L'eau-forte Cadavre dans les barbelés réalisée en 1924 par le peintre allemand Otto Dix (1891-1969) révèle une atrocité d'autant plus choquante que dramatique. Le cadavre, par des blessures d'acide noires, aux bords rongés, témoigne du traumatisme vécu pendant la Première Guerre mondiale (1914-1918). Il s'agit d'étudier les espoirs de paix possibles après une guerre totale inédite qui frappe le monde et principalement l'Europe en ce début de XXe siècle. Une guerre totale se prolonge dans la durée, dans l'espace et ne se terminerait qu'avec l'anéantissement de l'adversaire. La Grande Guerre est caractéristique de cette mobilisation massive de toutes les forces vives des nations belligérantes. Comment d'une guerre totale si marquante peut-on aboutir à la paix ? Et quelle paix après de telles divergences lors de ce conflit mondial ? L'absence de conflit ultérieur est-elle possible après un tel traumatisme ? Pour ce faire, nous étudierons d'abord le caractère d'une guerre totale, puis nous nous consacrerons à l'élaboration de la paix au lendemain de ce conflit d'ordre mondial en abordant ses particularités et son efficacité.
La Grande Guerre, par les très nombreuses innovations, les moyens utilisés afin d'annihiler l'ennemi, ainsi qu'un bilan humain et moral désastreux et sans précédant, est qualifiée de guerre totale.
La Première Guerre mondiale est caractérisée par l'utilisation massive de tous les moyens pouvant servir à anéantir l'ennemi. On assiste tout d'abord à une mobilisation de masse. Entre 1914 et 1918, 70 millions d'Occidentaux ont été sous les armes. En France, certaines classes d'âge sont mobilisées à plus de 90%. Cette mobilisation de masse passe par la mobilisation des femmes. En effet ces dernières ne sont pas tenues à l'écart de la guerre. Elles remplacent à l'usine et aux champs les hommes partis au front, ou s'engagent comme infirmières. L'appel "Aux femmes françaises" du 2 août 1914 de René Viviani, alors Président du Conseil des Ministres, témoigne de cette mobilisation des femmes : "Remplacez sur le champ du travail ceux qui sont sur les champs de bataille". De même le quotidien français Excelsior présente en Une de l'édition du 12 février 1917 une femme dans une usine de fabrication d'obus. Ce sont les munitionnettes ; tel est le nom donné aux femmes travaillant dans les usines d'armement (...)
[...] La longueur de la guerre en est la cause. L'expérience du combat devient une épreuve prolongée. La bataille de Verdun dure dix mois, la bataille de la Somme cinq mois et les batailles d'Ypres durent respectivement un et cinq mois. La Première Guerre mondiale dure quatre ans mais la démobilisation dure jusqu'en 1921, en témoigne l'exemple de Louis Ulysse Millet, mobilisé du 1er août 1914 jusqu'en 1919. La frontière entre le monde des combattants et celui des civils est transgressée dès 1914 par les pratiques de cruauté de l'invasion allemande. [...]
[...] La Première Guerre mondiale est caractérisée par l'utilisation massive de tous les moyens pouvant servir à anéantir l'ennemi. On assiste tout d'abord à une mobilisation de masse. Entre 1914 et millions d'Occidentaux ont été sous les armes. En France, certaines classes d'âge sont mobilisées à plus de 90%. Cette mobilisation de masse passe par la mobilisation des femmes. En effet ces dernières ne sont pas tenues à l'écart de la guerre. Elles remplacent à l'usine et aux champs les hommes partis au front, ou s'engagent comme infirmières. [...]
[...] En Italie, Benito Mussolini arrive au pouvoir en 1922 et installe le fascisme. Le dictateur annexe l'Éthiopie en 1936 sans pour autant être inquiété par les démocraties de la SDN telles que le Grande-Bretagne ou encore la France. La Société des Nations est ainsi discréditée et son combat se ferme de perspectives, jusqu'à sa disparition en 1946. Enfin, l'évènement qui marque la fin de la paix en Europe et dans le monde est la violation du Traité de Versailles par l'Allemagne nazie, grâce notamment au pacte germano-soviétique. [...]
[...] L'arbitrage est un mode de résolution pacifique des conflits fondé sur le droit international. La SDN joue un rôle non négligeable dans l'application des traités et impose sa médiation dans des litiges frontaliers en organisant des plébiscites dans lesquels elle consulte l'avis du peuple. Elle transforme également les colonies allemandes et les territoires arabes de l'Empire Ottoman en mandats : ces territoires sont confiés aux vainqueurs de la guerre, qui ont pour mission de les préparer à l'indépendance. Le pacte de Locarno en 1925 par lequel l'Allemagne reconnaît ses frontières occidentales et donc le retour à la France de l'Alsace-Lorraine provoque l'entrée de l'Allemagne au sein de la SDN en 1926. [...]
[...] En effet, le Traité de Versailles est ressenti comme un véritable Diktat outre- Rhin. Comme le déclare l'article 231, l'Allemagne est tenue comme responsable du conflit et de ses conséquences : L'Allemagne reconnaît qu'elle et ses alliés sont responsables [ ] de tous les dommages subis par les gouvernements alliés en conséquence de la guerre qui leur a été imposée par l'agression de l'Allemagne et de ses alliés L'Allemagne après le Traité de Versailles Fruit de la Conférence de la Paix, ce Diktat n'est véritablement en rien un message de paix mais une humiliation imposée à l'Allemagne, d'une influence majeure dans le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. [...]
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