Communisme rural, Khmers rouges, Cambodge, Utopie Meurtrière, Pin Yathai, Angkar, Pol Pot, idéologie
Alors que la guerre du Vietnam fait rage, le pays voisin, le Cambodge, qui avait accédé à l'indépendance en 1954 suite aux accords de Genève, est de plus en plus lié à la guerre. Alors que le roi Sihanouk conduit une politique économique irrégulière, l'arrivée au pouvoir de Lon Nol en 1966 va signer le début d'une répression contre les communistes, mais celui-ci part du pouvoir dès 1967. Sihanouk prône alors une politique procommuniste : le roi va reconnaître le Front national de Libération du sud Vietnam comme le « seul représentant authentique du peuple sud-vietnamien », rompt ses relations diplomatiques avec les USA et autorise de fait la piste Hô Chi Minh. Cependant, cette dernière génère de larges profits, et la corruption est très forte à Phnom Penh, capitale. Le général Lon Nol continue ses critiques envers le pouvoir et prône une ouverture du pays au monde et aux investissements étrangers.
[...] Ainsi, les familles sont séparées : l'auteur souligne l'importance de la séparation des familles dans le processus de rééducation. L'idée en elle-même de famille n'est pas importante pour les khmers, qui, sans tout de même chercher à séparer les familles, ne cherchent pas non plus à les rassembler : ma parcelle de terrain se trouvaient à 300 mètres emplacements réservés à mes parents Les liens familiaux, qui pourraient être perçus comme l'institution d'inégalités si ce n'est plus financière, culturelle, sont donc détruits. [...]
[...] Même si les bombardements américains continuent sur le pays, le PCK réussit à prendre Phnom Penh en 1975 : les Khmers rouges arrivent au pouvoir. Des témoignages des évènements qui suivront, on en a assez peu, et en ce sens, les livres de Pin Yathay, comme Tu vivras, mon fils, ou L'Utopie meurtrière, dont est extrait le passage que je vais vous décrire, sont en ce sens des sources importantes de l'histoire du régime Khmer rouge, d'autant plus que leur auteur est une victime banale des massacres : c'est un père de famille assez simple, qui habitait en ville et qui est déportée comme des milliers, des millions d'autres à la campagne. [...]
[...] C'est en effet le principal moyen d'action d'un état qui réalisera réellement un auto-génocide : entre 17% et 30% de la population meurt en trois ans entre 1975 et 1978, soit ente 1,3 millions et 2,3 millions. Mais l'ampleur de la tuerie n'a absolument rien de comparable à ce qu'on a connu ailleurs dans l'univers communiste : environ de pertes dans la population en URSS, en 35 ans ; entre et des Chinois victimes de l'ère Mao Zedong, en une trentaine d'années. Bibliographie : Margolin Jean-Louis, Le Cambodge des Khmers rouges : de la logique de guerre totale au genocide Vingtième Siècle. Revue d'histoire 2003 (no p. [...]
[...] Une société régie par une idéologie 1. peuple ancien et nouveau peuple C'est la première chose dont Pin Yathay parle dans l'extrait : c'est l'arrivée dans une zone libérée peuplée du peuple ancien Comme le souligne l'auteur, la première caractéristique de ces populations est le fait qu'elle soit depuis longtemps encadrée par les armées khmères rouges. En effet, dès 1970, après l'invasion des armées khmères rouges mais surtout nord-vietnamiennes, une grande partie du pays est passé sous contrôle khmer rouge. [...]
[...] C'est ce qui revient le plus dans le texte de Pin Yathay : l'omniprésence de la douleur. Cette douleur est évidemment inhérente au projet de refondation de l'homme nouveau : la volonté de faire disparaître les antagonismes ville/campagne entraînent la première de ces douleurs, l'exil. Pin Yathay et sa famille (du moins celle qui n'est pas encore morte) sont constamment en déplacement : au début il s'agit de partir de la ville pour aller à la campagne et l'auteur se retrouve dans la région de Kandal, la région qui entoure la capitale Phnom Penh, puis il se retrouvent près du plateau des Cardamones, tout à l'est du pays, à près de 400km : le changement de lieu perpétuel empêche toute relation sociale se créer et tout attachement. [...]
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