Le fait colonial passe pour être à l'origine de l'inégalité du monde actuel, déchiré par les écarts nord-sud. La fin véritable des empires ne date que de quarante ans. Aujourd'hui, les historiens en recherchent les causes, les moyens, et les conséquences. Ils expliquent le phénomène colonial par une combinaison de facteurs économiques, stratégiques et idéologiques. L'Europe colonisatrice utilise les hommes dans les colonies d'exploitation. Il existe un débat important aujourd'hui sur les conséquences de la colonisation sur le monde moderne. Mais les anciens colonisateurs se contentent d'évoquer des possibilités d'aide accrue au développement, d'une plus grande ouverture des marchés occidentaux ou de la possibilité d'annulation de la dette des pays du Tiers-Monde, en vue de dédommager les pays colonisés.
Quelle a été la conséquence de la colonisation par les pays entrant dans la révolution industrielle sur les pays colonisés, et cette colonisation a-t-elle contribué à l'industrialisation ?
Dans une première partie, nous expliquerons comment les pays colonisateurs ont réussi à asseoir leur domination sur une grande partie du monde. Puis, dans une deuxième partie, nous montrerons les conséquences négatives de la colonisation et l'apport de celle-ci à la révolution industrielle. Enfin, dans une troisième et dernière partie, nous exposerons la situation des pays colonisés et discuterons sur la diffusion de la révolution industrielle aux pays du Tiers-Monde.
[...] On constate une absence d'uniformité des politiques coloniales, mais on distingue dans l'ensemble 4 grandes règles. La première est celle selon laquelle seuls les produits en provenance de la métropole peuvent être importés dans les colonies (et dans la plupart des cas il faut que les produits soient originaires de la métropole). Ensuite, les produits des colonies sont exportés exclusivement vers la métropole, d'où en général ils peuvent être réexportés. En contrepartie, la métropole préfère les produits de sa colonie à ceux des autres. [...]
[...] C'est pourquoi on se limitera ici aux faits bruts. L'incertitude entoure les pertes du côté des colonisés. Les pertes du côté des colonisateurs ont été beaucoup plus faibles que du côté des colonisés. En 1750-jusqu'en 1913 l'Europe colonisatrice envoie environ soldats conquérir 34 millions de de terres asiatiques et africaines et soumettre 534 millions d'indigènes. Les décès sont dus à des maladies (pour 85 à 90% des cas), aux combats (des soldats indigènes sont enrôlés dans des troupes coloniales). Il y a 25 millions de morts parmi la population civile, qui sont la conséquence des interventions européennes (déplacement de population, dislocation des structures sociales, et 1 million de morts parmi les opposants à la colonisation. [...]
[...] III- Un processus à sens unique La situation des pays colonisés Au cours du 19ème siècle il y a eu plusieurs tentatives d'industrialisation. Le sultan Selim III en 1792 cherche à créer une industrie moderne assez diversifiée en Turquie. En 1805-1808 sa tentative est interrompue par l'irruption brutale des forces conservatrices. En Amérique latine, le Brésil et le Mexique vont réussir leur industrialisation, en revanche ce sera un échec pour le Paraguay et la Colombie. En Inde, ce sont les dominations étrangères qui ont conduit à l'unité politique et à son apogée économique parfois, mais elles ont également amené au déclin économique. [...]
[...] Cependant, dès le début du 19ème siècle, les gains de productivité des pays de la révolution industrielle deviennent tellement importants que le règlement sur la production manufacturière devient superflu. Il faut seulement que les produits des métropoles pénètrent sans entraves pour concurrencer la production locale des colonies. Les relations commerciales sans obstacles entre métropole et colonies ont entraîné un développement économique important pour ces dernières. Cependant, l'écart entre les futurs pays développés et les futurs pays du Tiers-Monde s'est creusé. La conjonction du facteur climatique avec la colonisation est l'élément explicatif essentiel de la non diffusion de la révolution industrielle au Tiers-monde durant le 19ème siècle. [...]
[...] Donc, si l'écart des niveaux technologiques a joué un rôle de non transmission des techniques modernes, c'est pour une fraction mineure des pays aujourd'hui. La société européenne a un esprit d'ouverture sur le monde depuis le 14ème siècle au moins : les informations circulent du reste du monde vers l'Europe. En revanche, elles ne circulent de l'Europe vers le reste du monde surtout qu'à partir du 19ème siècle. La capacité de transmission de ce réseau de communication est insuffisante pour une diffusion rapide et généralisée avant le 19ème siècle. [...]
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