La Commune est un élément mythique de l'histoire politique française, et aujourd'hui encore, son rayonnement est immense : que ce soit pour en critiquer l'extrémisme ou pour l'ériger en exemple, tout système idéologique se doit de le prendre en compte. Ainsi, les anarchistes et les communistes ( de toutes tendances), se présentent souvent comme les héritiers de la pensée de la Commune. Mais ce qu'il ne faudrait pas occulter, c'est le fait que ce passage particulièrement passionnel de l'histoire de France est un élément modelé par des discours politiques, bien sûr, mais également par des circonstances précises, par des éléments sociaux et économiques, indépendamment de l'effervescence idéologique, pour ne pas dire philosophique. Or la Commune a été tant accaparée par ses héritiers idéologiques que l'on a parfois pu en avoir une vision historique déformée
[...] Et c'est sans doute pour cela que tout le premier congrès ( de Genève) fut consacré au cas des délégués français, eux–mêmes divisés, entre les socialistes internationalistes, parmi lesquels les proudhoniens , et les socialistes révolutionnaires, parmi lesquels les blanquistes, qui reprochaient aux mutuellistes leur manque d'enthousiasme pour la révolution. Ceux-ci, en effet, n'étaient que peu tentés par une action violente basée sur la lutte des classes. L'année suivante, en 1867, à Lausanne, le poids de Proudhon dans la pensée socialiste française était tout aussi important. [...]
[...] Là encore sous l'impulsion des jacobins tournés vers l'inégalité sociale est apparue comme un élément que l'idéologie et la politique ne pouvaient laisser de côté. Cependant, la révolte sociale était très peu évoluée dans sa formulation. Il s'agissait de vilipender le riche, le profiteur, l'oisif, le monsieur opposition au terme citoyen et d'exalter la vertu du travailleur. Mais la réflexion n'allait guère plus loin dans les clubs. La révolte se caractérisait par sa violence (la volonté volontiers affichée de ressortir la guillotine), sa vigilance constante (perquisitions, surveillance . [...]
[...] Et c'est cependant le marxisme qui va fleurir sur les décombres sanglants de la Commune, car la pensée marxienne a seule été capable de donner des explications plausibles et acceptables par le prolétariat de ce qui est par la suite devenu un véritable mythe. le socialisme français, un idéal fédéraliste Il importe tout d'abord de considérer que les idées ne peuvent bien sûr être enfermées dans des frontières, et que les idées révolutionnaires, tout particulièrement, voyagent beaucoup en Europe au XIXème siècle. [...]
[...] Mais en choisissant Marx, c'est finalement la Commune elle-même qu'ils renient, telle que la voyaient les bourgeois conciliateurs, c'est-à- dire comme l'héritière du mouvement d'émancipation des communes du Moyen- Âge. N'est donc retenue qu'une part de l'événement. C'est aussi la Commune en tant que mouvement patriote qu'ils renient, puisque pour Marx, la spécificité même de cette révolte, c'est que ce fut une tentative de révolution internationale. Cependant l'on pourrait considérer que c'est précisément parce que Marx réfléchit sur la situation française que le marxisme peut s'implanter en France. [...]
[...] Et c'est d'autant plus important, que c'est en partie cette gauche qui gouvernera avec le Front Populaire en 1936 BIBLIOGRAPHIE *la Commune de Paris recueil de lettres de Marx et Engels. Union générale d'édition *la Commune de Paris sa structure et ses doctrines C.Rihs. [...]
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