La Commune de Paris, organisation éphémère, ne dura que 72 jours (du 18 mars au 28 mai 1871). Révolte spontanée, née de la chute de Napoléon et de la mort de l'Empire, dans une période incertaine et troublée, nourrie de culture révolutionnaire, elle a donné naissance à de nombreuses interprétations et marque encore aujourd'hui l'imaginaire politique. Cet évènement relativement court a donc produit du « temps long ». En ce sens, on peut parler d'un événement structurant. Mais ceci ne doit pas faire oublier qu'il s'agit d'une révolution réprimée dans le sang au nom de la République conservatrice. Ainsi, certains préfèreront longtemps assimiler la Commune de Paris à une « parenthèse de l'histoire », pour écarter les questions qu'elle pose encore aujourd'hui sur les origines du régime républicain.
[...] [voir Powerpoint : hôtel de ville, avant/après + images de Paris détruit après l'incendie] 3 - Arrestations, condamnations, déportations, exécutions L'armée triomphante procède à une gigantesque rafle dans le Paris populaire : officiellement, le bilan est de 43522 arrestations. Les prisons de Versailles sont étant trop petites ( places), on enferme sur des pontons dans les ports, on entasse dans les cellules : un millier de suspects au moins sont morts en détention. On juge hommes femmes enfants. Il y a condamnations. Selon l'historien impartial Chastenet : la moitié des peintres en bâtiments, ouvriers zingueurs, couvreurs, plombiers, cordonniers parisiens, ont disparu. [...]
[...] [voir Powerpoint : photographie des fusillés] A propos de cette photographie : selon Rougerie, pareil étalage macabre a dû être rarissime : on expose parfois les corps des communards pour qu'ils puissent être reconnus par leurs familles, mais on s'empresse bien plutôt à faire disparaître les innombrables victimes des abattoirs dans des fosses creusées un peu partout dans Paris dans les squares, sous le pavé des rues, ou en les brûlant. On a peur d'une épidémie de peste. Le sol est jonché de leurs cadavres : ce spectacle affreux servira de leçon. dit Thiers. [...]
[...] Les Parisiens craignent un retour à la monarchie, ne font pas confiance au gouvernement de Thiers (élu chef du pouvoir exécutif) et souhaitent défendre la République démocratique et sociale. Le 22 janvier 1871, le gouvernement supprime les clubs, en déclarant : la guerre civile a été engagée par quelques agitateurs désavoués par la population toute entière. Il supprime également la solde des gardes nationaux. Le 11 mars, un décret restreint la liberté de la presse. Les Parisiens font donc face à une série d'humiliations de la part du gouvernement qui, provocation supplémentaire, décapitalise Paris le 10 mars pour s'installer à Versailles. [...]
[...] La défaite réjouit les banquiers et se révèle être une excellente opération financière. III Postérité : la Commune dans l'imaginaire politique A Déconstruction et discrédit de la mémoire communarde 1 Propagande et encadrement des populations Elle se fait d'abord à travers la propagande versaillaise et l'encadrement des populations. Les responsables de la Commune, désignés comme des meneurs étaient systématiquement présenté comme des corrompus avinés, des pillards, des criminels. R.Bidouze souligne que le thème des classes dangereuses, qui sévissait déjà depuis une trentaine d'année, était activement repris (notamment le mythe des pétroleuses harpies pyromanes). [...]
[...] La population parisienne se mobilise fortement, la garde nationale est renforcée, on fait appel à une souscription populaire pour la munir de nouveaux canons. En janvier, les vivres commencent à manquer. On mange les chevaux, puis les chiens et les chats, et enfin les rats. Les plus riches mangent les animaux du jardin des plantes. L'alcool lui, ne manque pas. Les Prussiens bombardent sans relâche Paris pour démoraliser les habitants. R. Rémond parle de la psychose obsidionale qui s'empare alors de la capitale - Le patriotisme républicain parisien Le 26 janvier 1871, le gouvernement provisoire signe un Armistice de 21 jours. [...]
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