« Il y a sous toutes les grandes villes des fosses aux lions, des cavernes fermées d'épais barreaux x où l'on parque […] tous les monstres du cœur, tous les difformes de l'âme ; population immonde, inconnue au jour et qui grouille sinistrement dans les profondeurs des ténèbres souterraines. Un jour, il advient ceci que le belluaire distrait oublie ses clés aux portes de la ménagerie, et les animaux féroces se répandent par la ville épouvantée avec des hurlements sauvages. Des cages ouvertes s'élancent les gorilles de la Commune ». « Paris toute vérité, Versailles tout mensonge ». Ces deux jugements si contradictoires, le premier de Théophile Gautier, le second de Karl Marx montrent bien toute la difficulté d'avoir un point de vue objectif sur la Commune, tant celle-ci fut commentée tant par ses opposants que par ses admirateurs.
Tentative de formation d'une République indépendante de Paris, la Commune n'a duré que 72 jours, signe patent de son échec. Elle s'étend du 18 mars 1871 au 28 mai, s'achevant par une féroce répression de la part des troupes versaillaises, la Semaine sanglante. La Commune fut proclamée en raison notamment du refus des Parisiens de signer la paix avec la Prusse, en raison du siège de Paris depuis quatre longs mois, en raison enfin du caractère bien plus républicain et social de la capitale que du reste de la France. Paris se déclare ville libre, les chants patriotiques résonnent alors dans la capitale, mais moins de 10 semaines plus tard, on ne peut que constater son insuccès.
Quels facteurs expliquent alors l'échec d'un régime dont les principales œuvres législatives seront pourtant reprises sous la Troisième république ?
[...] Privée de tous ces éléments, elle ne peut que s'incliner devant la force des versaillais. II L'échec de la Commune : le refus de mesures extraordinaires, de compromis et la supériorité militaire des versaillais 2.1 ) L'impossible compromis et le refus de mesures exceptionnelles Certains membres du comité central de la Commune, des maires, quelques députés ont longtemps cherché un compromis avec les forces versaillaises afin d'éviter un affrontement ouvert avec les versaillais les armées régulières du gouvernement, dont le siège est à Versailles. [...]
[...] I /Des clivages considérables, un obstacle rédhibitoire à la réussite de la Commune Des divisions au sein de la commune : les communards contre eux- mêmes ? Les révolutionnaires français qui s'affirment lors de la commune ne connaissent pas d'union socialiste autour d'un projet, fédérateur des diverses mouvances : on distingue quatre groupes majeurs de socialistes, dont les perspectives divergent : ( Les républicains radicaux, héritiers des jacobins, majoritaires. ( Les internationalistes, membres de l'Association internationale des travailleurs (première internationale) ( Les Blanquistes, du nom d'Auguste Blanqui, surnommé l'Enfermé pour avoir passé plus de la moitié de sa vie en prison. [...]
[...] La défaite militaire de la Commune, dès lors, ne fait aucun doute. Les hostilités commencent le 2 avril, au Mont Valérien, mais ce ne sont encore que des échauffourées. Les Parisiens tentent une sortie en masse la nuit du 2 avril, mais ils sont arrêtés et défaits assez rapidement. L'attaque des versaillais débute le 11 avril, et ils se rapprochent progressivement de Paris. Le 21 mai, après plus d'un mois de combats opposant Versaillais et Communards, un traître, Ducatel, indique aux troupes commandées par Mac Mahon un endroit où les fortifications sont laissées sans surveillance. [...]
[...] Cependant, la répression est sanglante puisqu'il n'y aura pas moins de 20000 exécutions sommaires, et officiellement 43522 arrestations. Quelques centaines furent relâchés, mais plus de 36000 personnes furent jugées, dont plus de 800 femmes et de 500 enfants ; Lors de la Semaine sanglante, l'échec des troupes de la Commune s'explique par leur infériorité numérique: de fait, les gardes nationaux ne représentent que de à soldats, dont peut être environ qui combattirent effectivement, mais ceux-là combattirent avec acharnement, vendant chèrement leur peau. [...]
[...] Ainsi donc, la Commune est loin de faire l'unanimité et ne parvient pas à des compromis satisfaisants, tant face au pouvoir de Versailles que parmi ses partisans. La commune se refuse en outre à nationaliser la Banque de France, mesure d'exception qui, en fournissant des capitaux plus nombreux aux révolutionnaires, aurait sans doute permis de mieux résister. Elle manque de moyens pour réaliser les mesures annoncées et se contente de demander des capitaux à la Banque de France, qui lui fournit effectivement 20 millions de francs. [...]
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