France, qui accumule les difficultés semées par Louis Napoléon Bonaparte, subit d'autant plus les provocations lancées par l'Allemagne et par son chancelier Otto von Bismarck qui fait de la France sa cible afin de l'induire davantage dans sa politique européenne de « système bismarckien » (...)
[...] En effet, Napoléon III est capturé lors de la bataille de Sedan le 2 septembre 1870 où il se rend parmi ses troupes. L'empereur, face à la défaite militaire est fait prisonnier, doit déposer les armes, et est emmené en captivité le lendemain en Allemagne, sous la surveillance attentive des autorités allemandes et du chancelier Bismarck. L'Empire et son empereur seront déchus le même jour à Paris sous la pression des républicains, et Louis-Napoléon Bonaparte s'exilera en Angleterre rejoindre sa famille dès la fin de sa détention en Allemagne. [...]
[...] Les conséquences de la défaite de 1871 forment ainsi le revers des difficultés accumulées sous le Second Empire : cette retombée française a ainsi profondément choqué la nation. Avec la confirmation de l'isolement de la France et son changement abrupte de régime lourd de conséquences (la Commune), elle retombe dans une position de faiblesse qui fait le bonheur du nouvel empire allemand et dans laquelle elle mettra plusieurs décennies pour se relever. Ainsi, cette défaite accompagnée de ses pertes a ravivé dangereusement le patriotisme français dépeint dans les arts, qui inexorablement, laissait prédire les événements à venir et notamment les deux Guerres mondiales, qui découlent des nationalismes européens dont celui français (conséquence des guerres à tendance nationalistes) et qui ont forgé le ressentiment de la France envers la nation allemande. [...]
[...] Néanmoins, comme précisé plus haut, le peuple (et en outre celui de la capitale) est une des grandes victimes de cette défaite, cette dernière ayant eu des conséquences sur la société française et l'opinion publique. On peut à nouveau parler des pertes au combat, des famines, des épidémies, mais aussi des annexions allemandes : des populations françaises du nord- est, par ces annexions indésirables, ont été contraintes de changer de nationalité, passant aux mains des vainqueurs, avec le refus de Bismarck de consulter les populations (dénégation du droit de peuples à disposer d'eux- mêmes, si cher aux unifications du siècle en question), avec des déplacements populaires massifs vers l'intérieur de la France pour éviter d'être annexés à l'Allemagne. [...]
[...] En effet, le patriotisme français, calomnié par la défaite en ressort plus fort mais surtout plus dangereux. L'opinion populaire entretient le souvenir amer de la défaite par les discussions dans les milieux populaires tel que dans les cafés, mais aussi et surtout à l'école où les générations à venir sont imprégnées de ce sentiment d'échec et d'hostilité face à l'Allemagne voisine (par les chansons par exemple). Dès lors, on prépare ce qui constituera la principale aversion envers les allemands, soit un patriotisme où une revanche à prendre devient une nécessité. [...]
[...] Mais outre les institutions politiques, c'est le peuple français qui manifeste sa colère et qui subit l'échec militaire face aux prussiens, et notamment le peuple de Paris. La capitale, assiégée par les forces victorieuses, subit une famine au cours de l'hiver 1871 qui attise la population, déjà humiliée par le sentiment de la défaite, sentiment ravivé par le défilé prussien sur les Champs-Élysées le 1er mars. À cet empilement conséquent s'ajoute la forte proportion de monarchistes menée par Thiers lors des élections à l'Assemblée nationale de février. [...]
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