L'usage des clubs, initié en Angleterre, arrive en France sous le règne de Louis XVI. Mais, tandis que les clubs anglais sont à l'usage exclusif des hommes, en France ces sociétés ne se substituent pas aux salons, n'ôtent pas aux femmes le droit de présider à la conversation, et sont presque uniquement politiques.
Ainsi, les clubs révolutionnaires apparaissent comme une pierre angulaire de la naissance, du développement, et de la circulation des idées en cette période effervescente. Ceux-ci se posent dès lors comme la continuation directe des cercles formés par les philosophes des Lumières où la société est remise en question, et où de multiples théories sont élaborées pour la transformer. En 1789, la philosophie se fait politique et la politique des clubs associe étroitement la théorie et la pratique.
[...] de faire des pétitions. Ce décret reste lettre morte, et les clubs se développent librement sous la Législative, malgré les réclamations de M. de Jaucourt dans la séance du 1er juillet 1792. Sommé de faire exécuter la loi du 29 septembre 1791, le ministre de la Justice Duranthon se borne à dire que l'exécution de cette loi ne le regarde pas tant que les procureurs généraux syndics des départements n'ont déféré personne aux tribunaux. Le club des jacobins Tout est parti d'un café, le café Amaury à Versailles (angle de la rue Carnot et de l'avenue de Saint-Cloud). [...]
[...] On lit dans le décret du 19 juillet 1791, relatif à la police municipale et correctionnelle, titre Ier, article 14 : Ceux qui voudront former des sociétés et clubs seront tenus, à peine de 200 livres d'amende, de faire préalablement au greffe de la municipalité la déclaration des lieux et jours de leur réunion [ ] Le législateur de cette loi n'a d'abord qu'à s'applaudir d'avoir autorisé ces sociétés populaires, qui accréditent l'ordre nouveau. Mais bientôt leurs ingérences amènent des dispositions restrictives. Le 1er mai 1790, il est interdit aux sociétés populaires de s'immiscer dans les affaires qui intéressent la discipline militaire. Le 10 mai suivant, il est défendu aux membres de ces sociétés de faire des pétitions en leur nom collectif. Le 19 septembre, toute correspondance est prohibée entre les clubs et l'armée. [...]
[...] Les opinions qui y sont développées sont prorévolutionnaires mais demeurent modérées. III Le club un corps d'état au service de la Convention (1792-1795) Preponderance et domination des jacobins Outre les innombrables succursales du club des Jacobins en province, il se forme, dans presque toutes les grandes villes, en 1792 et en 1793, une société rivale, plus modérée, mais qui est partout bientôt vaincue et détruite par les Jacobins, notamment à Bordeaux, à Lyon, à Marseille. Citons aussi la société des Jeux de paume, fondée à Versailles, par Gilbert Romme, pour honorer le souvenir du serment patriotique du 20 juin 1789. [...]
[...] Ces droits sont la liberté, la sûreté, la résistance à l'oppression. Le 1er décembre 1789, le comité de constitution, à propos de l'organisation des municipalités, propose un article qui interdit aux citoyens de se réunir au nombre de plus de trente pour exprimer leurs vœux politiques. Mirabeau et Adrien du Port font ajourner cet article, qui est finalement remplacé par l'article 62 de la loi municipale du 14 décembre 1789 : Les citoyens actifs ont le droit de se réunir paisiblement [ ] sous la condition de donner avis aux officiers municipaux du temps et du lieu de ces assemblées et de ne pouvoir députer que dix citoyens pour apporter et présenter ces pétitions et adresses. [...]
[...] La police, fit en 1787, une tentative pour fermer tous les clubs à Paris. Il en existait pourtant encore au moins deux au commencement de 1789 : Le club ou société des Colons et Le Club. A ces clubs, il faut joindre la société des Amis des Noirs, fondée en 1788 par Brissot et aussi les différentes loges maçonniques où plusieurs des futurs orateurs de la Révolution s'exercent déjà à la parole politique. Certains salons ressemblent à des clubs. Ainsi Bergasse réunit chez le banquier Kornmann, sous prétexte d'étudier le magnétisme, des économistes et des politiciens, qui y discutent les avantages comparés de la Monarchie et de la République. [...]
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