En 1828 commence l'histoire du Chemin de fer sur le territoire français. La première ligne ferroviaire de 23 kilomètres est ouverte dans une région minière : elle est destinée à transporter le charbon de Saint Étienne au port fluvial d'Andrézieux. Pour la création du réseau, on a mis en place 1821 la première compagnie du chemin de fer en France, la « Compagnie du chemin de fer de Saint-Étienne ».
Une « compagnie » est d'abord une entreprise qui assure la mise en place d'un réseau ferroviaire à l'aide des ingénieurs souvent formés en Angleterre. Puis, au fur à mesure, la « compagnie » devient une société qui s'occupe des services de transport et d'agrandissement du réseau ferroviaire. La ligne Saint-Étienne-Andrézieux se transforme vite en un petit réseau qui s'étend en 1832 sur environ 120 kilomètres, jusqu'à Lyon Perrache.
L'évolution rapide de la Compagnie Saint-Étienne marque le débat sur la modernité au sein des élites françaises. La construction de la première locomotive à vapeur française par la compagnie Seguin fait que la fonction industrielle première de la ligne Saint Étienne-Lyon vient rapidement s'adjoindre le transport des voyageurs. Aiguillonné par les innovations introduites en 1832, le gouvernement se décide à faire du chemin de fer une « chose publique ».
Dès lors, les compagnies ferroviaires vont développer à un cas particulier d'entreprise : Elles suivent ni les critères de la libre entreprise, ni connaissent-elles la dépendance totale de l'Etat. Dans un contexte d'industrialisation et de modernisation, les pressions de la demande publique et des critères de la rentabilité de l'entreprise, vont s'avérer déterminantes pour le développement des compagnies des chemins de fer en France.
Dans quelle mesure l'évolution turbulente des compagnies ferroviaires est-elle révélatrice pour la difficulté du lancement du chemin de fer en France, face à des contraintes politiques, économiques et géostratégiques ?
[...] Les compagnies profitent de situations monopolistiques et y fossilisent leur activité économique. C'est le cas du Paris-Orléans dans le Limousin. Dans d'autres régions la politique tarifaire de l'Etat lie à une forte concurrence entre compagnies voisines. Libéralisme, ainsi que protectionnisme local, ne changent pourtant rien à la modernisation du pays à l'aide du chemin de fer. Le train entraîne l'harmonisation des modes de vie entre ville et campagne, entre Nord et Sud, constituant une France unie. Conclusion Pour conclure, on peut dire que l'histoire des chemins de fer en France est étroitement liée à la période de naissance et gestion des premières compagnies ferroviaires. [...]
[...] Le plan Freycinet a pour objectif majeur de donner accès au chemin de fer à tous les Français, de façon à favoriser le développement économique du pays et à désenclaver les régions reculées. Pour mettre en œuvre son plan Freycinet prévoit la construction de 18.000 kilomètres de nouvelles voies par les compagnies. Les objectifs du progrès économique et du service public régional ne doivent pas dissimuler une volonté politique et symbolique : avec le train, c'est l'Etat républicain qui pénètre dans chaque village, même dans les régions les plus enclavées de France. [...]
[...] Surtout la transformation du profit des actionnaires en rente et la fixation de la rémunération maximale est un changement profond de la gestion des compagnies, désormais voué à l'intérêt public Entre nationalisme et régionalisme En 1859, le consensus économique et politique se brise entre l'Etat et les compagnies ferroviaires. Les compagnies ont le sentiment d'avoir atteint l'optimum géographique de rentabilité du réseau. L'État de son côté, entend de continuer à irriguer un réseau d'intérêt général sur tout le territoire français. Pour le gouvernement c'est une manière de satisfaire les milieux ruraux qui ont soutenu la naissance de l'Empire. [...]
[...] D'abord, l'idée est de renforcer l'unité nationale favorisant la convergence des lignes vers Paris. Puis, la visée centralisatrice est confortée par la prise en compte de l'utilité des lignes du point de vue économique : seules les lignes rayonnant autour de Paris, le centre de la vie administrative, commerciale et industrielle ont quelque chance d'être rentables. La loi de 1842 marque aussi un tournant dans la construction des chemins de fer en créant un modèle original de partenariat public-privé, entre l'Etat et compagnies privées. [...]
[...] Ces compagnies, comme celle en Charentes ou en Médoc, ne réalisent pas plus de du trafic global. Pourtant, elles favorisent la formation des blocs régionaux dont la configuration ferroviaire n'est pas indifférente aux frontières des régions ou départements. L'évolution des années 1860 lie à une économie duale entre compagnies nationales et compagnies régionales, voire départementales. (montrer la carte) Pourtant, l'évolution des grandes compagnies ferroviaires va être déterminante pour la France. Elles vont très vite construire leur succès sur la faiblesse des compagnies locales, qui ne disposent pas des moyens techniques et commerciaux pour réellement concurrencer les grandes compagnies. [...]
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