Selon Mérignac dans son ouvrage Précis de législation et d'économie coloniale paru en 1882, "coloniser, c'est se mettre en rapport avec des pays neufs pour profiter des ressources de toute nature de ces pays, les mettre en valeur dans l'intérêt national et en même temps apporter aux peuplades primitives qui en sont privées les avantages de la culture de la civilisation supérieure."
La colonisation européenne débute au XVIème siècle et connaît une spectaculaire expansion en Asie et Afrique de 1880 jusqu'en 1914, année marquée par l'éclatement de la Première Guerre mondiale. Dès lors, la France se place comme deuxième puissance coloniale derrière le Royaume-Uni (...)
[...] Enfin, selon Jules Ferry, la colonisation prend sa justification au niveau politique. Pour lui, la conquête d'un empire renforce le prestige et la puissance de la métropole aux dépends de ses concurrents, concurrents qui sont évoqués dans le texte de Rudyard Kipling par l'expression ‘'celui qui veut ton cadeau''. La politique idéale semblerait être internationale et conquérante : impérialiste. En cela, la théorie de Ferry se rapproche de celle de P. Lercy Beaulieu, économiste et théoricien de la colonisation française qui soutient que ‘'le peuple qui colonise est le premier peuple''. [...]
[...] A travers cette brève étude, nous avons vu que la colonisation trouvait ses justifications aux niveaux économique, social et politique. Nous avons pu également constater que la politique mise en place par Ferry différait en tous points de celle proclamée par Clémenceau. En ce sens, la politique pacifique évoquée par Clémenceau va-t-elle changer les conditions de vie des colonisées ? A-t-elle précipitée la chute de l'empire colonial français qui débute par la guerre d'Indochine en 1946 ? Que reste-t-il aujourd'hui de cet empire colonial ? [...]
[...] Mais cette domination est l'objet d'une contestation grandissante qui s'amplifie après la fin de la deuxième guerre mondiale en 1945 et entraine l'effondrement des empires coloniaux. Quelles sont les justifications de la colonisation et les oppositions rencontrées au niveau économique, social et politique ? D'après Jules Ferry, dans son discours prononcé à la chambre des députés le 28 juillet 1885, soit quatre mois après la chute de son gouvernement provoqué par la conquête du Tonkin, la colonisation prend tout d'abord sa justification au niveau économique. En effet, ‘'une colonie c'est d'abord un débouché'' (Jules Ferry). [...]
[...] Ensuite, Jules Ferry soutient que la colonisation prend se justification au niveau social. D'un point de vue humanitaire, Jules Ferry reconnaît des déboires nécessaires à l'expansion coloniale. La force et la violence peuvent être de rigueur lorsqu'il est question de la sécurité des colons. Il affirme que ces colons ont un droit sur les colonisés. Ces mêmes déboires sont évoqués dans le poème ‘'Le fardeau de l'homme blanc'' écrit par Rudyard Kipling en 1899, où les colons français sont décris ‘'lourdement équipés'', c'est-à-dire armés et présentés comme assassins. [...]
[...] Enfin les colonies permettent un placement de capitaux des plus avantageux puisque générateurs de richesses. Cependant, Georges Clémenceau, alors président du conseil s'oppose à cette vision bénéfique de la colonisation. Il intervient dans la chambre des députés cinq jours après l'élocution de Jules Ferry et dénonce le manque à gagner des colonies françaises qui ont coûté près d'un demi- milliard de francs au contribuable au détriment de ce dernier, accroissant par la même occasion le déficit budgétaire de la France. [...]
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