Le 1er octobre 1949, Mao proclame à Pékin la République populaire de Chine, qui devient, au sein du camp socialiste, le deuxième Grand. La configuration du mouvement communiste international est transformée avec l'arrivée de la Chine, pays le plus peuplé du monde. La victoire du socialisme à l'échelle mondiale semble plus proche, maintenant que l'idéologie marxiste-léniniste est portée par deux grands états, la Chine et l'URSS.
La question de l'idéologie est centrale pour comprendre les rapports sino-soviétiques durant la deuxième moitié du XXe siècle. Elle met en contact les deux puissances et les conduit à adopter des modèles parallèles de développement dans un même but : changer le cours de l'histoire.
Pourtant, les deux « frères » alliés vont suivre des chemins divergents. Des tensions se font jour dès la fin des années 1950 et surtout dans les années 1960, qui ne se résoudront partiellement qu'à la mort de Mao en 1976.
Quel a été le rôle de l'idéologie dans la rupture sino-soviétique ?
[...] Cela peut être vu comme une conséquence de son isolement sur la scène internationale, alors même que la situation économique du pays est critique (après les désastres du Grand Bond en avant et de la Révolution Culturelle). Mais surtout, cela nous invite à reconsidérer le rôle de l'idéologie dans les rapports sino-soviétiques, qui peut être vu de trois façons. L'idéologie, l'adhésion aux thèses du marxisme-léninisme, peut être vue en premier lieu comme le fondement et la condition de l'alliance sino- soviétique. Sans idéologie marxiste, sans une commune volonté de construire le communisme, l'alliance est nulle. C'est bien en vue d'objectifs communs avec son voisin que la Chine adopte le modèle politique et économique de l'URSS. [...]
[...] Mao considère le ralentissement de la vitesse de développement en URSS comme le résultat d'une pensée déviationniste. Pour marquer son indépendance économique, et son choix d'un développement rapide, il lance le Grand bond en avant et l'organisation de communes populaires, à partir de 1957-1958. Il s'agit d'une intense campagne pour augmenter la production, par la mobilisation des masses. Les Soviétiques annoncent que Mao court au désastre. En 1958, malgré les accords de coopération nucléaire de 1957, l'URSS décide d'interrompre les transferts de technologie nucléaire vers la Chine, ce qui obligera les Chinois à se doter eux-mêmes de la bombe atomique. [...]
[...] L'article attaque Tito, mais en fait vise le refus de l'URSS d'admettre que l'existence du capitalisme implique la guerre. Les Chinois déclarent que les pratiques soviétiques trahissent les principes communistes : la coexistence avec l'impérialisme a pris la priorité sur la solidarité entre révolutionnaires, que Lénine avait placée au dessus de tout. Les Soviétiques répliquent dans la presse que la coexistence pacifique et l'arrêt de la course aux armements ne sont pas contraires aux principes marxistes-léninistes. Ils dénoncent l'attitude sectaire de la Chine. [...]
[...] C'est le militantisme intransigeant de la Chine et son activisme révolutionnaire qui vont lui valoir la sympathie de nombreux pays du Tiers Monde. Elle se rapproche ainsi de Cuba, du Vietnam du Nord et de la Corée du Nord qui ont des sympathies pour la théorie de la lutte révolutionnaire chinoise. Pour l'URSS, au contraire, la lutte armée n'est pas toujours la bonne solution et peut même freiner la révolution dans certains cas. En Europe, des alliances se nouent avec l'Albanie et la Roumanie, toutes deux en désaccord avec la politique de l'URSS. [...]
[...] Il est toutefois à noter que la déstalinisation influence les Chinois eux-mêmes. Le mouvement des Cent Fleurs lancé par Mao en mai 1956 est un effort de démocratisation qui vient immédiatement après le XXe Congrès. En dehors du XXe Congrès, d'autres évènements vont cependant accentuer les divergences Chine-URSS. 1956-57 : l'opposition chinoise s'accentue, mais l'unité est sauvée Les relations URSS-Yougoslavie En dehors du XXe Congrès, le premier point important de divergence avec l'URSS concerne la réconciliation avec la Yougoslavie qui est vue par les Chinois comme une faiblesse de l'URSS et une déviation doctrinale, surtout que Tito est devenu la tête de Turc des Chinois. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture