Il s'agit d'une question de synthèse/dissertation sur le sujet de la Commune de Paris et l'image qu'en donnaient les écrivains de l'époque (avec citations). Il s'agit d'expliquer que les convictions jouent un rôle décisif dans notre manière de raconter un évènement politique, et que l'on soit pour ou contre, nous sommes rarement objectifs.
[...] L'accusation de Karl Marx au sujet des incendiaires est également présente chez Emile Zola. Il est d'abord question de communards qui "se vengent de leur défaite sur les monuments et les maisons" le 25 mai 1871; puis, deux jours plus tard, il écrit "La foule, énorme sur certains points, regarde brûler les édifices d'un air idiot, sans même songer à travailler au sauvetage des dernières épaves". Ces plaintes ne semblent pas si violentes, mais lorsqu'on les met en parralèle avec sa description des corps de communards morts, toute cette dimension de bourgeoisie affectée par les dégats matériels plus que par les morts prend tout son sens. [...]
[...] Ses propos sont facilement comparables aux accusations de Karl Marx, et son désir de ridiculiser le mouvement est indéniable. Cependant, il n'a pas toujours été aussi virulent. En effet, le 6 avril 1871, il écrit Versailles, on se croirait à mille lieues de Paris, et l'on y parle de notre pauvre grande cité comme d'un repaire de bandits. Aucune distinction entre les habitants. Tous bons à fusiller" (pages 3-4). Dans ce même article, il se moque de la droite jubilant dès lors que l'on qualifie la Commune de bandits. [...]
[...] Karl Marx attaque encore une fois les bourgeois à la ligne 7 de la page 16, lorsqu'il déclare "La Commune savait bien que ses adversaires se souciaient peu de la vie du peuple de Paris, mais qu'ils affectionaient beaucoup les édifices de la ville Cette citation sarcastique a pour but de mettre en exergue les priorités absurdes de la bourgeoisie, qui s'agite face à des incendies mais reste de marbre devant le massacre de révolutionnaires. Ces accusations, animées par l"euphorie insurectionnelle, sont-elles exagérées? Les bourgeois, eux, qu'on-ils à dire au sujet de la Commune de Paris? [...]
[...] Dans cet extrait, Karl Marx rappelle d'abord ce qu'est la Commune et quelques un de ses accomplissements, pour ensuite s'attarder sur les accusations lancées au sujet des communards et leur répondre. Ces calomnies, nous le savons, sont suivies et exploitées notamment par Emile Zola, dans ses articles mais également dans sa nouvelle Jacques Damour publiée en 1880. Sept ans auparavant, dans les Contes du lundi, Alphonse Daudet dénonçait aussi la Commune et ses combattants. En quoi les "clameurs de la calomnie répétées partout" (page 15) sont un danger pour le mouvement et la manière dont on s'en souvient? [...]
[...] C'est le cas dans le texte de Jules Vallès, Le cri du peuple, publié le 31 mai 1871, qui acclame la déclaration de la Commune, comme une fête nationale. Il nous est très facile de comparer la situation à celles que nous vivons aujourd'hui, et probablement à celles que nous vivrons dans le futur. D'ailleurs, ne sommes-nous pas, en ce moment même, témoins de la manipulation décomplexée du gouvernement au sujet de mouvements révolutionnaires? L'Histoire apprend-elle réellement de ses erreurs? [...]
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