Comparé au domaine anglais, le domaine colonial français restait assez limité vers le milieu du XIXe siècle. Il comprenait les restes de l'ancien empire colonial français, c'est-à-dire Saint-Pierre et Miquelon, la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, les comptoirs du Sénégal en Afrique, l'île de la Réunion dans l'océan Indien, les cinq comptoirs hindous en Asie, les acquisitions de la monarchie de juillet avec l'Algérie, les comptoirs de la Côte d'Ivoire et du Gabon, Mayotte et Nossi-Bé aux abords de Madagascar, quelques îles du Pacifique.
Avec le second Empire, ce n'est plus à contre cœur que le gouvernement aborde les entreprises coloniales. Il y est amené par les tendances essentielles de sa politique générale. Le second Empire doit aussi une bonne part de sa solidité aux partis catholiques avec l'importance des missionnaires et à de multiples facteurs qu'ils soient idéologiques, démographiques ou encore économiques.
Quant à la III e République, elle acheva la construction de cet empire colonial qui redonna tout son rang de grande puissance à la France après sa défaite de 1871 même si, en matière de décolonisation, elle connut une période dite de recueillement entre 1871 et 1879.
On peut se demander comment se déroula la colonisation française de 1852 à 1878. Pour ce faire, nous verrons dans une première partie la conquête coloniale et dans une seconde partie, l'organisation de cet empire colonial.
[...] Le choix supposait un débat préalable, du moins dans un régime démocratique. Or, il n'y eut jamais de réflexion ouverte ni de véritable débat en France sur ce problème. Les principes assimilateurs furent affirmés dès 1848, à l'époque où l'empire colonial était insignifiant. La seconde République accorda donc à tous les habitants des vieilles colonies et aux colons français d'Algérie la citoyenneté et le suffrage universel. L'article 109 de la Constitution du 4 novembre 1848 englobait expressément dans le territoire français celui des colonies et de l'Algérie. [...]
[...] Par conséquent, de l'assimilation, on pourrait dire qu'elle parut souvent comme la doctrine officielle de la IIIe République. D'assimilation ethnique il ne fut plus question mais on parla d'assimilation politique et administrative, d'amour de la patrie commune et certains révèrent de transformer toutes les colonies, y comprit l'Afrique noire, en départements français. Cette tendance persista jusqu'à la fin de l'empire colonial sans doute parce qu'il ne fut pas apprécié à sa juste valeur l'importance des obstacles à surmonter comme l'Islam et les conséquences révolutionnaires qu'entraineraient dans la cité française la pénétration d'une masse de la population équivalente à celle de la métropole. [...]
[...] Ces mesures libérales mécontentèrent les colons, soutenus par les républicains, qui exigèrent une constitution pour l'Algérie. A l'intérieur de ces divers statuts s'exerça une autorité à peu près uniforme. Partout, le représentant de la France, quelque fut son titre, bénéficiait de très large pouvoir. Sous Napoléon III, comme sous la IIIe République, ce personnage tout puissant était assisté d'un Conseil dont les membres étaient nommés. Les colonies étaient divisées en cercles et subdivisions dans lesquels des administrateurs appliquaient les ordres du gouverneur. [...]
[...] L'influence de la France, loin de progresser, reculait alors en Extrême-Orient au profit de la Chine. Il n'y eut pas davantage de politique d'abandon dans les autres partis du monde. En Nouvelle-Calédonie, la colonisation se poursuivit et détermina la révolte de 1878. La même année des accords entre Français et Anglais sur les Nouvelles Hébrides furent signés. En 1877, l'île de Saint Barthélémy fut achetée à la Suède. De 1871 à 1879, la France accorda sa priorité à ses affaires intérieures et à la reconstruction de l'armée. [...]
[...] L'administration française fut marquée par un retour à la tradition autoritaire. La Constitution de janvier 1852 désavoua la politique républicaine d'assimilation en supprimant la représentation parlementaire des colonies dont le sort fut confié au Sénat. Un sénatus- consulte du 3 mai 1854 les divisa en deux groupes. D'une part, la Guadeloupe, la Martinique, la réunion soumises à la loi métropolitaine pour les droits politiques, la propriété, la justice. D'autre part, toutes les autres colonies régies par décret de l'Empereur jusqu'à ce qu'il a été statué à leurs égards par un sénatus-consulte Mais les habitants des vieilles colonies retrouveront sous la IIIe République leur représentation parlementaire et, après 1877, des conseillers municipaux et généraux fonctionnaient comme en métropole. [...]
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