La défaite du 10 mai 1940 puis l'armistice, signé le 22 juin, mettent en place l'occupation allemande partielle de la France. Dans ces conditions où la vie sous l'occupation devient de plus en plus difficile, les Français sont confrontés à deux attitudes contraires : résister, ou collaborer. La majorité ne s'engage pas clairement, elle reste dans l'attentisme : elle s'habitue plutôt à l'occupation et tente de continuer à vivre malgré tout. Si les résistants, dirigés par le Général De Gaulle, pensent qu'il ne faut pas cesser le combat et s'opposent à l'occupant, les collaborateurs se rangent justement du côté des Allemands et tentent de les aider (...)
[...] La majorité ne s'engage pas clairement, elle reste dans l'attentisme : elle s'habitue plutôt à l'occupation et tente de continuer à vivre malgré tout. Si les résistants, dirigés par le Général De Gaulle, pensent qu'il ne faut pas cesser le combat et s'opposent à l'occupant, les collaborateurs se rangent justement du côté des Allemands et tentent de les aider. On peut alors se demander par quelles différentes formes de collaboration les Français sont-ils prêts à s'engager dans cette guerre, aux côtés de leur ennemi. Nous verrons tout d'abord que la collaboration est d'origine politique, et qu'elle implique une collaboration policière. [...]
[...] La poignée de main alors échangée entre les deux hommes devient objet médiatique de propagande et symbolise la politique de collaboration d'état dans laquelle s'est lancé Pétain. Il confirmera cet engagement lors de son discours radiodiffusé du 30 mai, exposant ainsi ses motivations : il pense pouvoir alléger le poids de l'occupation en améliorant les difficiles conditions de vie des Français, mais lui et son gouvernement (en particulier Laval) y voient également l'occasion de réserver un sort favorable à la France dans l'Europe nazie. C'est donc une alliance à priori tactique, puisqu'elle attend des compensations allemandes. La collaboration est aussi, par la suite, policière. [...]
[...] La collaboration est aussi parfois le fait d'initiatives individuelles (dénonciations de Juifs ou de résistants). La collaboration s'est donc organisée selon différentes formes : à l'origine politique, elle s'est appuyée sur la collaboration policière pour mettre en place la Solution Finale antisémite. La France a également soutenu l'Allemagne économiquement mais, en croyant préserver ses intérêts grâce à la collaboration d'Etat, Pétain a en fait mieux servi les intérêts allemands, la collaboration se transformant alors presque en soumission. Plusieurs faits divers et même un film (La Vague, de Dennis Gansel) on récemment marqué l'actualité. [...]
[...] A ces frais d'occupation exorbitants (400 millions de marks-or par jour) s'ajoutent les nombreux prisonniers de guerre français travaillant pour l'Allemagne. A partir de 1943, le Service du Travail Obligatoire (STO) est instauré : sept millions d'Européens fournissent la main d'œuvre nécessaire aux Allemands La collaboration est également administrative, c'est-à-dire que c'est l'administration française qui permet à l'Allemagne de mener sa politique, et industrielle : les industriels sont encouragés à fournir l'armée allemande, et une part de la production française (produits agricoles, matières premières) leur est directement réservée. [...]
[...] C'est la Milice, la police française travaillant en relation avec la Gestapo, qui s'est également chargée du recensement, de l'arrestation des Juifs français, de leur acheminement vers les camps provisoires grâce aux moyens de transport courants (bus, trains de la SNCF), puis vers ceux de concentration ou d'extermination. Cette collaboration se fait dans la terreur (peur d'être découverts, voire dénoncés) et la violence de la répression (Oradour sur Glane). Une collaboration militaire existe enfin : certains vont jusqu'à s'enrôler dans l'armée allemande pour aller combattre les Russes sur le front de l'Est dans le cadre de la Légion des Volontaires Français (LVF). La collaboration économique découle initialement de la dette de guerre, censée correspondre à l'entretien des troupes allemandes occupant la France, fixée par l'armistice. [...]
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