Deux papes ont associé leur nom aux travaux du Concile: jean XXIII (1958- 1963) et Paul VI (1963-1978). Le 8 décembre 1965, la clôture solennelle du deuxième Concile du Vatican est célébrée sur le parvis de la basilique Saint Pierre avec la publication d'une série de messages au monde, voilà bientôt 30 ans. La veille - 7 décembre - le pape Paul VI intervient pour développer les intentions profondes du Concile : "...La religion du Dieu qui s'est fait homme s'est rencontrée avec la religion (car c'en est une) de l'homme qui se fait Dieu. Qu'est-il arrivé ? Un choc, une lutte, un anathème ? Cela pouvait arriver mais cela n'a pas eu lieu. La vieille histoire du Samaritain a été le modèle de la spiritualité du Concile...".
Ce printemps de l'Église, annoncé le 25 janvier 1959 a un objet immense : rien moins qu'une réflexion globale de l'Église sur elle-même et sur son devenir dans un monde en changement. Pourquoi cette évolution, et surtout est-elle un choix ou une nécessité ?
Le XXe siècle est pour la religion en général celui de la remise en question, car le monde en constante mutation n'accepte pas un traditionalisme trop fermé. C'est pourquoi le 11 octobre 1962, 2 860 évêques venus de 140 pays sont réunis ; si la curie romaine est traditionaliste, de grands chefs libéraux s'imposent parmi les évêques, tels le Français Liénart ou le Belge Suenens. D'où les débats qui feront aboutir les grands principes réformateurs de Vatican II, qui néanmoins devront à plus ou moins long terme être atténués pour pouvoir garantir la stabilité de l'Eglise.
[...] Puis il évoque la fin du schisme d'Orient : "Nous ne chercherons pas à savoir qui avait raison ou qui avait tort. Nous dirons seulement : Réunissons-nous. Finissons-en avec les dissensions". L'écho suscité par l'annonce du Concile fut considérable, comme si elle réveillait des attentes profondes. Une vague d'enthousiasme embrase toute l'Eglise. Dès lors, une lutte s'engage sur la nature même du Concile : sera-t-il un Concile de renouveau et de réforme ou un Concile défensif, soucieux avant tout de parer aux erreurs contemporaines dans la ligne du projet de 1948 ? [...]
[...] La phase préparatoire du Concile fut ouverte officiellement le 5 juin 1960. Outre la commission centrale, dix commissions travaillent sur les dossiers. Sont appelés à y collaborer des évêques du monde entier ainsi que des théologiens d'écoles différentes de celle de Rome, y compris ceux qui avaient été sanctionnés sous Pie XII. Par la bulle d'indiction Humanae salutis du 25 décembre 1961, Jean XXIII convoque le Concile. Ses grands axes sont la perpétuelle jeunesse de l'Eglise, la présence au monde et la recherche de l'unité visible. [...]
[...] Agé et déjà malade, il a accéléré la préparation de Vatican II. C'est en présence de Pères et de 50 observateurs des autres Eglises chrétiennes qu'a lieu la séance solennelle d'ouverture où Jean XXIII prononce le discours inaugural. Il invite les participants à scruter les signes des temps : "Il arrive souvent que, ( ) bien qu'enflammés de zèle religieux, certains manquent de justesse ( ) dans leur façon de voir les choses. Dans la situation de la société, ils ne voient que ruines et calamités ; ( ) ils se conduisent comme si l'histoire, qui est maîtresse de vie, n'avait rien à leur apprendre et comme si, du temps des Conciles d'autrefois, tout était parfait en ce qui concerne la doctrine chrétienne Donc le Concile semble bien être un choix, mais nécessaire, pour entrer dans le jeu diplomatique du monde par la porte pourtant si spéciale d'une tradition Vaticane. [...]
[...] La religion du Dieu qui s'est fait homme s'est rencontrée avec la religion (car c'en est une) de l'homme qui se fait Dieu. Qu'est-il arrivé ? Un choc, une lutte, un anathème ? Cela pouvait arriver mais cela n'a pas eu lieu. La vieille histoire du Samaritain a été le modèle de la spiritualité du Concile . Ce printemps de l'Église, annoncé le 25 janvier 1959 a un objet immense : rien moins qu'une réflexion globale de l'Église sur elle-même et sur son devenir dans un monde en changement. [...]
[...] Donc cette transition en douceur fut celle de la nécessité ressentie par des hommes voyant toutes les contradictions de ce monde divisé, où l'Eglise avait selon eux encore un rôle particulier à revendiquer, notamment à travers une quête de diversité en son sein. Depuis 30 ans, le chemin continue. Comme l'écrivait le Père Congar - un des principaux artisans du Concile - : "Ce serait trahir l'aggiornamento que de le croire fixé une fois pour toutes dans les textes de Vatican II". Les limites du renouveau sont réelles, mais peut-être le vide spirituel du monde, une fois ruinés le défi et l'espérance communistes, appelle-t-il de tels marqueurs d'identité. [...]
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