Après l'écrasante défaite de Gaston Defferre aux présidentielles de 1969, la gauche socialiste devenue Parti Socialiste se rassemble à Epinay et refonde la gestion et la politique intérieure du parti. Le Congrès d'Epinay est le nom sous le lequel on désigne le Congrès de l'unité des socialistes qui s'est tenu à Epinay Sur Seine, en Seine Saint Denis, les 11, 12 et 13 juin 1971. C'est Alain Savary qui est à l'époque premier secrétaire du parti. Le but de ce congrès est la réunification des forces de la gauche non communiste : les membres de l'ancienne SFIO, la Convention des institutions républicaines et un certain nombre de nouveaux adhérents. 957 délégués sont réunis lors de ce congrès dont 800 socialistes et 97 conventionnels (...)
[...] Il détient actuellement le record de longévité à la tête de la République française (14 ans). Il est, à l'époque du congrès, député de la Nièvre et il dirige la Convention des Institutions Républicaines (CIR : réunion de plusieurs clubs politiques issus de la gauche républicaine et socialiste). Lors du Congrès d'Epinay, cette convention fusionne avec le Parti Socialiste. François Mitterrand est convaincu que la gauche ne peut gagner que si elle surmonte ses divisions et c'est pour cela qu'il prône un accord avec le Parti Communiste reposant sur l'élaboration d'un programme de gouvernement. [...]
[...] Un discours alambiqué Le discours de Mitterrand n'est, en effet, pas très clair. Ses phrases sont compliquées et alambiquées. On peut donc se demander pourquoi ce discours si complexe ? Il est presque certain que François Mitterrand fait ce discours alambiqué volontairement pour ne pas être forcément clair sur ses convictions politiques, pour ne pas se mettre à dos les représentants des différentes tendances de gauche et en leur laissant entrevoir des idées dans lesquelles ils se reconnaissent sans pour autant que cela soit explicite pour les autres. [...]
[...] Ce Congrès d'Epinay marque le véritable départ du Parti Socialiste et renoue avec la synthèse traditionnelle du socialisme français (anticapitalisme, confiance dans l'action réformatrice de l'Etat A l'issue de ce Congrès, en s'alliant avec le CERES de Jean-Pierre Chevènement et avec les puissantes fédérations des Bouches-du-Rhône de Gaston Defferre et du Nord de Pierre Mauroy, François Mitterrand obtient la majorité. Son texte arrive en tête face à celui d'Alain Savary. Le 16 juin 1971, il est élu premier secrétaire du parti avec pour mandat la préparation d'un accord de gouvernement avec le Parti Communiste et le Mouvement des Radicaux de Gauche. Le programme commun d'union de la gauche est signé entre le Parti Socialiste, le Parti Communiste et le MRG l'année suivante. [...]
[...] Cette stratégie est une rupture totale avec le capitalisme. Et pour cela, il pense qu'il faut d'abord définir le terrain économique sur lequel les socialistes doivent agir, on comprend cela aux lignes 2 à 4 il importe de savoir quelle est la définition hors de laquelle il n'y a pas de marche possible vers le socialisme On peut penser que François Mitterrand définit ce terrain afin d'expliquer les bases sur lesquelles, selon lui, l'union de la gauche doit se faire. [...]
[...] Etat et société politique en France au XXème siècle Exposé : le Congrès d'Epinay en 1971 Plan : I. La stratégie économique proposée par François Mitterrand : dénonciation du capitalisme Définition de son terrain L'adversaire des socialistes : le monopole II. La volonté de François Mitterrand de séduire toute la gauche L'ancrage à gauche Une dimension chrétienne et morale Un discours alambiqué Bibliographie : - Droz Jacques (dir.) - Histoire générale du socialisme, tome de 1945 à nos jours, PUF, Vendôme - Giesbert F-O François Mitterrand, une vie, Seuil, Saint-Amand - Lacouture J. [...]
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