A partir de la seconde moitié du XIXe siècle, les grandes puissances européennes étendent leur domination sur l'ensemble du monde. L'Europe monopolise alors les moyens de la puissance, les hommes et les richesses. Sûre de la supériorité de sa culture, elle se lance avec bonne conscience dans les conquêtes coloniales, persuadée d'apporter la civilisation aux races qu'elle estime « inférieures ». En 1914, à la suite d'un impressionnant mouvement d'expansion, le partage du monde entre les grandes puissances semble achevé. Reste à administrer ces vastes empires et à définir la politique à adopter à l'égard des sociétés indigènes : les associer ou les assimiler ?
La Première Guerre mondiale marque la fin des certitudes. Appauvrie, critiquée par les intellectuels qui dénoncent les méfaits de l'impérialisme, l'Europe doit faire face à la contestation des peuples dominés qui, de plus en plus nombreux, mettent en cause les valeurs sur lesquelles elle a fondé sa domination.
[...] A la fin du XIX° siècle, les sentiments nationaux s'exacerbent dans toute l'Europe, en particulier lors de l'expansion coloniale. Pays neufs : au XIX° siècle, pays non européens. Protectorat : régime juridique établi par un traité international selon lequel un Etat protecteur en contrôle un autre, surtout pour les questions diplomatiques et militaires. Assimilation : doctrine selon laquelle il faut conduire les indigènes à adopter la langue, la culture et les valeurs de la métropole et leur permettre ainsi d'obtenir l'égalité juridique avec les citoyens français. [...]
[...] Ils affirment que l'indépendance est une évolution inéluctable. En 1918, dans son programme de paix présenté en quatorze points, le président Wilson proclame ainsi que, dans le domaine colonial, les intérêts des populations intéressées devront avoir un poids égal à celui des gouvernements métropolitains et affirme le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Les prises de position des intellectuels Dans les métropoles coloniales, des intellectuels comme André Gide, dans Voyage au Congo, en 1927, dénoncent les méfaits des Européens en Afrique noire. [...]
[...] Le Sénégalais Léopold Senghor invente alors le concept de négritude volonté de retrouver les sources originelles de son identité et de refuser les normes d'une civilisation occidentale considérée comme étrangère, oppressive et aliénante. L'idée coloniale encore largement partagée Mais si l'Europe est contestée, sa puissance, son prestige et le fait colonial ne sont pas encore réellement menacés. En France, par exemple, l'exposition coloniale de 1931 semble marquer l'âge d'or du colonialisme. Dernier faste de la bonne conscience européenne qui ne s'émeut pas devant le véritable zoo humain que constitue la mascarade des villages indigènes exhibés au regard des civilisateurs elle totalise en six mois 33 millions d'entrées. [...]
[...] Convaincus toutefois de la supériorité de la civilisation européenne, ces milieux ne contestent pas le bien-fondé de la colonisation, ils en condamnent seulement les excès. Les résistances locales Outre-mer, l'expansion coloniale a suscité des mouvements de résistance ou de rébellion plus ou moins vifs. Partout, les traditionalistes qui veulent retourner aux sources de leur civilisation pour résister à l'Europe s'opposent aux modernistes qui veulent au contraire se mettre à l'école de l'Europe pour mieux la combattre. Ainsi, en Algérie, ceux qu'on appelle les «Vieux Turbans s'appuient sur le Coran pour dénoncer la civilisation matérialiste apportée paria France, tandis que les« Jeunes Turcs revendiquent le libre accès aux emplois publics et le droit d'être représentés au Parlement au nom de l'idée française du Progrès. [...]
[...] En Tunisie, le Néo-Destour, un parti créé par le jeune avocat Habib Bourguiba, se lance en 1938 dans une campagne de grèves et de manifestations qui débouche sur des affrontements sanglants. En Algérie, le mouvement de l'Étoile nord-africaine, dirigé par Messali Hadj, est renforcé par les conséquences de la crise de 1929 et progresse malgré l'arrestation de son leader en 1933. Partout dans ces pays s'affirme la volonté de défendre les valeurs de l'islam contre l'emprise de l'Occident. En Afrique noire, le mouvement de contestation est plus limité. [...]
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