Le concept de blindé en Allemagne (1919 1939)

Résumé du document

Si les chars de guerre apparaissent dés le IV millénaire avant Jésus-Christ, il faut attendre 1482 pour que Léonard de Vinci écrive à Ludovic le More: "je fabriquerai des chars couverts, et inattaquables qui entreront dans les lignes ennemies avec leur artillerie et enfonceront toutes formations de troupes si nombreuses soient-elles".
En 1916, le char est né du besoin de sortir de l'impasse que constituait la guerre de tranchées qui avait révélé l'échec de la combinaison entre les charges des fantassins et le feu roulant de l'infanterie. Après bien des tâtonnements la solution retenue par les franco britanniques, fut de porter le feu directement dans les tranchées ennemies sous la protection d'un blindage. On associait donc à la puissance de feu de l'artillerie, la mobilité de la cavalerie devenue impuissante et un élément de protection qui devait en faire une arme décisive.
L'artillerie d'assaut semblait ainsi de nature à révolutionner la tactique comme le soulignait le général Etienne, le père des chars français dés 1920 : " Imaginez messieurs, le formidable avantage tactique que prendrait sur les lourdes armes d'un récent passé, 100.000 hommes capables de couvrir 80 kilomètres en une nuit avec armes et bagages, dans une direction et à tout moment. Il suffirait pour cela de 8000 camions ou tracteurs et 4000 chars à chenilles, montés par une troupe de choc de 20.000 hommes." (...) " Il faut que l'infanterie laisse au char la mission de conquérir car le char est une arme indépendante sans analogie avec l'infanterie." (...) "Le char et l'aviation se complètent admirablement".
Malgré ces déclarations de principe, ni la Grande-Bretagne, ni la France, ne mirent en pratique de manière durable le postulat d'un groupement tactique de char agissant indépendamment de l'infanterie et celui d'une combinaison interarmes comprenant les blindés et l'aviation. L'Allemagne, en revanche, développa, à partir de 1919, une réflexion d'ensemble sur l'utilisation de l'arme blindée dont la conséquence fut la naissance d'un type de guerre nouveau: le Blitzkampf à l'échelle tactique et la Blitzkrieg dans le cadre d'une guerre mondiale.

Extraits

[...] Conclusion L'étude du concept blindé en Allemagne est intéressante à plus d'un titre; l'un de ses enjeux majeurs est celui de la naissance d'un nouveau type de guerre, Blitzkampf, à l'échelle tactique, Blitzkrieg, à l'échelle stratégique. Un autre point qui peut être envisagé est celui du décalage de plus en plus visible, entre deux types de guerre, celle pratiquée par les français dans laquelle les blindés ont le rôle d'éléments structurants de l'infanterie et celle de l'Allemagne qui aligne, en quelque sorte l'infanterie sur le fer de lance constituée par l'arme blindée. [...]

[...] -E. WANTY: ART DE LA GUERRE. t2. Paris in p. [...]

[...] L'armée comprenait 100.000 hommes officiers, sélectionnés plus en fonction de leurs capacités d'adaptation à des conditions nouvelles que de services rendus; 40.000 sous officiers et 56.000 soldats. Les traditions militaires et le tonus de la Reichswehr furent soigneusement entretenus. La noblesse comptait 23% des officiers en 1921 et juifs comme gens de gauche en étaient exclus. On jumela les nouvelles unités avec les régiments issus de la guerre et tout fut fait pour renforcer l'armement moral et matériel de l'armée allemande. [...]

[...] -E. BAUER : LA GUERRE DES BLINDES. Paris in p. -BENOIST MECHIN: HISTOIRE DE L ARMEE ALLEMANDE. t3. Paris 1964, in 333p. -E. CARRIAS: L ARMEE ALLEMANDE. [...]

[...] La quatrième et la cinquième Panzerdivision, équipée en un temps record furent engagées en 1938 durant l'Anschluss, sous la direction de Guderian. Une dixième Panzerdivision vit le jour au cours du printemps 1939. Ainsi, le 1er septembre 1939, Hitler pouvait-il disposer de six divisions blindées dites lourdes et de quatre plus légères qui se rapprochait de la D.L.M de l'armée française, mais dont la transformation en panzer était prévue dés cette époque. Quatre divisions motorisées et deux unités SS complétaient le dispositif, ce qui portait à seize le nombre des unités rapides, organisées en corps d'armée motorisé ou blindés. [...]