devoir de mémoire, crimes contre l'humanité, procès d'Eichmann, criminels nazis, shoah, génocides, Rwanda, procès Gacaca, ONG Organisation Non Gouvernementale, DIH droit international humanitaire, Srebrenica, mémoire collective, histoire collective
Le 11 avril 1961, le tribunal de district de Jérusalem rendait enfin justice aux victimes de masse de la Shoah. Lorsque l'importance de retranscrire les événements historiques entre en jeu dans la reconstruction des sociétés, la justice joue un rôle majeur. Elle s'allie aux côtés des historiens et des témoignages des victimes, pour rendre compte des crimes commis contre l'humanité. Rappelons que l'histoire et la mémoire sont deux notions bien distinctes. L'histoire relate des faits du passé, tels qu'ils se sont déroulés, sans aucune interprétation. Tandis que les mémoires font appel à des témoignages, des souvenirs racontés directement par les victimes elles-mêmes, il en va du partage affectif d'un vécu personnel. L'enjeu, ici, est bien de séparer la véracité des faits historiques retranscrits et la subjectivité des témoignages partagés.
[...] Rappelons qu'un génocide est l'éradication programmée et organisée méthodiquement d'un groupe humain. À l'échelle nationale, nous pourrions citer les procès Barbie et Papon, quant à l'échelle internationale cette fois, le procès d'Eichmann semble intéressant d'étudier. Les procès de Barbie et Papon sont tous les deux des procès d'acteurs de la collaboration nazie, tous deux jugés aboutissant à une à une condamnation. D'abord, Barbie, officier SS, également chef de la Gestapo en France, entre 1943 et 1944. C'est au terme d'un procès long de neuf semaines qu'il est reconnu coupable de crimes contre l'humanité et condamné à la réclusion à perpétuité. [...]
[...] Cependant, parlons des procès condamnant les ex-dirigeants de la Yougoslavie. Ces procès ont condamné le génocide de Srebrenica, qui désigne le massacre de plus de huit mille personnes bosniaques dans la région de Srebrenica, en Bosnie-Herzégovine, au mois de juillet 1995. Ce génocide est conduit par l'une des nombreuses guerres de cette période en ex-Yougoslavie, commandité par un général serbe de Bosnie. Pour cela, le Conseil de Sécurité de l'ONU a créé en 1993 le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) afin de pouvoir juger les personnes rendues coupables de violations du droit international humanitaire sur le territoire de l'ex-Yougoslavie à compter de début de l'année 1991. [...]
[...] Comment la justice participe-t-elle au travail d'histoire et de mémoire ? Le 11 avril 1961, le tribunal de district de Jérusalem rendait enfin justice aux victimes de masse de la Shoah. Lorsque l'importance de retranscrire les événements historiques entre en jeu dans la reconstruction des sociétés, la justice joue un rôle majeur. Elle s'allie aux côtés des historiens et des témoignages des victimes, pour rendre compte des crimes commis contre l'humanité. Rappelons que l'histoire et la mémoire sont deux notions bien distinctes. [...]
[...] On comprend donc ainsi que là où il n'y a pas de justice, il n'y a aucune écoute ni reconnaissance des mémoires et donc de la souffrance. Personne ne cherche donc à faire reconnaître ces crimes, et ne laisse pour compte les communautés victimes. Si rien n'est reconnu, rien ne peut être puni. Pourtant, si la justice permet l'écoute et la reconnaissance de ces crimes, elle joue un rôle tout aussi majeur dans la reconstruction des peuples. En effet, lors de la reconnaissance des crimes commis contre certaines communautés, les mémoires ont pour rôle de ressouder. [...]
[...] Les procès ici aussi ont représenté une véritable opportunité pour les communautés endeuillées de prouver ce qu'elles ont dû subir et de punir les responsables. De plus, les procès ont surtout représenté des espaces saints de parole. En effet, à la sortie de la guerre, après six longues années d'horreur et de douleur dans le monde entier, personne ne voulait plus entendre parler de violence. Personne n'était donc enclin à écouter les témoignages des victimes des camps, et de ce fait, reconnaître de nouveaux crimes. [...]
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