La condition paysanne du Xème au XIIème siècle

Thèmes abordés

Condition, paysanne, Moyen âge, société féodale

Résumé du document

L'évêque Adalbéron de Laon qualifié les paysans comme « ceux qui souillés par la crasse du monde fendent la terre et suivent la croupe des bœufs ». Cette description péjorative est la marque de la considération que portaient les classes supérieures envers la paysannerie.
Cet élément historique nous amène à nous intéresser à la condition des hommes durant le Moyen âge. Par l'analyse de la condition nous souhaitons mieux appréhender la place des hommes dans la société, leur statut, leurs droits et leurs devoirs. La condition nous ramène inévitablement aux relations que peuvent entretenir les hommes dans cette société. Ce sont ces relations qui déterminent la place de chacun, son bien être ou sa souffrance au sein de la société. Nous nous intéresserons plus particulièrement aux hommes qui constituent la force de travail de la société féodale, ceux que l'on appelle les hommes de poesté. Dans une distinction plus juridique l'évêque Adalbéron les qualifie de laboratores au sein de la société tripartite imaginée comme une construction hiérarchique des hommes. Il y distingue également les hommes d'Eglises, les oratores, et des hommes des armes, les bellatores, qui constituent de fait d'autres classes sociales supérieures. Nous ne les étudierons que de manière à comprendre leurs actions et leur influence sur la classe paysanne

Extraits

[...] Ce renouveau c'est donc accompagné d'une amélioration de la condition paysanne, par une disparition progressive des disettes, mais qui a également favorisé un rééquilibrage dans les rapports avec les seigneurs Le rôle de l'Eglise facteur d'amélioration sociale Comme nous le savons le début du premier millénaire est marqué par l'insécurité, conséquences des guerres interseigneuriales qui touchent en priorité les paysans et leurs terres. Pillages et ravages des terres cultivées ont causé de nombreux problèmes dans les campagnes, au point d'amener l'Eglise à fixer des règles pour protéger les populations paysannes. La paix de Dieu est une loi qui vient protéger les laboureurs et leurs biens de production de la violence. Celle-ci joua également un rôle important dans l'assouplissement des règles du formariage. [...]

[...] La condition nous ramène inévitablement aux relations que peuvent entretenir les hommes dans cette société. Ce sont ces relations qui déterminent la place de chacun, son bien être ou sa souffrance au sein de la société. Nous nous intéresserons plus particulièrement aux hommes qui constituent la force de travail de la société féodale, ceux que l'on appelle les hommes de poesté. Dans une distinction plus juridique l'évêque Adalbéron les qualifie de laboratores au sein de la société tripartite imaginée comme une construction hiérarchique des hommes. [...]

[...] La période qui fera l'objet de notre étude s'étend du Xème au XIIème siècle. Elle se caractérise par une construction sociale s'établissant autour d'une relation de dépendance des hommes entre eux, occultant les libertés individuelles. Elle est la suite logique d'un mouvement débuté durant la période Franque où les paysans en échange de terres venaient se placer sous la protection d'un grand propriétaire terrien pour fuir l'insécurité. La concession d'une terre pour la subsistance, le mense, va permettre l'établissement d'une relation patrimoniale. [...]

[...] Il faudra attendre le 4 aout 1789 pour voir ce système abolit et abolir la servitude au seigneur. [...]

[...] Enfin notons l'accroissement du nombre de roturiers qui s'étaient peu à peu fondus dans la classe servile. Avec les émancipations individuelles, ces hommes soumis aux mêmes charges que les serfs acquièrent des degrés de liberté plus importante tel que la transmissibilité de leurs biens ou simplement la liberté matrimoniale. Avec ces bouleversements socio-économiques le modèle trifonctionnel développé par Adalbéron semble déjà obsolète du simple fait de la diversité des statuts juridiques au sein de la classe paysanne. Pour autant un tel modèle va perdurer et former la base de la construction sociale du royaume de France. [...]