La conférence de Munich est la conférence internationale réunissant les 28 et 29 septembre 1938 le chancelier du Reich allemand Hitler, le Duce italien Mussolini, le président du Conseil français Daladier et le Premier ministre britannique Chamberlain et fixant le sort des Sudètes, (région tchèque à majorité de langue et de culture allemande), la Tchécoslovaquie, pays principalement concerné, n'y étant pas invité. Elle aboutit à l'annexion par le Reich des territoires tchécoslovaques où les germanophones sont majoritaires. Ces accords prévoient l'évacuation des Sudètes par les tchèques et son occupation par les troupes allemandes. Accueillis à leur retour comme des héros ayant sauvé la paix, Chamberlain et Daladier ont été plus tard critiqués pour avoir capitulé devant le Führer : la faiblesse des démocratie encourageant Hitler dans ses visées expansionnistes., et poussant Staline à s'entendre avec le Reich, ce qui a conduit au Pacte germano-soviétique. L' « erreur » de Daladier et de Chamberlain est sans doute d'avoir cru que le dessein d' Hitler relevait du pangermanisme et que le Führer se satisferait de la réunion au Reich de tous les territoires peuplés d'Allemands. Mais, l'entrée de la Wehrmacht à Prague en mars 1939 allait montrer que l'impérialisme nazi était d'une autre nature.
Les faits sont bien connus et, soixante ans après les évènements, la documentation sur le sujet est abondante. Cependant, l'accès à de nouvelles sources, en France et en Royaume-Uni, et l'ouverture récente de certaines archives dans les capitales de l'Est européen (notamment à Budapest, Prague et Moscou), ont permis de renouveler la présentation de la crise internationale dramatique qui conduit à la « capitulation de Munich ».
L'année 1938 marque un tournant dans l'histoire de L'Europe . En quelques mois, le chancelier du Reich, Adolf Hitler, annexe l'Autriche. Il provoque la crise des Sudètes qui se résoudra à son profit, au détriment de la Tchécoslovaquie, et verra surtout à Munich la capitulation des démocraties occidentales, France et Grande-Bretagne. Sur tous ces points, Hitler a appliqué le programme qui était le sien depuis son accession au pouvoir. En face de lui, il n'a trouvé personne pour l'arrêter et moins d'un an plus tard, la marche à la guerre est inéluctable. Elle résulte de la politique expansionniste mise en œuvre par Hitler dès 1938. Et de la passivité dont les Etats européens ont fait preuve, confrontés à la menace nazie.
[...] Il existe ensuite les Munichois d'attente comme Daladier. Eux aussi n'ont guère d'illusions sur Hitler. Mais ils pensent que ces accords accordent un répit aux Français et aux Britanniques propice à leur réarmement. Ils oublient cependant que l'Allemagne nazie pourra aussi mettre à profit ce délai pour armer davantage. Il existe par ailleurs les Munichois de conviction favorables comme Chamberlain à une politique conciliante avec Hitler. Ils réunissent la majorité de la droite hostile à une alliance avec l'URSS de Staline contre l'Allemagne nazie et plusieurs socialistes, comme Paul Faure qui restent viscéralement pacifistes. [...]
[...] Par ailleurs, on refuse en Grande-Bretagne de se battre pour un enjeu considéré comme mineur. Enfin, ni la Pologne, ni la Roumanie, n'entendent laisser passer les troupes soviétiques sur leur sol en cas d'intervention russe. Convaincu désormais que les démocraties occidentales sont amollies et faibles, Hitler s'attaque à la question des Sudètes en recevant Konrad Henlein, devenu le chef des 3,5 millions de Sudètes. Il lui donne l'ordre de déstabiliser l'Etat tchèque. Pour lui, il suffit d'exploiter la volonté des Sudètes d'être réunis au Reich. [...]
[...] Le 3 septembre 1939, la Seconde Guerre mondiale commençait. Churchill l'avait prédit : Ils avaient le choix entre le déshonneur et la guerre. Ils ont choisi le déshonneur et ils auront la guerre Pour terminer, ce qui rend Munich plus emblématique que la remilitarisation de la Rhénanie ou que l'Anschluss, ce qui fait que les cicatrices laissées par la crise allaient se rouvrir dans les années suivantes, c'est la prise de conscience qu'il ne suffisait pas de sauver la paix à tout prix. [...]
[...] Il a écarté volontairement le président du Conseil français, Edouard Daladier, en espérant trouver le Britannique mieux disposé à son égard : durant l'été 1938, une mission effectuée en Tchécoslovaquie par l'Anglais Lord Runciman cautionne les prétentions allemandes. Toutefois, à l'occasion d'une nouvelle visite de Chamberlain à Bad Godesberg, les 22 et 23 septembre, les exigences d'Hitler se radicalisent et il durcit son ton en revendiquant la totalité des Sudètes. Il pose un ultimatum en réclamant l'évacuation par les Tchèques des territoires qu'il veut annexer avant le 1er octobre 1938. Si ceux-ci refusent, c'est la guerre. [...]
[...] Ils stipulent en effet que l'Allemagne annexerait, d'ici le 10 octobre, les territoires tchécoslovaques dont les habitants de langue allemande représentaient plus de de la population. Plus du tiers de la Bohême-Moravie passerait ainsi sous la souveraineté allemande, avec l'essentiel de ses fortifications. Par ailleurs, si la Grande-Bretagne et la France garantissaient les nouvelles limites de la Tchécoslovaquie, la Pologne annexait dès le 2 octobre la région de Teschen et la Hongrie le sud de la Slovaquie. Le dépiècement de la Tchécoslovaquie avait commencé. Hitler n'avait pas promis de maintenir l'existence de cet Etat. [...]
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