Communisme, atlantisme, anti-colonialisme en France pendant la guerre froide et la guerre d’Algérie

Résumé du document

En 1945 émergent de profondes transformations du champ politique français engendrées par la Seconde Guerre mondiale. Les idées de Droite sont alors suspectes de proximité avec Vichy et les idées fascistes. Le communisme bénéficie du prestige de la Résistance, de l'URSS et de l'Armée Rouge qui a libéré la majeure partie de l'Europe.

La guerre vient modifier fortement le champ intellectuel français : on assiste à l'émergence d'une nouvelle génération d'intellectuels qui se définissent comme des intellectuels engagés. La figure de proue de ces intellectuels est Jean-Paul Sartre.

A travers cette présentation, nous étudierons l'émergence des nouveaux cadres idéologiques au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. Puis, nous analyserons ensuite cette nouvelle génération d'intellectuels engagés à travers les personnalités de Jean-Paul Sartre et Raymond Aron.

Extraits

[...] Il existe 3 catégories d'intellectuels non communistes : - Les Atlantistes : Les Atlantistes ne sont pas aussi organisés que les communistes. Ils se constituent avec retard, en réaction au stalinisme. En général, ils se manifestent à l'occasion de grandes crises internationales, comme en juin 1950 à Berlin-Ouest avec la constitution des amis de la liberté où ils votent un manifeste signé par Gide et Mauriac. André Gide (Les Caves du Vatican, Les Faux-monayeurs) est un romancier qui a longtemps présidé la NRF, la revue littéraire très prestigieuse de la maison d'édition Gallimard. [...]

[...] C'est un organisme qui s'est constitué clandestinement pendant la guerre, mais devient officiel au lendemain de cette dernière. Son rôle est édité des listes noires d'écrivains qui ont collaboré. Même si elles n'ont aucun caractère officiel, aucun éditeur, ni aucun journal ne peut se permettre d'éditer des articles d'auteurs de ces listes. Le devoir d'engagement À la fin du XIXe siècle, des intellectuels s'engagent lors de l'affaire Dreyfus, officier juif de l'armée française accusé à tort de haute trahison. C'est Jean-Paul Sartre, dans sa revue les Temps modernes qui formule le devoir d'engagement pour les intellectuels et les écrivains. [...]

[...] Pendant la guerre d'Algérie, en mai 1956, il signe encore un texte de soutien à l'Algérie française mais dès 1957 il écrit la Tragédie Algérienne, livre dans lequel il se prononce en faveur de l'indépendance car le processus lui semble inévitable et irréversible. Démocraties et régimes totalitaires Son engagement dans le libéralisme est différent de celui de Jean-Paul Sartre dans le marxisme. En effet, il considère que l'engagement marxiste est l'opium des intellectuels (en référence à la religion comme l'opium du peuple pour Karl Marx). [...]

[...] La guerre d'Algérie permet l'émergence d'une nouvelle gauche qu'on retrouve après 1968 ; elle se fonde sur un détournement du communisme (rapport Kroutchev), sur la critique de la SFIO (Guy Mollet Président du Conseil, au moment où l'engagement militaire était le plus fort et où la torture était le plus pratiquée). Ainsi, de nouvelles formes de gauchisme vont apparaître. II- Sartre, un intellectuel total Un engagement politique tardif Jean-Paul Sartre est la figure même du philosophe écrivain. Il écrit aussi bien des nouvelles que des romans, des pièces de théâtre, d'essais, dont L'Être et le Néant et L'Existentialisme est un humanisme. Il épouse les combats du camp communiste, c'est un engagement tardif qui ne prend forme qu'à l'issue de la seconde guerre mondiale. [...]

[...] Ensuite, les générations plus âgées condamnent moralement la colonisation. En effet, le Traité de Versailles exprime le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. D'ailleurs, les quatorze points de Wilson (président américain) précisent que chaque peuple doit pouvoir disposer de lui-même. C'est un grand changement dans la vision des relations internationales. Avant, la diplomatie servait avant tout à pondérer les pouvoirs, on était dans un système de balance des pouvoirs. Désormais, on recherche plus un équilibre, une stabilité entre les grandes puissances. [...]