Le syndicalisme a d'abord émergé en Europe avec la révolution industrielle, et y est resté depuis profondément enraciné. L'histoire plus que séculaire de la CGT s'inscrit dans cet ensemble.
Du 23 au 26 septembre 1895 a lieu le Congrès Constitutif de la Confédération Générale du Travail à Limoges. Le syndicat de salariés français est né de la fusion de la Fédération des Bourses du Travail (1892) et de la Fédération Nationale des Syndicats.
La création de la CGT est étroitement tributaire de l'histoire du mouvement social français durant le XIXe siècle. Elle est liée à un contexte particulier :
→ contexte économique : émergence de la classe ouvrière
→ une hostilité persistante des gouvernements envers la classe laborieuse qui se traduit par une répression législative, politique de la classe ouvrière.
Il y a donc une impossibilité pour les ouvriers à trouver une solution réformiste à leurs revendications immédiates (se nourrir et se loger, trouver un travail). Et donc une hostilité, une défiance, une crainte envers l'Etat qui accorde une place importante au syndicalisme révolutionnaire au début de la CGT. Le mouvement ouvrier privilégie l'affrontement plutôt que la négociation.
[...] L'implantation syndicale varie énormément d'un département à l'autre. De même, le taux de syndicalisation d'une profession donnée ne symbolise pas forcément l'importance numérique de cette profession (à ses débuts les principaux piliers de la CGT sont la fédération du livre et celle des cheminots). Charte d'Amiens Le Congrès confédéral d'Amiens confirme l'article 2 constitutif de la Confédération Générale du Travail, disant : La Confédération Générale du Travail groupe, en dehors de toute école politique, tous les travailleurs conscients de la lutte à mener pour la disparition du salariat et du patronat. [...]
[...] Au 9e congrès national de la SFIO, les guesdistes déposent une motion pour une subordination des syndicats au parti et Jouhaux et Griffuelhes notamment leur répondent par un article qu'on nommera Encyclique syndicaliste parue dans la Bataille syndicaliste qui dénonce une tentative d'enveloppement exercée par la SFIO. L'antimilitarisme est un fondement de la CGT (armée apparaît comme un rempart du capitalisme). Elle veut répondre à une déclaration de guerre par une déclaration de grève générale. Le 17 janvier, Raymond Poincarré est élu Président dela République. Le gouvernement veut faire adopter une loi sur les trois ans de service militaire et envisage la dissolution de la CGT. [...]
[...] Ce n'est qu'en 1902 qu'on parle de vraie naissance de la CGT suite à l'effacement des bourses du travail causé par la mort de Pelloutier. Ainsi entre 1901 et 1902, la CGT commence à véritablement s'organiser sur deux bases : début de concentration et simplification du compromis. Seules les fédérations nationales et les bourses du travail constituent la CGT désormais. Il y a une dualité de structures : verticale et horizontale puisque le syndicat doit aussi adhérer à une bourse sur le plan national. [...]
[...] Dans les 7 ans qui suivent sa création, la confédération est encore fragile. Dans un premier temps, la CGT édicte comme principe fondamental la grève générale. Elle prône comme moyens de lutte le boycottage et le sabotage (à ne pas entendre comme une destruction, mais comme de la mauvaise volonté au travail à mauvaise paye, mauvais travail Toutefois, la confédération est peu soutenue, la majorité des 31 groupes membres ne verse pas ses cotisations. Les premiers secrétaires vont se succéder durant les 6 premières années (Lagailse jusqu'en 1899, puis Copigneaux de 1899 à 1900, Renaudin jusqu'en 1901 et enfin Guérard sur une partie de l'année 1901 aussi). [...]
[...] L'Article 2 de ses statuts définit les objectifs de la nouvelle organisation : La Confédération Générale du Travail a exclusivement pour objet d'unir sur le terrain économique et dans les liens d'étroite solidarité, les travailleurs en lutte pour leur émancipation intégrale. Y est inclus un amendement excluant toute action politique au sein de la confédération (sous l'impulsion des réformistes et des anarchistes, mais pas des guesdistes, minoritaires, qui prônent l'action politique). Les éléments constituant la Confédération générale du Travail devront se tenir en dehors de toutes les écoles politiques. La CGT revendique donc son apolitisme. Sa structuration est définie à l'article 3 de ses statuts. Son siège est fixé à Paris. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture