Exposé consacré à la comédie musicale aux Etats-Unis sur la période 1917-1988.
[...] Il invente même ce qu'on appelle communément la "plongée Busby", une prise de vue verticale descendante qui permet de fabuleux effets de kaléidoscope sur les chorégraphies, les costumes et les accessoires des girls comme on peut en voir un parfait exemple dans le numéro I Only Have Eyes for you de Dames. Cela deviendra d'ailleurs sa "patte" la plus reconnaissable. Typique de sa quête permanente de l'esthétique extrême, cette innovation spectaculaire compte parmi les plus fameux reflets de savoir-faire et de technique perfectionnistes qu'Hollywood offrit durant son Age d'or. [...]
[...] Il utilise tout le potentiel qu'offre le medium filmique, pour transformer les numéros de danse alors trop proches de ce que l'on peut voir sur scène, en structures plastiques très élaborées. Il joue sur les angles de prise de vue, l'échelle de plan, le cadrage, la composition de l'image pour constituer de véritables tableaux chorégraphiques. Les girls deviennent des pétales de fleurs filmées en plongée, leurs jambes des éventails qui se déploient en gros plan, l'ensemble prend une saveur particulière avec l'image en noir et blanc. Ce principe n'est pas sans rappeler les dessins animés musicaux, très populaires à l'époque, qui servent d'interludes sur les écrans. [...]
[...] Ces tensions résultaient d'une lutte acharnée des réalisateurs et/ou producteurs avec les pontes des studios, bien trop vieux jeu et réfractaires. Parallèlement à Busby Berkeley, un autre phénomène de la comédie musicale hollywoodienne se met en place: le duo Ginger Rogers et Fred Astaire sous contrat chez RKO. Ces productions reprennent à leur compte le système de chorégraphies chatoyantes et millimétrées de leur concurrent (Berkeley officie chez la Warner), ajoutent à l'ensemble un style art déco très travaillé et se débarrassent des intrigues de coulisses à portée sociale pour se concentrer sur les chamailleries amoureuses de ce couple naissant. [...]
[...] il est souvent bien plus subtil et travaillé. Ne cherchant pas à justifier la présence d'une scène musicale, il laisse les mouvements et la musique parler d'eux-mêmes. On retiendra par exemple la démarche déambulatoire de Fred Astaire et Cyd Charisse qui, au son d'un orchestre lointain jouant dans le Park, se transforme peu à peu en pas de deux romantique lors du Dancing in the Dark de Tous en scène. De ce premier code de l'alternance, et donc du travail de la transition, découle le second élément caractéristique du genre: un rapport d'interdépendance entre les mouvements des personnages et leur environnement sonore. [...]
[...] Sur fond de Romeo et Juliette il souligne les écueils du rêve américain. La fin de la décennie voit également naître une certaine émancipation sexuelle dans les sujets portés à l'écran. L'amour fou se voit ranger au placard et les romances bon chic bon genre sont classées comme désuètes. Voici venues les Millie Dillmount (Millie - 1967 de George Hill avec Julie Andrews) et les Charity Valentine Hope (Sweet Charity - 1969 de Bob Fosse avec Shirley MacLaine) qui découvrent la vie en arpentant les quartiers glauques. [...]
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