Commune de Paris, communards, Révolution française, prolétariat, ordre politique, Paris, anticléricalisme, droit des femmes, Louise Michel, Élisabeth Dmitrieff, Félix Fournier, mouvement de révoltes ouvrières
"Sans l'autorité d'un seul, il y aurait la lumière, il y aurait la vérité, il y aurait la justice". Devant le tribunal de Versailles en 1883, Louise Michel résumait ainsi en quelques mots ce qui fût, durant plus de deux mois, le mot d'ordre du mouvement des Communards. Douze ans plus tôt, la ville de Paris avait en effet connu une intense insurrection : on nommera cet évènement "la Commune de Paris". Ce dernier survient au lendemain de la défaite de la France face aux Prussiens et au siège que doit subir la capitale. Mais la Commune de Paris est également un évènement majeur dans l'histoire des classes ouvrières françaises depuis la fin du XVIIIe siècle. Après les espoirs portés par la Révolution française, les travailleurs se sont très vite vu réimposer des normes par une nouvelle classe dominante : la bourgeoisie. Cette dernière s'est peu à peu mise à dos un prolétariat grandissant, accablé par les conditions de vie désastreuses de la fin du XIXe siècle. Au cours de ce siècle, la mondialisation des échanges et du commerce finit par convaincre les ouvriers de s'organiser par eux-mêmes : c'est la naissance de l'Association internationale des travailleurs (AIT), en 1864. Lors de la prise de Paris par les troupes allemandes, la scission est donc clairement établie entre une bourgeoisie peu intéressée par le socialisme et un prolétariat fraîchement organisé et aux ambitions nouvelles.
[...] En 2004, le square Louise Michel a même été inauguré face à la butte Montmartre à Paris, la qualifiant d'« héroïne de la Commune de Paris ». Michel Cordillot, Aux origines du socialisme moderne, Les Éditions de l'Atelier/Éditions Ouvrières, Paris – page 164 Michel Cordillot, Aux origines du socialisme moderne, Les Éditions de l'Atelier/Éditions Ouvrières, Paris Jean Dautry et Lucien Scheler, Le comité central républicain des vingt arrondissements de Paris, Éditions sociales, Paris – p. 266-233 Cordillot, Aux origines du socialisme moderne, Les Éditions de l'Atelier/Éditions Ouvrières, Paris – p Gérald Dittmar, Histoire des femmes dans la Commune de Paris, Editions Dittmar, Paris – p Georges Bourgin, La Commune, Presses universitaires de France, Paris – p Devise de l'Association internationale des travailleurs, fondée en 1864 Georges Bourgin, La Commune, Presses universitaires de France, Paris – p. [...]
[...] Le droit des femmes En France, les revendications politiques des femmes se font progressivement entendre à partir de la seconde moitié du XIXe siècle. Même si l'on note quelques améliorations – notamment du point de vue de l'accès à l'emploi –, les femmes doivent encore lutter contre une société qui les place sous la tutelle perpétuelle des hommes. Au sein de la Commune en revanche, leur place est toute autre : d'abord ambulancières ou aides-soignantes, la plupart des femmes finissent par prendre les armes pour défendre les barricades. [...]
[...] Le 19 avril, la Commune présente son programme au sein de la « Déclaration au peuple français ». Elle insiste sur la mise en place d'une démocratie directe, d'une citoyenneté active, en clair d'un retour aux principes, rapidement évincés, de la 1re République de 1793. C. La multiplication des avancées sociales Enfin, la Commune de Paris fait entrer sur la scène française les prémices de nombreuses avancées sociales. Dans le domaine de l'éducation, l'école devient gratuite et obligatoire. On proclame également l'égalité de salaire entre les hommes et les femmes du personnel éducatif. [...]
[...] Les membres de la Commune recherchent « l'émancipation des travailleurs par les travailleurs eux-mêmes »[7] et entendent supprimer « l'exploitation de l'homme par l'homme, dernière forme de l'esclavage »[8]. A cet effet, les Communards organisent progressivement la perquisition des ateliers abandonnés par leurs propriétaires, en vue d'en confier la gestion à des coopératives ouvrières. Ils interdisent les amendes et les retenues sur salaires, dans l'administration publique comme dans le privé. En outre, le travail de nuit dans les boulangeries est interdit[9]. III. La Commune : un échec et une leçon Mais l'étau se resserre rapidement autour des révolutionnaires. [...]
[...] Toutefois, plusieurs éléments vont compromettre le ralliement des masses provinciales : le manque de structures ouvrières organisées et efficaces en dehors des grandes villes[13], l'occupation allemande, le rôle prééminent du clergé au sein des villages[14] L'AIT estimera quant à elle que « trois mois de libre communication entre le Paris communal et les provinces auraient amené le soulèvement général des paysans »[15]. En conséquence, et malgré l'existence d'une certaine sympathie envers les Communards au sein de l'opinion publique provinciale, la Commune met en lumière la division qui subsiste entre le prolétaire de la capitale et le travailleur des champs, simple spectateur de l'agitation parisienne de 1871. Par sa spontanéité, sa violence, mais aussi sa brièveté, la Commune représentera longtemps une référence pour le mouvement ouvrier international et les différents courants de gauche, des anarchistes aux marxistes. [...]
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