Les relations entre les deux pays ne datent pas uniquement de 1934 comme on pourrait le croire à première vue. En effet, il faut remonter à la fin du XIXème siècle pour comprendre les véritables enjeux. Au début des années 1860, l'Italie n'est toujours pas unifiée et ce sont les troupes de Napoléon III qui occupent encore Rome.
Outre Trente et Trieste, l'achèvement de l'unité italienne est réalisé en 1870 avec l'entrée des soldats de Victor Emmanuel II dans Rome suite à la défaite de la France dans la guerre contre la Prusse. Rome est alors désignée comme capitale le 2 octobre. A partir de 1887, le pouvoir est entre les mains de Francesco Crispi, homme autoritaire, nationaliste et conservateur. Pendant ces années-là, l'économie italienne est en pleine récession. Crispi tente de trouver dans l'aventure coloniale un remède aux maux du pays et décide d'envahir la zone de l'Erythrée ainsi que la Somalie dès 1890.
C'est ainsi dans que l'oeuvre de Francesco Crispi, on trouve les prémices d'un intérêt pour la colonisation de l'Ethiopie.
[...] C'est en réponse à la barbarie des troupes italiennes que se renforce de plus en plus la résistance. L'armée procède ainsi à de nombreuses exécutions sommaires et à des incendies de villages. Les terres sont également confisquées par des italiens en quête de fortune. Il y avait à peu près colons, chiffre dérisoire, mais suffisant pour priver une grande partie des terres aux paysans éthiopien. Elle se dote d'un important réseau d'information urbain, mais aussi d'un réseau facilitant le transit d'armes et de munition. [...]
[...] L'hiver 1940 voit ainsi les troupes britanniques lancer l'offensive contre toutes les possessions italiennes en Afrique. Haïlé Sellassié profite de la guerre mondiale pour effectuer un premier retour vers Khartoum et tente d'attiser toutes les formes de résistance pour accélérer la libération de l'Ethiopie. Les alliés arment les rebelles pendant qu'ils ouvrent un premier front en Erythrée, un autre est ouvert à partir du Kenya. Addis-Abéba est libéré le 6 avril 1941 et l'empereur fait ainsi son retour dans la ville le 5 mai 1941. [...]
[...] Néanmoins, le pays n'est pas encore pacifié et il existe des poches de résistances italiennes qui se lancent dans un combat qui semble désespéré. Les troupes du duc d'Aoste qui avait remplacé Graziani refusent de se rendre et résistent ainsi jusqu'au 20 mai. Il fallut attendre le 3 décembre 1941 pour que le dernier général italien se livre aux autorités anglaises. Si l'Ethiopie est libérée du joug italien, l'Empereur estime que sa véritable indépendance doit se faire avec un traité de paix avec l'Italien. [...]
[...] Néanmoins, l'avancée italienne est freinée à partir de janvier 1936. L'Italie décide alors de bombarder l'Éthiopie avec du gaz moutarde et du phosphore alors que ces armes avaient été interdites lors de la convention internationales de 1925. On estime à 1700 kg de gaz moutarde utilisé par l'Italie. C'est en partie grâce à l'utilisation d'armes chimiques et la qualité exceptionnelle de la logistique italienne que les armées du Duce reprennent leur marche en avant. Addis Abeba capitale éthiopienne est par exemple pillée le 5 mai 1936. [...]
[...] S'il est évident de parler d'agression italienne en Ethiopie, il est difficile de parler de véritable colonisation du pays étant donné le faible laps de temps entre la conquête et la perte du territoire par les italiens. De plus, le nombre de colons à s'être installé est très faible et leur productivité est également restreinte, d'où un échec de la colonisation économique de l'Ethiopie. Bibliographie : - Abebe Berhanou, Histoire de l'Ethiopie d'Axoum à la Révolution. Edition Maisonneuse et Larosse, Centre Français des Etudes Ethiopiennes Paris - Miège Jean-Louis, L'impérialisme colonial italien de 1870 à nos jours. Société d'édition d'enseignement supérieur Paris - Vial Eric, Guerre, société et mentalités, l'Italie au premier XXe siècle. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture