Le problème est de savoir comment la colonisation est perçue au début des années 1930 en France.
La France consolide sa volonté de colonisation et l'affirme pour des raisons politique, économique et culturelle. Elle cherche à influencer l'opinion publique qui reste indifférente face à la colonisation. Mais la politique coloniale est remise en cause par des minorités qui recherchent avant tout le respect de l'individu. (...)
[...] Quels regards portés en France sur la colonisation du début des années 1930 ? En 1901, se déroule un des grands moments fédérateurs et de communion des Français du siècle : l'Exposition coloniale internationale à Paris. C'est l'année coloniale par excellence, celle de l'apothéose et de l'apogée de la III ème République. Cet événement tourne autour d'une volonté de démonstration de la puissance française mai qui se voit contestée par des minorités remettant ainsi en cause l'idéologie coloniale. Le problème est de savoir comment la colonisation est perçue au début des années 1930 en France. [...]
[...] C'est le cas par exemple avec les affiches pour le chocolat Poulain et Banania. La sphère éducative a aussi la mission d'apprendre à la jeunesse le bon rôle des colonies pour la France. Le monde est intéressé par le côté exotique de la géographie. Des sociétés de géographie rapportaient des reportages pour les journaux comme les images illustrées des suppléments du Petit Journal et de l'Illustration. L'Exposition coloniale n'est pas la réalité mais elle devient la réalité pour les français : c'est un empire recréé A aucun moment, le gouvernement français ne cherche à divulguer la forme que prend l'exploitation des colonies. [...]
[...] En effet, à cette époque des minorités d'intellectuels tels que Jean-Paul Sartre et Francis Jeanson des Temps Modernes dénoncent la colonisation. Ils tentent par leur interventions de montrer la réalité que connaissent les colons. D'ailleurs, une contre exposition verra le jour sans vivre le succès que connaîtra l'Exposition coloniale (quelques milliers face à cinq millions de visiteurs). Le parti communiste français annonce aussi son désaccord en ce qui concerne la colonisation. Des affiches au parti représentaient des colonisés enchaînés. Les artistes-peintres réagissent également : Pablo Picasso, un cubiste, trouve dans l'art primitif une forme de lumière de l'esprit. [...]
[...] Mais les intellectuels réagissent et voient dans la colonisation la portée de domination et d'exploitation que recherche la France. La colonisation a entraîné des rancoeurs à l'égard des colons et a dégagé en même temps les futures élites, qui se sont rebellées après 1945, en profitant de l'affaiblissement des métropoles pendant la Seconde Guerre Mondiale, de l'appui des forces hostiles au colonialisme : l'URSS, la Chine de Mao (après 1949), l'ONU, les États-Unis qui montrent l'exemple en émancipant les Philippines. [...]
[...] Elle incarne parfaitement les valeurs dominantes du monde politique et les convictions populaires. A l'aube de la crise économique de 1929, l'anticapitalisme fait surface avec les communistes. Les colonies constituent enfin un marché protégé, où la métropole peut exporter sans concurrence ses produits manufacturés, avantage inestimable en cas de crise, comme après 1929. La France renforce son image de richesse en tirant de ses colonies des produits tropicaux (cacao, café, thé, caoutchouc naturel, huile de palme . ) et des ressources minières (pétrole, charbon). [...]
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