C'est une lutte qui se fait en deux temps. Le pouvoir législatif l'emporte dans une première manche, jusqu'à 1799, jusqu'à ce que le pouvoir exécutif prenne sa revanche avec le jeune Bonaparte. En sorte que le pouvoir législatif s'assure dès 1792 une véritable suprématie, avant que les choses ne se corsent pour lui.
Ce pouvoir législatif qui triomphe a pour cadre l'Assemblée Nationale. C'est dans l'assemblée qu'il convient de suivre les évènements. En octobre 1792, l'Assemblée Nationale se divise en 3 grandes tendances (et non pas partis). Le terme de parti est encore anachronique. Parmi les trois tendances qui divisent l'Assemblée Nationale, on trouve :
- Les Girondins, qui siègent à droite.
- Les Montagnards, qui sont affiliés au club des Jacobins. Ils siègent tout en haut de l'assemblée.
- Entre les deux et au centre, la Plaine, qui est minoritaire, indécise, tiraillée entre les Girondins et les Montagnards.
Curieusement, c'est cette dernière qui va orienter toute la politique de la période. La raison en est simple : bien que minoritaire, son soutien est indispensable et avidement recherché par les deux autres groupes. Son rôle apparaît comme secondaire par rapport aux uns et aux autres, avant d'apparaître comme le parti essentiel. La plaine est le groupe qui va orchestrer la vie politique. Elle va dans un 1er temps soutenir la Gironde.
[...] La logique de guerre va soumettre de la même façon les oppositions publiques. Eteindre l'opposition publique En France, l'opposition traditionnelle des royalistes et des jacobins s'est renouvelée. Parmi les nouveaux opposants se trouvent les généraux rivaux de Bonaparte, qui le jalousent. Ils supportent mal de se trouver maintenant sous l'autorité d'un de leur ancien collègue. C'est le cas de Bernadotte ou Moreau. S'y ajoute également les partisans de l'école libérale. Le courant républicain libéral très actif est animé par Madame de Staël et Benjamin Constant qui anime une opposition vigoureuse contre Bonaparte. [...]
[...] La constitution d'un homme Cet homme a un nom. L'article 39 de la constitution de l'an VIII dispose : La constitution nomme 1er consul le citoyen Bonaparte Cette phrase contrarie la nature même du texte. La constitution est faite pour l'avenir des temps. Si la personne ici nommée décède, la constitution devient caduque. Bonaparte va plier la constitution à son profit, même si une certaine réserve le retient, qui permet d'étudier le vernis des apparences démocratiques. La confiance vient d'en bas Pour donner une allure, un vernis démocratique, la constitution institue le suffrage universel, qui n'est qu'une apparence. [...]
[...] Les élections de 198 députés royalistes sont cassées, annulées et 33 députés sont déportés à Cayenne. Les élections de l'année d'après sont favorables aux Jacobins. Une nouvelle fois, elles provoquent la peur des directeurs, qui n'ont toujours aucun moyen d'action pour agir sur l'assemblée. On fait donc un 2e coup d'Etat, le 11 mai 1798. Là, les élections de 104 députés jacobins sont cassées. Au printemps 1799, il y a la guerre qui reprend, qui exacerbe les passions d'autant plus que les armées françaises commencent à subir de graves défaites. [...]
[...] Cela permet de restreindre le suffrage dans la constitution. La rédaction constitutionnelle Cette constitution, établie le 5 fructidor an III (22 août 1795) est celle du directoire. Elle va essayer de répondre aux craintes des thermidoriens. L'expression des craintes La 1re crainte est celle du peuple, de la démocratie sociale. Elle se dévoile dans la restriction du suffrage, qui est indirect et censitaire. Dans cette constitution, pour être électeur il faut être propriétaire avec un bien dont le revenu annuel égale 200 jours de travail. [...]
[...] Les élections de 1799 sont encore favorables aux Jacobins. Elles provoquent de nouveau la crainte des directeurs. Ils n'osent pas invalider les élections, en sorte que les conseils deviennent à majorité jacobine. Dans ceux-ci, l'opposition menée par Lucien Bonaparte demande des explications aux directeurs, pour justifier les défaites qui s'accumulent. Les directeurs essayent vainement de justifier les défaites. Les explications sont jugées insuffisantes. Ce sont les conseils qui réclament la démission des directeurs. Constitutionnellement c'est impossible du fait de la séparation. [...]
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