Il s'agit de comparer ici le processus colonial adopté par la France pour chacun des deux pays voisins. Le Maroc est un protectorat, l'Algérie un territoire français. Mais y a-t-il réellement une différence dans la "vision coloniale" française ? Malgré un décalage de 82 ans, pourquoi pouvons-nous parler d'une Histoire commune pour le Maroc et l'Algérie ? Quelles sont les causes et aspects des mouvements de contestation, préludes aux indépendances ?
[...] La colonisation du Maroc et de l'Algérie INTRODUCTION Dans la seconde moitié du XIX ème siècle, l'impérialisme européen n'est encore qu'à son début. Face à l'industrialisation avancée et aux pressions démographiques, l'Europe cherche des débouchés pour remédier à une surproduction croissante, ainsi que des sources nouvelles de matières premières. Aussi, pour légitimer leur domination, les colonialistes en appelèrent à leur prétendu devoir de civilisation A partir de 1830, et jusqu'aux années 1960, l'Afrique perd ainsi son indépendance. Le Maroc et l'Algérie, de part leur position hautement géostratégique (porte de la Méditerranée), suscitèrent la convoitise des puissances européennes : l'Algérie devient possession française d'Afrique du Nord en 1833, alors que le Maroc est soumis aux protectorats français et espagnol en 1912. [...]
[...] Cependant, l'exploitation coloniale, elle, fut très semblable dans les deux pays (exploitation économique, domination politique, occupation du territoire par les étrangers), et provoqua la naissance d'un mouvement national de contestation qui confère au Maroc et à l'Algérie une Histoire commune. C'est ce même mouvement de contestation qui sera à l'origine, en 1956 et en 1962, de l'indépendance du Maroc et de l'Algérie. Rappelons que celle-ci n'obtint sa liberté, encore une fois, qu'au prix d'une guerre atroce, et d'importantes pertes humaines. [...]
[...] Mais il ne s'agit là que d'un artifice visant à légitimer la présence étrangère : le traité de Fès stipule que le souverain n'est qu'une institution symbolique : il sauvegarde la situation religieuse, le respect et le prestige traditionnel alors que le Résident Général est dépositaire de tous les pouvoirs de la République au Maroc Il prend en outre les fonctions de Wazir al-Bahr (ministre des Affaires Etrangères) et de Wazir al-Harb (ministre de la Guerre). Même les pachas et les caïds sont choisis par l'autorité coloniale ! L'exploitation économique L'exploitation agricole est un point essentiel de la domination économique de ces deux pays. [...]
[...] Ainsi, le premier parti politique marocain, le Comité d'Action Marocaine, élabore un plan de réformes qui dénonce les déviations du système protectoral. Notons aussi le recours à la presse où les nationalistes diffusent ces idées nouvelles, issues des doctrines réformistes panarabes, et de l'ouverture des jeunes sur les valeurs européennes de démocratie. On rappelle ici la première célébration de la Fête du Trône le 18 novembre 1933. En Algérie, on assiste à la véritable naissance d'une nation algérienne. Par l'enseignement, le scoutisme et la propagande, les oulama insufflèrent à la jeunesse un idéal patriotique, à la fois arabo-musulman et algérien. [...]
[...] D'autres conventions analogues ont été signées et ont défini les bases juridiques des rapports du Maroc avec l'Europe dominante. Notons aussi 1 que la faiblesse financière du Maroc l met encore plus sur la défensive puisque le pays recourt à des emprunts colossaux (1904 : BNP Paribas). Parallèlement, on remarque plusieurs pressions d'ordre militaire : les bombardements de Tanger et de Mogador à la suite du soutien marocain aux résistants algériens (défaite d'Isly, 1844) ; bombardement de Casablanca en 1907 à la suite du massacre d'ouvriers français. [...]
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