« Tokyo, témoin d'un passé où se mêlent des traditions maintenues et un présent dévoreur d'espace et de temps, traduit la contradiction des héritages du Japon ». Ce sont les mots employés par l'historien Fabrice Abbad pour décrire « l'image ambivalente » de ce pays. Ce dualisme entretient l'image d'un Japon, qui encore aujourd'hui oscille entre modernisme et traditionalisme.
La période de l'histoire du Japon qui nous intéresse est grosso modo celle qui sépare la guerre de Boshin (1868-1869) - lutte civile au cours de laquelle le régime shogunal acheva de s'effondrer - du début de la Première Guerre Mondiale (1914). Celle qui exaltait le miracle de la modernisation et qui y dénonçait un impérialisme fermé à tout compromis : c'est l'ère Meiji.
Nombres d'historiens s'accordent à dire aujourd'hui que l'ère Meiji opère l'entrée dans le cercle des grandes puissances et dessine les traits du Japon contemporain.
Cette étude sur l'ère Meiji étant non exhaustive (une étude complète serait trop vague et trop longue), nous allons tenter de comprendre les mécanismes internationaux qui se sont articulés autour du Japon. Dès lors deux thèses s'affrontent : celle des réalistes qui insiste sur le fait que le Japon ait déployé sont hégémonie dans la région par besoin de répondre aux intérêts nationaux.
L'autre venant des culturalistes, où cette fois-ci les raisons de l'hegemon exercé par le pays nippon se trouveraient encrées dans les traditions et la culture historique du Japon et des Japonais.
[...] Celle qui exaltait le miracle de la modernisation et qui y dénonçait un impérialisme fermé à tout compromis : c'est l'ère Meiji2. Nombres d'historiens s'accordent à dire aujourd'hui que l'ère Meiji opère l'entrée dans le cercle des grandes puissances et dessine les traits du Japon contemporain. Cette étude sur l'ère Meiji étant non exhaustive (une étude complète serait trop vague et trop longue), nous allons tenter de comprendre les mécanismes internationaux qui se sont articulés autour du Japon. Dès lors deux thèses s'affrontent : celle des réalistes qui insiste sur le fait que le Japon ait déployé sont hégémonie dans la région par besoin de répondre aux intérêts nationaux. [...]
[...] Paris: Publications orientalistes de France Renouvin, Pierre Histoire des relations internationales - le XIXè siècle. Paris: Hachette. Sabouret, Jean-François Japon, peuple et civilisation. Paris: La Découverte Fabrice Abbad, Histoire du Japon 1868-1945 (Paris: Armand Colin, 1992) Jean-François Sabouret, Japon, peuple et civilisation (Paris: La Découverte, 2004) Ibid Fabrice Abbad, Histoire du Japon 1868-1945 (Paris: Armand Colin, 1992) Ibid Serge Berstein et Pierre Milza, Histoire du XIXè siècle (Paris: Hatier, 1996) Ibid Fabrice Abbad, Histoire du Japon 1868-1945 (Paris: Armand Colin, 1992) Serge Berstein et Pierre Milza, Histoire du XIXè siècle (Paris: Hatier, 1996) Ibid Jean-François Sabouret, Japon, peuple et civilisation (Paris: La Découverte, 2004), 136-137. [...]
[...] On observera qu'une ouverture et une occidentalisation forcée du pays sinon changé les structures, bouleversés les habitudes dans chaque pan de la société. Dès lors, la mutation des forces profondes pour reprendre l'expression de Pierre Renouvin a de facto débouché sur le temps des succès de l'impérialisme3, où le réalisme politique s'est nourri des thèses culturalistes I. Une ouverture et une occidentalisation forcée qui changent les structures du pays. Comment le Japon est-il devenu une grande puissance, étape nécessaire à l'expansion coloniale ? L'héritage Tukugawa (XVIè-XVIIIè) a facilité la mise en place d'institutions modernes par Meiji. [...]
[...] Ce fort accroissement de la population nippone entraîne une forte émigration. L'industrie, en pleine expansion, a besoin de matières premières et de débouchés. Également, la nécessité de se procurer des ressources à l'extérieur pour pallier l'endettement du pays ainsi qu'un certain orgueil national lié à une tradition guerrière poussent à l'occupation de nouveaux territoires 22. On entrevoit donc les prémisses de l'instrumentalisation du fort sentiment national au profit d'une politique réaliste. Aussi, l'impérialisme japonais trouve sa motivation dans un principe stratégique et défensif qui le confronte aux ambitions étrangères, et la nécessité du contrôle militaire des espaces convoités 23. [...]
[...] L'aboutissement de cette politique d'ingérence étant la guerre victorieuse contre la Chine en 1894. Comme les puissances 5 européennes donc, l'archipel nippon participe désormais au dépècement de la Chine, jouant également un rôle de premier plan lors de la répression de la révolte des Boxers en 190025. S'opposant aux visées de la Russie sur la Mandchourie et la Corée, il n'hésitera pas à déclarer la guerre russo-japonaise en 1904. L'Empire tsariste se voyant infliger l'année suivante une défaite retentissante. Le Japon traita dès lors d'égal à égal avec les puissances européennes (traité avec le Royaume-Uni en 1902), se montrant même inquiétant sur les positions américaines dans le Pacifique. [...]
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